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Constructeurs

“US Go home”

Publié le 3 février 2006

Par Alexandre Guillet
2 min de lecture
Même sur fond de crise, les américains conservent le goût du show, de la mise en scène et de l'assurance. Ce fut encore le cas à Detroit. Certains s'esbaudissent devant cette force de conviction inébranlable, d'autres jugent ce positivisme inconvenant quand les emplois sont...
Même sur fond de crise, les américains conservent le goût du show, de la mise en scène et de l'assurance. Ce fut encore le cas à Detroit. Certains s'esbaudissent devant cette force de conviction inébranlable, d'autres jugent ce positivisme inconvenant quand les emplois sont...

...supprimés par milliers. C'est selon... Au-delà du strass, le Salon de Detroit a surtout confirmé l'affaissement des constructeurs américains sur leur marché domestique. General Motors enregistre un recul de 4 % en 2005, Ford peine (- 4,9 %). Alors que ces deux groupes ont consenti des remises historiques à tour de bras... Si le groupe Chrysler redresse un peu la tête (+ 5 %), on ne saurait oublier sa politique de rabais et surtout le plan social draconien qu'il vient de subir. Le miracle Zetsche a des stigmates aux relents d'ANPE... Le problème, c'est que les constructeurs américains souffrent d'une dépression organique. Car leur marché est stable et leurs concurrents asiatiques progressent à vive allure : + 10 % pour Toyota, + 9,6 % pour Nissan, + 6 % pour Hyundai et Kia. Toyota talonne même désormais Chrysler sur "son" marché ! Le second problème, c'est que la reprise est loin d'être au coin de la rue... Dès lors, au-delà des plans de licenciements grand format programmés, les constructeurs américains vont devoir se pencher sur deux dossiers. D'une part, retrouver le sens de l'anticipation et de l'innovation. Ils en sont capables, quitte à suivre simplement les traces de certains japonais. D'autre part, modifier les règles de leur modèle social, hérité de l'euphorie des années 50 - une éternité -
et qui se révèle être aujourd'hui un modèle perdant-perdant. La tâche est épineuse et nous n'avons malheureusement aucun conseil à donner dans ce domaine. C'est à ce prix que les américains retrouveront une certaine pérennité sur leur marché domestique. Cela prendra quelques années, bien entendu. Mais c'est aussi à ce prix que les américains pourront déployer des stratégies de développement durable sur les nouveaux marchés qui vont changer la carte du monde automobile. Nous aurons alors l'heur de reparler de show.

Alexandre Guillet

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