Ludovic Garcia, LG Automobiles : "Le plus important, c’est qu’il y ait encore de la passion dans l'automobile"
Le Journal de l’Automobile : Ludovic Garcia, la mobilité est sur toutes les lèvres des constructeurs. Quel est votre regard sur le sujet ?
Ludovic Garcia : La mobilité dépend vraiment de l’endroit où vous disposez de vos activités. Je comprends que dans les zones urbaines, les métropoles, la mobilité soit un enjeu majeur dans laquelle la distribution automobile doit se positionner, mais dans les territoires plus ruraux, dans des villes de taille moyenne, la mobilité telle qu’elle est vendue aujourd’hui avec des nouveaux services comme la location ou le développement des deux roues n’a pas toujours beaucoup de sens.
Si la location à la journée dans une ville comme Toulouse (31), sur des sites touristiques ou dans des villes avec une forte activité économique peut être pertinente, elle l’est beaucoup moins dans des zones plus rurales. Nous avons par exemple assez peu, voire pas du tout, de demandes sur les vélos ou les scooters électriques chez Mercedes ou chez Yamaha alors que nous disposons d’une offre. C’est donc à nous de nous adapter en fonction de nos territoires et des besoins de nos clients. Malheureusement, les constructeurs ont une vision très parisienne sur la question. Et je note que sur ce sujet de la mobilité électrique à deux roues, il n’existe quasiment aucune solution de recharge publique pour ces moyens de transports.
J.A. : Beaucoup de groupes de distribution se lancent dans le véhicule d’occasion en lançant leur propre label. Est-ce une stratégie qui vous séduit ?
L.G. : Nous commercialisons entre 4 000 et 5 000 VO et nous souhaitons nous développer activement sur ce créneau, car nous envisageons de doubler nos volumes à court et moyen terme. Effectivement, nous ne disposons pas encore de label VO, c’est pourquoi nous allons probablement mettre en place nos propres standards pour atteindre nos objectifs.
J.A. : Bien que vous distribuiez dans l’automobile, Jeep, votre marque historique avec Chrysler, vous êtes un distributeur quasiment monomarque avec Mercedes-Benz. Quelle est votre analyse sur le multimarquisme ?
L.G. : Je pense que je vais y venir. Mais pas avec n’importe quelle marque. Il est en effet hors de question à ce que je me lance avec une marque concurrente à celle que je représente. En outre, je privilégierais une marque dont le contrat de distribution s’appuie sur celui de concessionnaire et qui compléterait mon offre, d’autant plus si Mercedes-Benz poursuit sa stratégie de monter en gamme. Avec l’acquisition d’un point de vente à Alès dans le Gard, je rentre dans le réseau Mitsubishi et MG. Cette dernière pourrait être intéressante à travailler. Mais ce qui est le plus important à mes yeux, c’est qu’il y ait encore de la passion dans l'automobile
J.A. : Vous êtes également distributeur moto. Est-ce une approche similaire à l’automobile ?
L.G. : Nous nous sommes lancés dans la moto il y a huit ans, par hasard, en reprenant la distribution de Yamaha à Perpignan. L’approche du client n’a rien à voir avec celle de l’automobile, mais nous avons mis en place les standards du monde de l’automobile dans celui de la moto ce qui nous a permis de professionnaliser la distribution. Pour autant, notre personnel est dédié moto car les approches commerciales sont totalement différentes. Nous avons continué dans cette voie en prenant Indian Motorcycle. Il s'agit d'une offre haut de gamme et décalée, bien complémentaire à ce que nous proposons avec Mercedes-Benz.
J.A. : Il y a deux ans, Ludovic Garcia, vous avez le premier distributeur français à vous lancer en Espagne. Quel premier bilan tirez-vous de cette expérience ?
L.G. : Nous avons effectivement repris les affaires Mercedes-Benz à Barcelone du groupe Auto Beltran. Au bout de deux ans, nous sommes extrêmement satisfaits de ce rachat et nous avons beaucoup de projets pour nos sites. Nos affaires sont en plein centre-ville, dans un quartier très huppé, et nous allons ouvrir très prochainement la première boutique Mercedes- Benz d'Europe dans laquelle les clients pourront trouver toutes les accessoires autre qu'automobile de la marque. Nous allons également aménager dans la zone industrielle, près de l'aéroport, un centre d'après-vente dans un bâtiment de 7 000 m². D'un manière plus générale, ces acquisitions assurent une dimension internationale au groupe, ce qui nous permet de recruter de nouveaux talents.
J.A. D'autres achats en Espagne sont-ils à prévoir ?
L.G. : Nous allons consolider cette année, mais il est probable que l'année prochaine, nous saisirons des opportunités, mais toujours dans le même esprit de notre développement en France, à savoir des affaires dans des régions contiguës aux territoires où nous sommes déjà présents.
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