Quand les outsiders brillent sur le marché européen

Au premier trimestre 2019, l’heure n’est pas à la fête sur le marché européen du véhicule particulier neuf. Brexit, défiance envers le diesel et ralentissement économique dans certains pays sont venus perturber la demande. Résultat, un repli de 3,2 % à 4,13 millions d’unités, contre 4,27 millions à la même période de l’année précédente. Ce recul est toutefois à relativiser puisque le premier trimestre 2019 s’impose comme l'un des meilleurs depuis 10 ans. Et si la plupart des marques ont souffert, certaines ont en revanche su tirer leur épingle du jeu.

Dacia

C’est le cas de Dacia, devenue en 14 ans la marque qui peut se targuer d’afficher les meilleures performances sur le Vieux Continent. Durant le premier trimestre, sa pénétration a atteint un record, à 3,63 %, soit 0,61 point de plus. Ce qui en fait le constructeur ayant gagné le plus de part de marché, toutes marques confondues. En Roumanie, son pays natal, il s’octroie même près de 34 % de la demande. Quatre de ses cinq modèles ont contribué à cette croissance. La Sandero (+39 %) a une nouvelle fois pris la tête des ventes auprès des particuliers, sachant que Dacia réalise en Europe 79 % de ses ventes sur ce canal. Dans le même temps, le Duster II (+22 %) est devenu le troisième SUV compact le plus vendu et le Dokker continue de s’imposer comme l’un des VUL les plus populaires en Europe. Dacia se place ainsi comme la 13^e marque la plus vendue en Europe, avec 150 000 unités sur le premier trimestre, devant Nissan, Hyundai ou encore Kia.

Tesla

Autre marque qui a particulièrement brillé depuis le début de l’année : Tesla. « La plus grande surprise de ce premier trimestre, souligne même Jato. La Model 3 a ébranlé le marché européen dès sa livraison. » Et effectivement, le modèle a rapidement pris la tête des véhicules électriques les plus vendus, avec 19 600 immatriculations, se plaçant devant d’autres acteurs pourtant solidement installés tels que Nissan avec sa Leaf ou encore Renault avec sa Zoé. Et même en élargissant le périmètre, la Tesla Model 3 s’est démarquée, puisque, en février, elle a dominé le segment des berlines moyennes premium mais aussi le segment intermédiaire premium, en mars. Au premier trimestre, les ventes totales de l’américain ont bondi de 175 % pour atteindre 22 700 immatriculations. Sa part de marché s’est accrue de 0,4 point pour s’établir à 0,55 %, pénétration qui atteint toutefois 18,1 % en Norvège, son premier marché européen. Tesla a ainsi pris la tête des marques ayant vendu le plus de modèles électriques, devant BMW avec 14 506 unités et Renault avec 10 966 exemplaires.

Citroën

Encore une marque d’un groupe français parmi les constructeurs qui ont brillé. Plusieurs ingrédients ont permis à la marque aux chevrons de passer d’une part de marché de 3,89 à 4,24 % entre le premier trimestre 2018 et le premier trimestre 2019. Sa citadine C3, avec une progression de 5 %, a enregistré un niveau quasi similaire d’immatriculations aux 208, Fiesta et Corsa. Citroën a aussi pu compter sur son C3 Aircross, son second best-seller. Le modèle s’est classé en cinquième position des petits SUV préférés des européens avec une hausse de 27 %. Sans oublier le C5 Aircross, vendu à 13 000 unités, qui a occupé la deuxième place des SUV compacts en France, en mars. Au global, la marque a enregistré un volume de 175 000 immatriculations sur les trois premiers mois de l’année.

Volvo

Encore une marque, qui, il a encore quelques mois, n'était pas forcément attendue sur le devant de la scène européenne. Les moindres performances des S90 et V90 ainsi que la V40 en fin de vie ont largement été comblées par la bonne santé des deux lancements récents : le XC40 et la V60. Le petit SUV, élu Car of the Year en 2018, a même dépassé sur le premier trimestre les mastodontes Mercedes GLA et Audi Q3, mais est toutefois resté derrière le BMW X1. Les S60 et V60 ont également affiché de bons résultats avec une hausse de 27 %. Surfant sur la vague de ces nouveaux produits, mais tirant aussi le meilleur parti des problèmes de ces concurrents allemands, le suédois a gagné 0,23 % de part de marché en parvenant à 2,12 % au premier semestre grâce à des immatriculations en hausse de 8,7 %.

Volkswagen

Dernier constructeur à avoir brillé, Volkswagen, même s’il s’agit d’une marque habituée à dominer le marché européen. Malgré des immatriculations en baisse de 2 % à 455 200 unités, l’Allemand a vu sur le premier trimestre 2019 sa part de marché atteindre 11 % contre 10,8 % un an plus tôt. Grâce à ses T-Roc et Polo, le recul de Volkswagen a été moins important que chez Renault, Ford ou encore Opel et Vauxhall. Autre fait marquant, la marque a été le seule, avec Seat, à voir ses immatriculations diesel croître, et en parallèle, ses ventes essence reculer.