Tesla, BMW, SAIC, Geely et BYD attaquent l'Europe sur les droits de douane supplémentaires
Les droits de douane sur l'importation de véhicules électriques chinois vont être contestés devant la justice européenne. En effet, Tesla, BMW, SAIC, Geely et BYD, ont chacun porté plainte. Elles étaient visibles, lundi 27 janvier 2025, sur le site de l'institution basée à Luxembourg, sans indication du motif ni autre précision.
Mais le porte-parole pour le commerce de l'exécutif européen, Olof Gill, a confirmé qu'elles portaient sur la contestation des nouveaux droits de douane de l'UE. "Nous prenons acte de ces procédures et sommes prêts à défendre la position de la Commission devant le tribunal", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Ces droits ne renforcent pas la compétitivité des fabricants européens. Au contraire, ils nuisent au modèle économique des entreprises actives à l'échelle mondiale, limitent l'approvisionnement en voitures électriques pour les clients européens et peuvent même ralentir la décarbonation du secteur des transports", a commenté lundi BMW auprès de l'AFP.
"Nous estimons toujours qu'il est préférable de rechercher un accord politique par la négociation. Il est important d'éviter un conflit commercial qui ne ferait finalement que des perdants", a ajouté le groupe bavarois, reconnaissant avoir déposé "un recours en annulation" contre les surtaxes "afin de protéger ses intérêts".
De 7,8 % à 35,3 % de surtaxes
La part de marché des voitures électriques chinoises a explosé dans l'UE, passant de moins de 2 % en 2020 à plus de 14 % au deuxième trimestre 2024, selon des chiffres de l'exécutif européen.
Rappelons que, depuis fin octobre 2024, la Commission applique une surtaxe allant jusqu'à 35 % sur les voitures à batterie de fabrication chinoise qui s'ajoute aux 10 % de taxe qui étaient déjà en place.
Le montant des droits de douane additionnels européens varie selon les constructeurs en fonction du niveau estimé des subventions reçues en Chine. Elles s'élèvent à 7,8 % pour les véhicules Tesla fabriqués à Shanghai, 17 % pour BYD, 18,8 % pour Geely et 35,3 % pour SAIC.
Les autres groupes ayant coopéré dans le cadre de l'enquête européenne se voient imposer 20,7 % de surtaxes, contre 35,3 % pour ceux n'ayant pas coopéré.
L'objectif affiché de l'UE est de rétablir des conditions de concurrence équitables avec des constructeurs qu'elle accuse de profiter de subventions publiques chinoises. Il s'agit de défendre la filière automobile européenne et ses quelque 14 millions d'emplois contre des pratiques "déloyales" révélées par une longue enquête de la Commission.
La Chine a déjà saisi l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre ces surtaxes jugées "protectionnistes". Elle a par ailleurs répliqué aux mesures européennes en lançant des enquêtes antidumping visant le porc, les produits laitiers et les eaux-de-vie à base de vin importés d'Europe, dont le cognac. (avec AFP)
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