Auto1 Group souhaite continuer de proposer un canal rentable
Journal de l'Automobile. Quels enseignements avez-vous tiré de 2020 ?
Alexandru Marin. Il est intéressant de voir que le VO s'est montré résilient comme en 2009. Nous avons été assez réactifs face à cette crise et avons obtenu des résultats positifs, notamment au premier et au 3e trimestre, grâce à la digitalisation des process et des canaux de transaction. La sortie d'Eva, l'application d'évaluation de montant de reprise pour les professionnels, et le web service de Vendezvotrevoiture.fr pour donner un engagement de rachat ferme aux consommateurs en sont deux véritables exemples.
JA. Quelles sont les tendances d'évolution d'Auto1 ?
AM. Je ne peux pas donner de chiffre, mais le business français se porte très bien dans l'écosystème d'Auto1. La filiale s'est distinguée en sachant développer le service de remarketing auprès des groupes de concessions qui n'ont pas le VOM dans leurs compétences. Raison pour laquelle nous sommes rapprochés de Bee2Link pour améliorer encore les outils à disposition des professionnels.
JA. En quoi les phénomènes de pénurie ont-ils mis le système sous tension ?
AM. Je pense que nous avons la faculté de canaliser les fluctuations, grâce à notre modèle de sources diversifiées à grande échelle. Nous ne sommes dépendants d'aucune source et disposons de la capacité de transport à travers l'Europe. Sur un secteur du véhicule d'occasion plus résilient que les autres, Auto1 Group s'affirme comme une société plus résiliente que la moyenne des acteurs.
"Rendre l'acte CtoC moins naturel aux yeux du consommateur"
JA. Comment redonner du poids au BtoC ?
AM. La France est une exception dans le paysage européen. Les services qui proposent de racheter les véhicules aux particuliers permettent de remettre les véhicules chez les professionnels nous devons donc continuer d'investir dans le CtoB pour rendre l'acte CtoC moins naturel aux yeux du consommateur.
JA. Le modèle d'Auto1 inspire… Quelle lecture faites-vous de ce phénomène ?
AM. Il faut être maintenant une entreprise technologique et un expert de l'automobile. Des sociétés avant nous avaient réussi à digitaliser le parcours au service d'experts de l'automobile. Nous avons réuni ces deux compétences pour une intégration verticale, capable de traiter le CtoB, le BtoB et le BtoC. Je crois que c'est ce modèle qui inspire maintenant les professionnels.
JA. Quelle carte d'Europe se dessine sur le long terme ?
AM. Le marché européen est très grand et très fragmenté d'ailleurs personne ne réalise 2 % de pénétration. Il n'y a aucune hégémonie même pour nous qui sommes présents dans 30 pays et traitons annuellement plus de 600 000 véhicules sur tous les canaux. La preuve qu'il y a de la place pour tout le monde et notre objectif doit rester de proposer un canal rentable.
"Nous entretenons de très bonnes relations avec les constructeurs"
JA. Un mot sur votre entrée en Bourse…
AM. Le choix a été fait de rentrer de manière traditionnelle à la Bourse de Francfort. Une introduction qui a eu lieu le 4 février dernier et que nous avons vécu comme un moment historique pour l'acteur ex-nihilo que nous sommes. Nous avons levé plus d'un milliard d'euros pour financer les projets de croissance, ce que nous interprétons comme une reconnaissance des investisseurs.
JA. N'est-il pas pernicieux de jouer sur tous les tableaux en même temps ?
AM. Je ne dis pas que le business est compliqué, mais complexe. La chaîne de valeur comporte beaucoup de maillons. Nous avons pu nous appuyer sur des équipes excellentes pour gérer cette complexité et croître de manière sera pérenne. Toutes les marques parviennent à coexister. Quand Auto1 a été lancé en 2014 nous avons essuyé les mêmes craintes de la part des professionnels. Or, il s'est avéré que nous les avons aidés à se renforcer en créant de la confiance avec les particuliers.
JA. A quand un partenariat plus officiel avec des constructeurs ?
AM. Nous entretenons de très bonnes relations avec les constructeurs effectivement et nous menons des réflexions pour les accompagner avec certaines de nos briques technologiques ou un service complet. Ce sont des dossiers sur lesquels les constructeurs veulent garder la confidentialité, je ne pourrai donc pas en dire davantage. Il faut savoir que de très grands groupes s'inscrivent également dans cette démarche et nous aurons un grand intérêt à voir ces coopérations prendre forme.
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