Autobiz expose ses prévisions pour le marché de l'occasion en 2026

À fin octobre 2025, les achats de voitures d'occasion progressaient légèrement (+0,8 % sur dix mois), mais restaient en dessous des niveaux "normaux" observés avant la pandémie : 4,52 millions d’unités en 2025, contre 4,77 à 4,84 millions entre 2017 et 2019. Cette hausse modérée s’accompagne d’une volatilité prononcée. Après un mois de septembre très dynamique (+5,3 %), octobre a reculé à -1,1 %. Les ventes réalisées par les professionnels demeuraient toutefois robustes, avec 222 000 transactions en octobre 2025 contre 189 000 un an plus tôt.
Dans ce contexte, et compte tenu de l’évolution attendue des stocks, le marché VO pourrait connaître en 2026 une légère hausse, pour atteindre un volume compris entre 5,3 et 5,6 millions de transactions, contre un atterrissage estimé à 5,4 millions en 2025 – soit la prévision basse établie l’an passé.
Une progression globale de l’offre
L’incertitude budgétaire actuelle, les interrogations sur les politiques fiscales appliquées au véhicule neuf et les difficultés persistantes du marché VN devraient continuer à orienter les ménages vers le VO, en particulier vers les modèles récents pour lesquels l’offre neuve demeure coûteuse ou inaccessible.
En 2025, l’offre s’est globalement stabilisée : avec un peu plus de 415 000 VO de moins de sept ans en stock en octobre. Les inventaires professionnels demeurent ainsi à leur niveau le plus bas depuis quatre ans, très loin des 510 000 véhicules recensés fin 2019 et début 2020.
Selon nous, ce "faux plat bas" a toutefois des chances de s’inverser en 2026. Les stocks pourraient, en effet, être alimentés par la hausse des retours de location courte durée (dont les ventes VN ont progressé de 12,1 % sur dix mois en 2025 après +9,9 % en 2024), mais aussi par l’arrivée progressive des retours de location longue durée des millésimes 2022 et 2023 qui ont été légèrement meilleurs que ceux des années précédentes et, enfin, par les premières sorties du leasing social de 2024.
Tout cela sera, en revanche, légèrement contrebalancé par des reprises sur vente VN dont nous n'attendons pas une remontée. Cette recrudescence de l’offre devrait nourrir plus facilement la demande et soutenir une activité VO en progression.
Une volatilité accrue des prix selon les énergies
Ce probable rééquilibrage entre offre et demande aura un effet direct sur les prix. Comme nous l’avions anticipé, les taux de dépréciation se sont stabilisés, voire améliorés, en 2025. Cependant, depuis septembre, notre indice avancé de "repricing" (repositionnement tarifaire en français), qui mesure les réajustements de prix des VO récemment mis en vente par les professionnels, amorce un léger recul : -221 euros en octobre contre près de -200 euros durant l’été. Ce phénomène ne traduit pas forcément un retour à de fortes dépréciations, mais illustre plutôt une plus grande réactivité commerciale face à un marché devenu extrêmement volatil.
Les préférences d’achat évoluent désormais à une vitesse inédite, selon l’âge du véhicule et son type d’énergie. Des faits inattendus encore récemment s'observent. D'abord, les disparités entre marques s'accentuent. Aussi, les diesels sont désormais les modèles qui perdent le moins de valeur. En parallèle, les hybrides classiques se situent presque au niveau des essences et deviennent la deuxième catégorie la mieux valorisée. Contrairement au reste de l’Europe, les hybrides rechargeables ont connu une année difficile, leurs valeurs résiduelles se rapprochant de celles des électriques.
Un VO électrique qui pourrait remonter la pente
Comme l’an passé, Autobiz estime que le véhicule électrique d’occasion justifie un focus particulier. En octobre 2025, les véhicules électriques à batterie (BEV) représentaient, en effet, 11 % des stocks de VO de moins de sept ans chez les professionnels, contre 8 % un an plus tôt, confirmant une montée en puissance rapide.
Cette croissance s’accompagne néanmoins d’un ajustement parfois heurté : en 2025, les électriques demeurent les véhicules qui perdent le plus de valeur. Mais l’écart se réduit : les professionnels comme les acheteurs se sont visiblement mieux adaptés à cette énergie. La courbe de dépréciation se stabilise et la différence avec l’essence et le diesel tend à se resserrer.
En 2026, cette convergence devrait se poursuivre. L’accoutumance du marché au BEV laisserait entrevoir une remontée progressive de sa valorisation et un affaiblissement supplémentaire de l’écart avec les motorisations thermiques. Il reste tout de même à voir si les retours en VO d’un nombre important de BEV ne déséquilibrent pas à la marge le marché.
Une demande de véhicules plus anciens qui ne faiblit pas
Malgré la fragmentation du marché, une constante demeure depuis 2020 : la demande pour les véhicules plus anciens. Sur les dix premiers mois de 2025, 56,4 % des immatriculations VO concernent des modèles de huit ans ou plus, contre 53,7 % en 2024. Avant la crise sanitaire, ce taux oscillait entre 49,5 % (2019) et 52,5 % (2017). Sous la pression des prix et des enjeux de pouvoir d’achat, les ménages se tournent vers des véhicules plus anciens et plus kilométrés qu’auparavant.
Les professionnels doivent donc, d'une part, anticiper un phénomène de meilleure tenue des prix sur ces véhicules âgés et, d'autre part, intégrer à leur stratégie un enjeu de sourcing renforcé, notamment via le rachat cash auprès des particuliers, afin de sécuriser les volumes nécessaires.
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