Les dix points marquants du marché automobile en mars 2021 : toujours pas au niveau
Avec 182 775 immatriculations, le marché automobile ne retrouve toujours pas de couleurs
Le marché automobile français est resté fragile au mois de mars, avec 182 775 immatriculations contre un volume moyen de 212 000 unités entre 2014 et 2019. Par rapport au mois de mars 2020, coupé en deux par l'application du premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, le marché progresse de 191,6 %. "C'est un marché bas avec une clientèle grand public qui ne se précipite pas", a indiqué François Roudier, du Comité des constructeurs français (CCFA), cité par l’AFP. Le marché automobile français s'est effondré de 25,5 % en 2020, restant ensuite à un niveau bas dans les premiers mois de 2021. Le CCFA souligne cependant une "bonne tenue" du marché des utilitaires (119 764 unités, + 35,4 %), avec un "effet post-Covid du boom des services de livraison". Traditionnellement tiré par les commandes du secteur du BTP, le marché s'est davantage tourné vers les petits porteurs.
Peugeot 208 la voiture plus vendue en France
Sur le mois de mars 2021, le modèle le plus vendu en France reste la Peugeot 208 (9 984 unités). Elle affiche à elle seule une part de marché de 5,5 %, voire de 5,9 % si l’on retient les ventes sur le premier trimestre. Derrière, la Renault Clio, qui a longtemps eu cette place de leader, peine un peu plus et enregistre 9 076 immatriculations. Avec des ventes trimestrielles de 21 236 unités, elle cède près d’un point à sa rivale en part de marché. La troisième marche du podium revient également à une Peugeot, et au 2008 qui avec 7 875 unités connait une belle progression (pdm : 4,7 %). Surtout, le SUV urbain de Peugeot talonne la Clio si l’on s’appuie sur les chiffres trimestriels. 20 724 modèles ont été vendus, soit seulement 512 de moins que la Clio.
Kia et Hyundai au coude à coude
En France, Kia bénéficie d’une spécificité ; c’est en effet le seul marché européen, voire mondial, dans lequel Kia devance sa marque mère Hyundai. Ce trimestre, c’est toujours le cas, mais Hyundai rattrape son retard. Elle a en effet immatriculé 10 421 véhicules contre 10 809 pour Kia. Hyundai est en effet portée par le lancement de la troisième génération du Tucson (1 701 unités) qui connait un très beau démarrage et qui laisse derrière lui le Kona (913) et l’I20 (258). Mais ce rattrapage pourrait être un trompe-l’œil, car Kia n’a pas encore lancé la nouvelle génération du Sportage et le mix des ventes des modèles de sa gamme est plus équilibré.
Tesla explose
Qui l’eut cru ? Avec 4 527 ventes en mars, Tesla a devancé Fiat (4 474) et Opel (4 441). Une première, d’autant plus que les Model S et Model X ne sont plus disponibles, car Tesla a annoncé une nouvelle génération dans les mois à venir. Cerise sur le gâteau, le Model 3 se place dans le Top 20 des voitures les plus vendues en France, à la 18e position sur les trois premiers mois (5 763 unités). Il faut néanmoins relativiser ce succès. Le mois de mars a représenté plus de 80 % des immatriculations du Model 3. Enfin, sur le premier trimestre, Tesla n'a vendu "que" 5 788 modèles, alors qu’Opel, sur la même période, a écoulé 10 380 voitures et Fiat, 9 432.
Les grands perdants
Dans un marché trimestriel en hausse de 21 %, certaines marques ne trouvent toujours pas la voie du succès. C’est le cas de Mitsubishi (- 50 %), Jaguar (- 26, 4%), DS (- 21 %), Porsche (- 20,7 %), Alfa Romeo (- 11 %) et Opel (- 8,2 %). Les raisons de ces mauvaises fortunes sont diverses. Pour Mitsubishi, les chiffres devraient remonter avec l’arrivée de l’Eclispe Cross, tandis que pour Porsche, cette mauvaise performance serait liée à des problèmes de livraison car la marque annonce un bon carnet de commandes. Les autres marques citées continuent leur descende aux enfers. On a du mal à voir ce qui pourrait réveiller Opel, tandis qu’Alfa Romeo souffre d’une gamme vieillissante et que DS attend avec impatience son DS4. A noter sur ce chapitre, Renault enregistre une progression de seulement 0,6 %. Le constructeur voit dans cette faible performance les premies résultats de son programme Renaulution, à savoir réduire les ventes tactiques.
Les hybrides poursuivent leur percée
Sur le trimestre, les véhicules hybrides et hybrides rechargeables explosent ; ils représentent désormais près d’une vente sur quatre, boostés par l’offre produit, contre une part de marché de 10,9 % sur la même période en 2020. Dans le détail, avec une part de marché global de 7%, les hybrides rechargeables représentent pas loin d’une vente sur dix, contre 2,6 % en 2020. Cette belle progression se fait en partie sur le dos des modèles 100 % électriques, car les ventes se contractent. Elles enregistrent une pénétration de 6,9 % contre 7,1 %. Concomitant à cette percée, les ventes de modèles essence et diesel continuent à décroitre. La part de marché du sans plomb est passée de 48,7 % à 43,5 % tandis que celle du diesel dégringole de 33,2 % à 24,4 %. Enfin, le GPL sous l’impulsion de Renault et surtout de Dacia, prend 2,2 % de part de marché alors qu’en 2020, cette énergie faisait de la figuration avec 0,1 % de pénétration.
Les ventes à entreprise en forme
Les ventes aux entreprises se sont envolées de 177,8 % au mois de mars, ce qui représentent 83 325 unités, un phénomène logique vu les événements de l’an dernier à la même époque. Un rebond qui a surtout profité aux modèles hybrides. Quant au diesel, il n’en finit plus de chuter. Surtout, ce bilan global s’avère meilleur que celui de mars 2019, époque à laquelle 84 113 voitures particulières et utilitaires légers avaient été mis à la route pour le compte des professionnels. Les modèles essence et hybrides performant respectivement avec 15 091 (30,6 % de PDM) et 12 169 (24,6 % de PDM) unités. Signe que les entreprises anticipent les futures restrictions de circulations liées aux zones à faibles émissions, dont le diesel sera la première victime. Quant aux modèles électriques, ils n’ont guère brillé avec 2 907 immatriculations. Au cumul du premier trimestre 2021, les chiffres sont bien orientés avec 124 467 mises à la route, soit une évolution positive de 26,5 %. Un volume réparti de la manière suivante : 51 596 modèles diesel (-3,4 %), 37 520 modèles essence (+31,3 %), 28 794 modèles hybrides (+162,8 %) et, enfin, 6 102 modèles électriques (+14,2 %). La part de marché du diesel est passée en un an de 54,3 % à 41,5 %.
Le VO se porte bien
Soutenu par une importante demande liée aux besoins de mobilité individuelle, le marché du VO se porte très bien avec une progression des ventes sur le premier trimestre de 17,9 %. Mais dans le détail, le marché par âge est beaucoup plus disparate. Les ventes de véhicules de moins d’un an sont en chute libre (moins de 6 mois : - 14,2 % ; de 6 mois à un an : - 31,8 %), tandis que de l’autre côté du spectre, les ventes de voitures de plus de 15 ans connaissent une progression spectaculaire de 25,9 %. Il s’agit de la troisième plus forte progression ; cette catégorie se positionne derrière les VO de 4 à 5 ans (+ 35,3 %) et de 1 à 2 ans (+28 %).
Top 5 des groupes : Stellantis naturellement en tête
Avec l’intégration du groupe Fiat Chrysler Automobiles, le groupe Stellantis qui représente désormais huit marques domine naturellement le marché français avec une part de marché de 36 %, porté par Peugeot qui n’est pas très loin des 20 % de pénétration (19,31 %) sur le premier trimestre 2021. Avec 22,3 %, le groupe Renault prend la deuxième position mais connait des fortunes diverses. Renault peine à remonter la pente avec une part de marché de 4 points inférieure à celle de son concurrent direct, tandis que Dacia est la quatrième marque la plus vendue en France. Avec une part de 12,6 %, le groupe Volkswagen se positionne sur la troisième marche du podium tandis que le groupe Toyota s’empare de la quatrième place (6,3 %). Le groupe BMW ferme la marche de ce top 5 (4,2 %).
Canaux de distribution : les VD très présents
Dans un marché compliqué, les constructeurs poussent les immatriculations dans leur réseau. Les ventes de véhicules de distribution ont représenté une part de marché de 17,9 % tandis que les ventes à particulier ont enregistré une pénétration de 40,7 %, poursuivant la lente érosion de ce canal de distribution.
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