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Allemagne : nouvelle année noire pour le marché automobile

Publié le 5 janvier 2022

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Au total, 2,62 millions de voitures ont été immatriculées en Allemagne en 2021, soit une baisse de 10,1 % par rapport à 2020. La production a également chuté de 12 %.
La production et les ventes de véhicules neufs ont chuté en Allemagne en 2021, seuls les modèles électrifiés ont tiré leur épingle du jeu.

Bis repetita : le marché automobile allemand a chuté en 2021 à son plus bas niveau depuis plus de trente ans, après avoir déjà plongé en 2020, plombé par des pénuries de composants et la crise sanitaire, selon des chiffres officiels publiés ce mercredi 5 janvier.

 

Au total, 2,62 millions de voitures ont été immatriculées l'an dernier dans la plus grande économie européenne, une baisse de 10,1 % par rapport à 2020, selon un communiqué de l'agence fédérale de l'automobile KBA. "Le marché automobile allemand n'a pas été aussi mauvais depuis la Réunification", en 1991, résumait en décembre Ferdinand Duddenhöffer, expert pour le Center automotive research de Duisburg.

 

Chute de la production

 

C'est la deuxième année de baisse consécutive pour le secteur : 2020 avait déjà été la pire année en trente ans, avec seulement 2,92 millions d'immatriculations réalisées. La production d'automobiles a également considérablement chuté en 2021, de 12 %, à 3,1 millions d'unité, soit le plus "bas niveau depuis 1975", selon des chiffres du lobby automobile VDA, également publiés mercredi.

 

A lire aussi : Les dix points marquants du marché automobile en 2021 : annus horribilis !

 

Après une année 2020 marquée par les fermetures d'usine et les restrictions sanitaires, le secteur avait recommencé à croître dès la fin d'année, et à connaître une reprise soutenue début 2021. "Des taux de croissance significatifs ont pu être atteints au premier semestre, notamment par rapport aux confinements de l'année précédente", explique la VDA dans un communiqué.

 

Mais rapidement, le marché a fait face à des goulots d'étranglements sur les marchés mondiaux, qui ont considérablement plombé la reprise, et douché les espoirs de reprise durable. La pandémie de coronavirus a en effet bouleversé les chaînes d'approvisionnement, occasionnant des pénuries de matières premières et de composants.

 

L'industrie automobile, pilier de l'économie allemande, souffre particulièrement du manque de semi-conducteurs, des éléments essentiels pour la construction d'un véhicule. Après un niveau de production mensuelle au plus haut historique en décembre 2020, l'indicateur a donc finalement chuté au fil de l'année. Le nombre d'immatriculations baisse quant à lui depuis juillet.

 

Pas de reprise avant 2023

 

"Le marché automobile a surpris tout le monde, mais pas dans le bon sens du terme", a résumé dans un communiqué Reinhard Zirpel, président de fédération allemande des constructeurs automobiles internationaux VDIK. "Les clients voulaient (...) acheter plus de voitures. Mais les constructeurs n'ont pu livrer que partiellement en raison des goulets d'étranglement", a-t-il ajouté.

 

Les difficultés sont les mêmes partout pour l'industrie automobile. En France, avec 1,66 million d'unités écoulées en 2021, le marché se retrouve bloqué à un niveau proche de 1975, selon des données publiées fin décembre.

 

Le secteur ne devrait pas être sorti d'affaire : après une "lente amélioration" l'année prochaine, "une vaste reprise ne devrait intervenir qu'en 2023", même si le niveau des ventes mondiales n'atteindra pas encore celui de 2019, estimait en décembre Ferdinand Dudenhöffer.

 

Dans le détail, Volkswagen, est restée cette année à la tête du marché automobile allemand, avec une part de 18,7 %, malgré une chute de 6,8 % de ses ventes, devant Mercedes (8,6 % de part de marchés). L'ensemble des marques ont connu un recul, mis à part Smart (+49,7 %), Opel (+10,7 %) et Porsche (+9,9 %), selon le KBA.

 

Les modèles électrifiés tiennent bon

 

Seul point positif de l'année : la croissance des ventes de véhicules hybrides et électriques, qui ont connu respectivement une hausse de 43 % et 83,3 %. Ces types de véhicules représentent désormais 42,4 % des nouveaux achats d'automobiles en Allemagne. 

 

Une bonne nouvelle pour le secteur, qui s'est lancé ces dernières années dans une coûteux virage vers l'électrique pour ne pas se faire distancer par l'Américain Tesla et les constructeurs chinois. Le leader allemand Volkswagen a par exemple annoncé début décembre vouloir investir à terme 89 milliards d'euros en cinq ans dans la course à la voiture du futur. (avec AFP) 

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