La croissance d'Aramis Group passera par la mutualisation
Les acquisitions de concurrents ne sont plus à l'ordre du jour. À compter de maintenant, Aramis Group déplace le curseur. L'entreprise spécialisée dans la vente de voitures d'occasion à particulier entend opérer une convergence de ses six filiales européennes sur une plateforme unique. Ainsi, la direction générale estime pouvoir franchir un palier en termes de profitabilité.
Le calendrier de ce projet structurant débutera dès l'exercice fiscal décalé 2024-2025. Au cours des douze prochains mois, Aramis Group va amorcer une phase initiale "qui permettra aux différentes composantes de visualiser la performance, comme l'explique Guillaume Paoli, le codirecteur général. Nous leur partagerons notre logique opérationnelle afin qu'ils obtiennent des résultats rapides".
S'ensuivront alors deux autres phases pour, d'abord, gagner de la marge commerciale et, ensuite, pour atteindre l'objectif de convergence. À l'horizon 2027, les équipes réparties en France, en Espagne, en Belgique, au Royaume-Uni, en Italie et en Autriche opéreront selon une méthode unique. Elles auront intégré un environnement de travail collaboratif, se partageront les bonnes pratiques et disposeront d'un canal de rachat à particulier.
Il sera par ailleurs question de la mise en place de flux tirés vers les centres de reconditionnement. Aramis Group en dispose de huit à travers ses six territoires d'implantation, à fin 2024. Mais ces structures ont encore de la place pour accueillir des voitures d'occasion. Selon Guillaume Paoli, elles ne sont exploitées qu'à 65 % de leurs capacités.
Plus de 100 000 ventes en Europe
Ce plan stratégique a été présenté dans un contexte favorable à Aramis Group. Après s'être adaptée à la nouvelle cartographie du marché européen des voitures d'occasion, la société cotée à la Bourse de Paris réalise de bons résultats.
L'exercice fiscal bouclé le 30 septembre dernier fait état d'une croissance de 15 % du chiffre d'affaires, à 2,2 milliards d'euros. Une progression qui résulte de la performance commerciale d'Aramis Group. Les six filiales ont cumulé 112 224 transactions de voitures d'occasion en tout genre, soit 21,9 % de plus, s'octroyant 0,88 % de pénétration.
Si l'entreprise détenue en grande partie par Stellantis a travaillé majoritairement les voitures d'occasion (87 541 unités ; +11,6 %), elle a surtout profité du rebond du segment des 0 km. Les usines se livrant de nouveau à la surproduction, Aramis Group a pu écouler près de 24 700 voitures pré-immatriculées, soit 81,2 % de plus que l'an passé.
La marge unitaire moyenne s'est améliorée sur un an, grimpant de 2 161 à 2 285 euros. Elle a atteint un record au second semestre 2024, à 2 412 euros. Le groupe précise dans sa communication que cela découle d’améliorations continues et structurelles dans l’ensemble des entités et leur convergence vers un système opérationnel unifié.
Plus de points de vente
Un autre indicateur dit tout du succès de la stratégie d'Aramis Group. Entre les exercices fiscaux 2023 et 2024, l'Ebitda a été multiplié par cinq, pour s'établir à 50 millions d'euros. En ajoutant à ceci un BFR opérationnel qui a été ramené à 26 jours (contre 31 l'an passé), le groupe a pu gonfler sa trésorerie de 21,3 millions d'euros.
Pour l'année à venir, Guillaume Paoli et Nicolas Chartier se fixent l'objectif de réaliser une croissance à deux chiffres des ventes de voitures d'occasion reconditionnées. À périmètre constant, les cofondateurs pensent approcher les 10 % d'augmentation des ventes globales, grappiller quelques jours de BFR et atteindre un Ebitda de 65 millions d'euros.
Leur stock de départ est qualifié de "sain". À ce jour, Aramis Group détient un parc d'une valeur de 222 millions d'euros, soit un montant à peine supérieur de deux millions d'euros par rapport à l'an passé. "Le tout dans un contexte d'augmentation des volumes, ce qui prouve notre efficacité", commente la direction.
La vision stratégique à échéance 2027 doit conduire le groupe tricolore à poursuivre sa trajectoire de croissance. L'Ebitda devant s'établir à hauteur de 5 % du chiffre d'affaires. Cela passera notamment par une plus grande proximité avec les consommateurs. Sans pour autant risquer de déséquilibrer sa structure de coûts, Aramis Group s'autorisera donc, dans les temps à venir, à densifier son maillage de points de vente physiques.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.