Marché automobile français en février 2025 : la fiscalité pèse sur les immatriculations
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Le marché des voitures particulières neuves en France poursuit son ralentissement en février 2025. Selon les données d’AAA Data, 141 568 immatriculations ont été enregistrées, soit une baisse de près de 1 % par rapport à février 2024, qui avait bénéficié du lancement du leasing social. Depuis le début de l’année, la tendance s’accentue avec un recul de 3 %.
Après une baisse de 6 % en janvier, le marché s’inscrit dans cette tendance continue depuis mai 2024, avec une seule interruption en décembre. Cette évolution est largement influencée par les récentes évolutions réglementaires, notamment la diminution du bonus pour les modèles électriques et l’alourdissement du malus qui entre en vigueur dès ce 1er mars 2025.
Un marché influencé par les évolutions du bonus et du malus
"On a clairement assisté à deux séquences sur le mois : une vague d’immatriculations de voitures électriques jusqu’au 14 février, puis une chute dès le lendemain. La demande reste donc largement guidée par les aides à l’achat. Ces changements de bonus et de malus rendent le marché peu lisible, car ces immatriculations anticipées risquent de peser sur la dynamique du mois prochain, alors que la part des motorisations électriques doit encore progresser pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2", fait remarquer Marie-Laure Nivot, Head of Automotive Market Analysis chez AAA Data.
Un pic d’immatriculations d’électriques avant la baisse du bonus
La modification du bonus écologique a entraîné un phénomène de "surimmatriculation" des véhicules électriques avant l’échéance du 14 février. Les modèles commandés avant le 2 décembre 2024 bénéficiaient encore du précédent barème plus favorable, ce qui a généré une hausse des immatriculations de +59 % sur la première moitié du mois. La part de marché des véhicules électriques a ainsi grimpé temporairement à 25 %, avant de redescendre à 18 % sur l’ensemble du mois, un niveau légèrement supérieur à la moyenne récente de 17 % en 2024.
Le segment des flottes (entreprises, administrations et loueurs longue durée) continue d’adopter massivement l’électrique, avec une progression de +41 % et une part de marché portée à 20 %. En revanche, les ventes aux particuliers – qui représentaient encore 51 % des immatriculations de voitures électriques – reculent de 29 %, le leasing social ayant principalement stimulé ce canal l’an dernier.
Renault, Citroën et Volkswagen en tête des ventes électriques
Plusieurs marques enregistrent une forte dynamique sur le segment électrique. Renault affiche une hausse de +57 % grâce à la Renault 5 et aux premiers exemplaires du B-SUV Renault 4. Citroën voit les ventes de sa ë-C3 exploser, tandis que Volkswagen inscrit pour la première fois son SUV du segment D, le Tayron, dans les immatriculations.
D’autres marques, comme Audi, Mini, Skoda (+85 % grâce au lancement de l’Elroq), Hyundai (+71 %) et DS (+72 %), enregistrent également une forte croissance. Parmi les nouveaux modèles électriques, on note l’arrivée du petit SUV Opel Frontera, également disponible en version hybride.
Le malus pénalise les motorisations thermiques
L’entrée en vigueur du malus renforcé au 1er mars accélère le recul des motorisations essence et diesel. Le diesel chute de 34 % et ne représente plus que 5 % du marché. L’essence recule de 27 %, un déclin particulièrement marqué chez Peugeot (-63 % en essence, -45 % en diesel), Citroën (-43 % en essence, -37 % en diesel), BMW (-41 % en essence, -59 % en diesel) et Opel (-54 % en essence, -67 % en diesel).
Un marché incertain pour les mois à venir
Avec des évolutions réglementaires fréquentes, le marché automobile reste imprévisible. L’impact de la baisse du bonus écologique et du renforcement du malus pourrait se faire sentir dans les mois à venir, alors que la transition vers l’électrification demeure un enjeu majeur pour les constructeurs, notamment vis-à-vis de la sévérisation des normes CAFE depuis le 1er janvier 2025.
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