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Distribution

BM92 mise aussi sur la pièce de réemploi

Publié le 5 mai 2020

Par Christophe Jaussaud
6 min de lecture
BM92, spécialiste BMW bien connu de la région parisienne, a fait le pari de développer la pièce de réemploi. Avec un stock de 200 000 pièces certifiées par le constructeur, Ronald Basso se positionne comme un interlocuteur privilégié du réseau BMW-Mini en France.
Au total, BM92 dispose d'un stock de 300 000 pièces BMW-Mini.

 

Le commerce de la pièce de rechange est presque aussi vieux que l’automobile. Qu’elle soit neuve ou d’occasion. Et cette dernière tente de prendre aujourd’hui une nouvelle dimension. Les casses longtemps déconsidérées sont devenues des centres de traitement de véhicules hors d’usage (VHU). Il y en a environ 1 700 en France. Ajoutez à cela les effets de la digitalisation pour une meilleure commercialisation et le tour est joué. Mais l’accélération n’aurait pu avoir lieu sans l’arrêté du 12 octobre 2018 offrant aux pièces d’occasion, devenues pièces issues de l’économie circulaire (PIEC), un nouveau débouché.

 

Ainsi, depuis le 1er avril 2019, sa date d’application, le réparateur doit proposer au client deux devis, l’un avec des pièces neuves et l’autre avec des pièces de réemploi. Les assureurs et les experts sont également engagés dans ce processus. Le professionnel n’est toutefois pas tenu de proposer de telles pièces lorsque la voiture est encore sous garantie constructeur ou si elle revient pour un rappel. Le réparateur peut aussi s’exonérer d’une pièce de réemploi si sa livraison est trop longue ou si elle peut constituer un "risque important pour l’environnement, la santé publique ou la sécurité routière". On ne peut donc pas dire que les réparateurs ont le couteau sous la gorge, mais gageons que, peu à peu, la pièce de réemploi trouvera sa place.

 

300 000 références BMW-Mini en stock

 

Alors, la courbe de croissance n’est pas spectaculaire mais, selon le CNPA, ces pièces ont représenté 5 % des ventes totales en 2018, contre 2 % en 2015. Il faut dire que cette nouvelle filière s’organise, comme en témoignent Indra Automobile Recycling, qui a signé des accords avec Renault et PSA, ou encore le groupe Alliance Automotive, qui commercialise de telles pièces sous sa marque Back2Car. D’ailleurs, le chiffre d’affaires de cette dernière a grimpé de 60 % en 2019. Caréco, Opisto ou Global PRE sont d’autres intervenants au service du développement de ce secteur. Mais il existe aussi des initiatives plus singulières, comme celle de BM92, à Gennevilliers.

 

La célèbre maison spécialisée dans les BMW, fondée en 1979 par Jean-Claude Basso et aujourd’hui dirigée par son fils Ronald, franchit un cap dans la pièce de réemploi. En effet, aux 100 000 références du stock historique de BM92, constitué au fil des ans en partenariat avec des centres de VHU, Ronald Basso vient d’ajouter 200 000 pièces de véhicules BMW et Mini. Le stock le plus gros et le plus complet d’Europe. "En plus des pièces pour les véhicules les plus anciens, nous avons quasiment tout pour les modèles BMW et Mini de 2000 à aujourd’hui, précise le dirigeant, nous ne sommes pas loin de répondre à 100 % des demandes." Il a fallu pousser les murs pour accueillir ces nouvelles références. En plus des 3 000 m2 du site de Gennevilliers, BM92 a aménagé un nouvel entrepôt de 10 000 m2, dans l’Oise. Ce stock de pièces ne sort pas de nulle part. Bien au contraire.

 

55 semi-remorques de pièces

 

Partenaire privilégié de BMW AG depuis quatorze ans, avec l’exclusivité européenne d’ailleurs, la famille Basso récupère l’ensemble des pièces des véhicules de test de la marque à l’hélice. Des pièces certifiées par le constructeur avec une traçabilité complète remontant jusqu’au numéro de châssis du modèle, ainsi qu’au kilométrage. Pour l’anecdote, BM92 est capable de fournir, à l’exception de la coque, la quasi-totalité des éléments d’un roadster Z8, alors que le siège n’a plus une pièce de ce modèle mythique en stock. Il dispose même des pièces de peau de la toute nouvelle Série 1 qui fait pourtant ses premiers tours de roue en France. Mais cette source d’approvisionnement n’est pas la seule.

 

En effet, pour garnir les 10 000 m2 de 200 000 références, Ronald Basso a racheté le stock d’Encory GmbH, une filiale de BMW AG, spécialisée, justement, dans la pièce de réemploi. Un stock constitué par plusieurs centaines de véhicules démontés. 55 semi-remorques remplis de BMW et Mini en morceaux ont ainsi franchi le Rhin pour arriver dans l’Oise. Toutes ces pièces sont certifiées et classées selon les références du constructeur. La traçabilité est là aussi complète avec le numéro de châssis, le kilométrage du modèle "donneur", etc. La société Encory était même allée jusqu’à noter ses pièces selon trois niveaux de qualité (A, B et C), c’est-à-dire d’un état parfait à quasi parfait. Une vraie mine d’or que Ronald Basso veut naturellement diffuser plus largement dans l’univers de la réparation hexagonale.

 

Toucher le réseau BMW-Mini

 

En plus de la clientèle des particuliers, notamment touchée via Le Bon Coin, l’entreprise, qui dispose aussi d’une carrosserie AD, travaille déjà avec le spécialiste de la réparation et de l’entretien automobiles AD justement, mais aussi avec Axial ou Precisium. Des liens que le dirigeant veut naturellement renforcer grâce à son nouveau panel de pièces. Mais il veut aussi toucher plus largement le réseau BMW-Mini avec ces pièces de réemploi certifiées par le constructeur. Pour contrer l’écueil de la difficulté à trouver la bonne pièce afin de pouvoir faire un devis rapidement, Ronald Basso a fait le choix de la compétence humaine, avec 6 personnes dédiées à cette activité pièces.

 

"Nous ne nous interdisons pas d’autres développements, notamment dans le digital, mais pour l’heure, le téléphone demeure le moyen le plus simple et le plus rapide de satisfaire une demande", explique le dirigeant. Un dispositif complété par 11 magasiniers et 5 employés dédiés à l’expédition. Pour l’Île-de-France, BM92 a même son propre livreur. Dans tous les cas, la livraison sous 24 h est la règle. Naturellement, avec un prix facial environ 50 % plus bas pour une pièce de carrosserie, le jeu en vaut la chandelle pour le client, mais BM92 n’oublie pas que les autres professionnels doivent aussi gagner leur vie. Aujourd’hui, l’activité de la société de Gennevilliers se répartit équitablement entre la réparation-carrosserie et les pièces. Mais Ronald Basso souhaite naturellement que les pièces prennent le dessus avec l’investissement consenti.

 

 

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