Le groupe Pendragon victime du Brexit
L’Angleterre n’est certes encore pas sortie de l’Union européenne, mais les dégâts sur les entreprises nationales sont bel et bien quantifiables. La distribution automobile, également préoccupée par la législation en matière d’émissions de CO2, n’échappe pas à la règle. Et les résultats d’un des acteurs majeurs du secteur – Pendragon, troisième plus important distributeurs européen - le prouvent.
Le groupe Pendragon a fait état pour le premier semestre d'’une perte équivalente à plus de 35 millions d’euros pour le premier semestre 2019, alors que, l'année précédente, le bénéfice avait atteint 31 millions d'euros. Le chiffre d’affaires a quant à lui atteint près de 2,8 milliards d’euros au premier semestre, soit une hausse de 2,9 % à périmètre constant, mais un recul de 0,8% au total. Pire, la marge, de 1,7 % il y a un an, a fondu comme neige au soleil pour se limiter a 0,4 %.
Le distributeur met en lumière un surstock de véhicules d’occasion ne trouvant pas preneur. Une situation qu'il a cherché à résoudre au deuxième trimestre en réduisant les prix de ses offres, mais aussi en pratiquant des enchêres. Des actions qui ont eu pour effet de provoquer des "pertes importantes sur la période, exacerbées par le marché" selon Pendragon.
Une année 2019 difficile dans sa globalité
"Il y a eu une baisse importante de la rentabilité du groupe principalement en raison des mesures prises pour remédier à cet excès de stock de voitures d'occasion", a expliqué Chris Chambers, le président non executif. Selon le groupe, un examen détaillé de son activité aurait toutefois confirmé qu'il restait "une opportunité de marché significative" pour sa branche commerce de véhicules d'occasion, mais qu’un certain nombre de fermetures de sites seront nécessaires à court terme, ce qui aurait « un impact positif immédiat et significatif » sur sa performance financière.
2019 dans son ensemble devrait être du même acabit, selon le distributeur qui prévoit des résultats bien en-dessous de ses attente. Le groupe n’entrevoit pas d’amélioration de la confiance des consommateurs au deuxième semestre de l'année, l’incertitude autour du Brexit pèsant sur les décisions d’achat.
Un climat instable au sein de l’entreprise
Ce climat économique morose n’a pas aidé le distributeur lui-même en proie à une instabilité au sein de son organisation. Pour rappel, Pendragon est actuellement à la recherche de son nouveau directeur général après le départ de Mark Herbert en juin dernier, resté seulment trois mois en poste.
Le groupe a également annoncé mercredi que Chris Chambers quitterait son poste le mois prochain. Il sera remplacé par Bill Berman, actuellement administrateur non exécutif. Il assurera le poste de président exécutif par intérim, tandis que la société recherche à la fois un nouveau directeur général et un président.