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Constructeurs

Taxes américaines : les constructeurs font valoir leurs arguments

Publié le 3 juillet 2018

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Après GM, BMW vient d'adresser un courrier à l'administration américaine pointant les potentiels effets néfastes d'une taxe supérieure sur les véhicules importés. Les constructeurs seront écoutés jusqu'au 6 juillet, puis le département du Commerce américain fera ses recommandations au président Trump.
Jusqu'au 6 juillet 2018, les constructeurs pourront ainsi remettre leurs commentaires au département du Commerce avant qu'il ne donne ses recommandations à la Maison-Blanche dans un rapport.

 

"Augmenter les tarifs douaniers pourrait réduire la taille de GM, réduire la présence sur le plan national et à l'étranger de cette entreprise américaine emblématique, et risque de réduire les emplois plutôt que de les augmenter", écrit GM dans des commentaires transmis au département du Commerce dans le cadre d'une période de consultations. Jusqu'au 6 juillet, les constructeurs pourront ainsi remettre leurs commentaires qui seront ensuite suivis d'auditions avant que le département du Commerce donne ses recommandations à la Maison-Blanche dans un rapport.

 

Le géant de Détroit rappelle également qu'il emploie environ 110 000 personnes. Il souligne qu'ériger des barrières commerciales pourrait accroître les coûts de l'entreprise, la rendre moins compétitive car cette politique "promeut un environnement commercial dans lequel [ils] pourr[aient] faire l'objet de représailles sur d'autres marchés".

 

Aujourd'hui, c'est BMW qui monte au créneau. Dans une lettre adressée la semaine dernière au secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross et transmise lundi à l'AFP, le groupe allemand réfute point par point les arguments de l'administration Trump, qui menace d'imposer des taxes douanières sur les automobiles étrangères. Sur le possible désavantage concurrentiel américain, ces taxes "ne permettent pas d'augmenter la compétitivité et la croissance des Etats-Unis", écrit Lisa Errion Saums, vice-présidente responsable des relations gouvernementales chez BMW pour le continent américain. En ce qui concerne l'emploi, elle rappelle que BMW emploie 36 285 personnes dans son usine en Caroline du Sud, mais que près de 121 000 emplois aux Etats-Unis découlent de la présence du groupe allemand dans le pays.

 

Quant à l'angle sécuritaire choisi par le président américain Donald Trump pour lancer sa campagne contre les importations d'automobiles allemandes, à savoir la menace possible sur "la sécurité nationale américaine", BMW répond que l'importation de voitures n'est "absolument pas" un danger pour la sécurité nationale. "La production domestique de voitures n'a aucune corrélation apparente avec la sécurité nationale des Etats-Unis", répond le groupe, ajoutant que les relations commerciales réduisaient même les risques sécuritaires.

 

Le groupe allemand avertit également que ses multiples contrats avec plusieurs unités de police aux Etats-Unis, ainsi qu'avec l'armée américaine, pourraient souffrir d'un "effet négatif résiduel" si des taxes venaient à frapper BMW. Rappelons que les taxes européennes sur les importations de voitures en provenance des Etats-Unis et des pays hors UE s'élèvent en effet à 10 % quand les droits de douane américains sur celles en provenance de l'Union européenne ne s'élèvent qu'à 2,5 %. Toutefois, au sein du secteur automobile, les Etats-Unis taxent les importations de camions et de pick-up à hauteur de 25 %, alors que les importations de ces mêmes produits au sein de l'Union européenne sont taxées dans une bien moindre mesure, à 14 % en moyenne. (avec AFP)

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