Stellantis veut sa part des services connectés
Créer et capter de la valeur. Toujours plus de valeur. Ainsi la quasi-totalité des constructeurs misent sur les véhicules connectés pour générer un chiffre d'affaires supplémentaire. Stellantis n'échappe pas à la règle. D'ici 2026, le groupe prévoit de réaliser 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an dans ces nouveaux services connectés, contre 400 millions d'euros aujourd'hui.
En 2030, avec 34 millions de véhicules connectés à travers le monde, il vise même 20 milliards d'euros, soit environ un huitième de son chiffre d'affaires annuel. Il compte notamment proposer des mises à jour trimestrielles et des abonnements sur ses véhicules, en accord avec l'image des marques. Chez les sportives Dodge, une mise à jour permettrait par exemple de rajouter des chevaux pour augmenter les performances, comme le propose déjà Tesla.
"Nous utiliserons les logiciels pour créer des services dédiés, magnifiant l'ADN de nos 14 marques", a souligné lors d'une conférence de presse l'ancien patron de la marque DS, Yves Bonnefont, devenu le "Chief Software Officer" (directeur du logiciel) du groupe. "Les logiciels constituent un levier de croissance pour Stellantis avec des marges supérieures à celle de l'automobile", a-t-il souligné.
Nouvelle architecture électronique STLA Brain
Stellantis vient de lancer en France une offre d'assurance avec un tarif basé sur le comportement du conducteur, mesuré via le partage de données en ligne. Cette offre sera étendue en 2022 à l'Europe et à l'Amérique du Nord. Ces données enregistrées par les véhicules (entretien, itinéraire) seront aussi commercialisées auprès des gestionnaires de flotte. Les conducteurs garderont la possibilité de ne pas partager leurs données, a assuré Yves Bonnefont.
La nouvelle génération de plateformes du groupe (STLA Small, STLA Medium...), prévue pour 2024, intègrera une nouvelle architecture électronique appelée STLA Brain. Cette plateforme, conçue pour intégrer la commande vocale et les services de paiement, "sera clairement au niveau des plateformes les plus avancées du secteur", a souligné Yves Bonnefont.
Des semi-conducteurs avec Foxconn
Pour accélérer cette transformation, Stellantis s'appuie sur des partenariats avec BMW et Waymo dans la conduite autonome et Foxconn dans l'intelligence artificielle. Stellantis a également annoncé un nouveau partenariat avec Foxconn pour créer quatre familles de puces électroniques, qui couvriront "plus de 80 %" des besoins du groupe en semi-conducteurs. Stellantis avait annoncé, en juillet 2021, 30 milliards d'euros d'investissements d'ici 2025 dans son électrification et dans les logiciels.
Comme Volkswagen, Mercedes ou Renault, Stellantis compte développer une grande partie de ces nouveautés en interne. Quelque 4 500 ingénieurs devraient plancher sur les logiciels au sein du groupe d'ici 2024, contre 1 000 aujourd'hui. Le groupe recrute à travers le monde et a créé une "académie Software et Data" pour accompagner la reconversion de plus de 1 000 de ses ingénieurs actuels. (avec AFP)
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