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Distribution

Entretien avec Juan Antonio Sanchez Torres, Président de GANVAM

Publié le 10 octobre 2003

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
"Des réseaux pas assez rentables" Le Journal de l'Automobile : Quelle est la situation actuelle des réseaux en Espagne ?Juan Antonio Sanchez Torres : La situation...

...est beaucoup plus compliquée qu'il n'y paraît. Si certaines marques ont pu arriver à un accord avec leurs concessionnaires, elles ne représentent qu'une minorité puisque la plupart des contrats ne sont pas signés (*) Beaucoup de réseaux ne sont pas conformes aux nouveaux contrats. Les constructeurs sont très exigeants envers les concessionnaires. Ceux-ci se sont enfin réveillés, un peu tardivement, pour essayer de parvenir à un accord avec les constructeurs. Rien n'est encore fait, il va falloir discuter pour arriver à un résultat concret.


J.A. : La mise en place des nouveaux contrats n'a-t-elle pas pris du retard ?
J.-A.S.T. : Tout va dépendre des discussions entre d'un côté les différents groupements de concessionnaires et de l'autre les constructeurs. Mais il faut savoir que certaines marques ont des exigences surélevées auxquelles beaucoup de concessionnaires ne pourront faire face. Ceux-ci vont devoir investir pour des nouveaux standards, des remises à niveau de leurs points de vente. Après une période de restructuration difficile dans les différents réseaux, les concessionnaires se retrouvent face à la nouvelle réglementation européenne.


J.A. : Justement, quelle a été l'ampleur des restructurations dans les réseaux ?
J.-A.S.T. : Comme dans la plupart des pays européens, un processus de concentration a également eu lieu en Espagne, dont les différents réseaux sortent seulement. Certains, comme prévu, en sont sortis diminués. En l'espace de deux ans, plus de 1 000 points de vente et 150 concessionnaires ont disparu du paysage automobile espagnol. Le nombre actuel d'investisseurs (près de 3 000) ne devrait plus bouger à l'avenir. Sauf si certains contrats ne devaient pas être signés, mais je reste optimiste. Je n'imagine pas un tel scénario catastrophe.


J.A. : On parle d'investissements, de mises aux normes, or la situation financière des réseaux demeure fragile avec une perte globale des bénéfices de 34,28 % et une rentabilité




EN BREF

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C'est le nombre d'agents présents dans le réseau secondaire en Espagne au 30 mars 2003. Le réseau secondaire de Citroën est le plus puissant de tous , composé de 1 025 agents, suivi de Renault, 899. Le podium est complété par Ford qui possède 654 agents.
moyenne en recul de 31,57 %. Les réseaux espagnols sont-ils suffisamment armés ?
J.-A.S.T. : Il est vrai que la rentabilité moyenne des concessionnaires reste faible (1,3 % ) en Espagne en 2002. Par ailleurs, il est fort probable que cette rentabilité ne dépasse pas les 1 % en moyenne cette année, ce qui devient fort alarmant. Si je reste malgré tout optimiste, je crains néanmoins que beaucoup de concessionnaires, pas suffisamment armés financièrement, mettent la clé sous la porte en 2003. Leur situation financière demeure critique, ils doivent aujourd'hui penser à d'éventuelles solutions pour se sortir de ce mauvais pas. Reconnaissons qu'aujourd'hui, les réseaux ne sont pas assez rentables en Espagne.


J.A. : Comment voyez-vous le paysage automobile espagnol à court terme ?
J.-A.S.T. : Même si la conjoncture ne s'y prête pas, il faut savoir rester confiant. Personne ne peut se passer de l'automobile dans le schéma actuel. Malgré les tentatives d'Auchan ou du Corte Inglès (JA n° 793) de s'immiscer dans le paysage automobile, ces projets en sont restés à l'état embryonnaire. Comme prévu, le nouveau règlement européen va favoriser le multimarquisme en Espagne et notamment les grands groupes comme Quadis, Sanchez ou Bergé. Objectivement, je ne vois pas de grands changements en Espagne, si ce n'est que ce nouveau règlement va consolider la distribution en Espagne, car notre marché a des ressources.


Propos recueillis
par Tanguy Merrien


(*) Entretien réalisé le 24 septembre 2003.


 






ZOOM

Biographie

Juan Antonio Sanchez Torres, 70 ans, est président de Ganvam depuis 1998. Il a travaillé auparavant pendant trente-deux ans comme conseiller délégué chez Mercedes Espagne. Ganvam, également connue sous le nom de Asociacion nacional de vehiculos a motor Reparacion y recambios, regroupe toutes les professions de l'automobile. Composée de 9 053 affiliés, l'organisation est la plus représentative du milieu automobile en Espagne. Ganvam organise entre autres des colloques et des salons comme ceux de Barcelone et Madrid. Son statut lui permet également d'avoir un rôle de conseiller juridique auprès de ses affiliés, tout en s'engageant dans la formation professionnelle.

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