Le réseau Mercedes salue le pragmatisme de la marque
De la sagesse et du réalisme : près d'une semaine après la reprise de l'activité commerciale, le réseau Mercedes salue le pragmatisme qui a prévalu depuis le 16 mars 2020. "Depuis près de deux mois, les discussions avec la marque sont permanentes et se sont surtout portées sur notre besoin de cash-flow. Notre constructeur et sa filiale de financement ont très bien joué le jeu, que ce soit sur le blocage des livraisons ou le report des échéances", nous affirme Jean-Claude Bernard, président du groupement national des concessionnaires Mercedes.
"La marque a mis en place toute la batterie classique de report de traites jusqu’à la fin du mois de juin", nous confirme ce dirigeant de groupe. "Les objectifs fixés pour les mois de mai et de juin sont très réalistes et je pense que nous serons nombreux à pouvoir les atteindre. Après cette période, nous n’avons pas encore d’informations et c’est en ce sens que Mercedes est très réaliste. Nous avisons semaine après semaine en fonction de la reprise." Mais toutes les voitures livrées avant le confinement, ont vieilli de deux mois et vont sortir du mécanisme du floor-plan dans les prochains jours. L'analyse du trafic en concession reste donc très fine.
Cette reprise semble d’ailleurs de bon augure pour la marque. Les distributeurs interrogés sont assez positifs sur le niveau de fréquentation pendant cette première semaine de réouverture. "Contre toute-attente, nous sommes très agréablement surpris par le niveau de l’activité, que ce soit au niveau du commerce des véhicules neufs ou d’occasion", explique ce professionnel. "Mais il faut dire également que nous avons un taux de financement très important chez Mercedes et un potentiel de 30 à 40 % de commandes qui arrivent en fin de contrat qui viennent alimenter nos commerciaux."
Pour l’après-vente, pas de soucis à très court terme : les ateliers sont déjà pleins et généralement jusque mi-juin 2020. "Alors que nous avions ouvert timidement dès le 11 mai, les services après-vente sont complets à 100 % et la totalité des salariés va reprendre", précise Jean-Claude Bernard appuyé par ce distributeur : "C’est une bonne nouvelle qui va nous amener de la marge, ce qui peut nous permettre de sauver l’exercice 2020." De la marge oui, mais pas de trésorerie. Les prêts garantis par l’Etat demandés par certains groupes vont dans ce sens.
Le réseau qui possède la particularité de proposer souvent une offre VP, VUL mais aussi poids lourd note une forte différence de reprise selon ces trois contrats. Si les commandes VP et VUL semblent repartir, notamment grâce à des offres commerciales qui séduisent le client, l’activité poids lourd souffre énormément où les offres sont jugées moins intéressantes.
"En VP, nous sommes aussi aidés par l’arrivée du GLB mais aussi le nouveau GLA et toute une gamme hybride qui séduit la clientèle", affirme Jean-Claude Bernard. "Cette première semaine de reprise a permis de redonner le moral à toutes les équipes mais il ne faut se leurrer, les conséquences économiques seront très fortes car nous avons perdu deux mois d’activité. Mais le réseau est assez bien capitalisé, entre 25 % et 30 % de fonds propres. Si tout va bien nos comptes d’exploitation seront à 0. »