Vincent Cobée, Citroën : "La C5X est un mélange des codes pour répondre aux besoins des clients"
Depuis l’arrêt de la C5 en 2017, Citroën n’avait pas encore remis les pieds sur le segment des grandes berlines, tout au moins en Europe. C’est pourtant la volonté affichée par la marque avec la future C5X. Mêmes longueur, hauteur et empattement pour ce nouveau modèle qui n’a pourtant qu’une partie de son nom en commun avec son ancêtre. "La C5X est un mélange des codes pour répondre aux besoins des clients. Son confort, la fluidité de sa ligne et son élégance vont au-delà des attentes des clients du segment D traditionnel", nous explique Vincent Cobée, directeur général de Citroën.
Il est vrai que le futur vaisseau amiral de la marque aux chevrons mélange les genres de la berline tricorps, du break (Vincent Cobée nous a affirmé que le coffre accueillait sans problème un lave-vaisselle !) et du C-SUV. "Nous observons que les désirs des clients sur ce segment évoluent. Ils souhaitent une silhouette de type berline mais tout en gardant une position de conduite élevée", poursuit le directeur général de la marque.
Une position plus haute rendue nécessaire par l’électrification de la gamme. "Il faut bien mettre les batteries quelque part", reconnaît Vincent Cobée. Les SUV qui pèsent environ 45 % des immatriculations en Europe, "ne vont pas monter jusqu’au ciel. Nous sommes ici dans l’anticipation d’un phénomène : des SUV dont la hauteur va baisser et des berlines qui vont prendre de la hauteur, en partie pour positionner les batteries sans perdre en habitabilité", avance-t-il. La nouvelle C4 est déjà le fruit de cette inspiration.
Production chinoise
La production de la C5X est prévue dans l’usine de Chengdu, dans le centre de la Chine. Trois raisons pour cette localisation : d’une part ce segment pèse 2,3 millions de voitures dans le pays, contre 800 000 environ en Europe et d’autre part pour la qualité de la fabrication. "Sur 100 usines de fabrication dans le monde, le Top 3 se trouve en Chine", argumente le directeur général de Citroën. Enfin, parce que la C5X repose sur la plateforme EMP2 à empattement long qui est justement industrialisée en Chine, la même que la DS9.
Côté motorisations : la surprise n’est que partielle. Citroën ne proposera pas de diesel pour la gamme de la C5X qui n’existera que motorisée en essence et en hybride rechargeable. Etonnant sur un segment de grandes routières dont les deux tiers des ventes en Europe sont composés de flottes d’entreprise. Mais selon Vincent Cobée, le diesel pèsera moins de 15 % des immatriculations en 2025 contre 48 % encore en 2020 et 79 % 5 ans plus tôt.
Reste à savoir comment, les clients vont accueillir ce retour de Citroën sur un segment, quitté 4 ans plus tôt. Si la C5 s'était écoulée en Europe à plus de 81 000 exemplaires en 2009, au plus fort de son succès, celle-ci n'en réalisait plus que 9 464 unités en 2016, un an avant de quitter la scène. "Citroën doit montrer ce qu'une marque est capable de faire de mieux. Nous avons l'Ami à une extrémité de la gamme et désormais la C5X, à l'autre extrémité. Aucune de ces deux voitures ne représentera 30 % de nos ventes mais elles doivent aussi montrer les valeurs de la marque : la liberté d'innovation, la confiance dans l'avenir sans arrogance et la qualité de vie", justifie Vincent Cobée.