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Constructeurs

La route électrique de Stellantis est tracée

Publié le 9 juillet 2021

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
Portée par un investissement de 30 milliards d'euros d'ici 2025, l'électrification des marques de Stellantis est lancée. Carlos Tavares veut profiter de cette rupture technologique pour faire du groupe qu'il dirige un nouveau champion de la rentabilité.
Le nouveau Grand Cherokee 4Xe, hybride rechargeable.

 

La présentation du plan d'électrification de Stellantis est la preuve, pour Carlos Tavares, que le nouveau groupe, officiellement créé le 16 janvier 2021, est sur les rails et à pleine vitesse. En préambule, le directeur général a rappelé quelques chiffres essentiels, notamment un investissement de 30 milliards d'euros, d'ici 2025, pour électrifier les gammes des 14 marques de Stellantis.

 

Il a également rappelé qu'à l'horizon 2030, les ventes de modèles à faibles émissions (BEV et PHEV) dépasseront 70 % en Europe et 40 % aux Etats-Unis. "C'est un des engagements les plus agressifs dans le secteur", a souligné l'analyste du site iSeeCars, Karl Brauer. "Les plus grands constructeurs se lancent dans la bataille pour déployer rapidement cette technologie et saisir leur part du marché électrique, alors que le monde s'écarte des moteurs à combustion".

 

Des batteries de 37 à plus de 200 kW

 

Pas de surprise côté technologie, Carlos Tavares et son équipe sont revenus sur les choix déjà annoncés en avril 2021 avec 4 plateformes (STLA Small, Medium, Large et Frame) capables de servir de base aux modèles des 14 marques. De quoi offrir des autonomies de 500 à 800 km. La puissance des batteries ira de 37 à plus de 200 KWh selon le segment et la plateforme. Sur la base STLA Frame, essentiellement dédiée aux pick-up et gros SUV, le groupe promet encore mieux que les batteries avec le "REPB", pour Range Electric Paradigm Breaker". Pour électrifier ses modèles, Stellantis s'appuiera sur trois types de moteurs, avec un bloc en 70 kW, un autre offrant entre 125 et 180 kW et enfin un dernier allant de 150 à 330 kW.

 

A lire aussi : Carlos Tavares dévoile la nouvelle stratégie d'électrification pour Stellantis

 

Toutes les marques vont basculer plus ou moins vite dans l'électrique. Ce sera le cas en 2028, en Europe, pour Opel mais les marques américaines du groupe ne sont pas en reste. En effet, Dodge va, à partir de 2024, conjuguer ses Muscle Car (Charger, Challenger) avec électricité. Même Ram proposera, aussi en 2024, le Ram 1500, pick-up emblématique de la marque, en 100 % électrique. De quoi aller croiser l'électron avec le Ford F150 Lightning. Jeep, déjà largement engagée dans l'électrification de sa gamme (Compass, Renegade et Wrangler) va bientôt proposer le nouveau Grand Cherokee 4Xe PHEV et son premier modèle 100 % électrique sur le SUV Grand Wagonner. Un changement pour Jeep qui ne semble pas déplaire aux clients puisque la Wrangler 4Xe est le premier PHEV vendu aux Etats-Unis et sa production 2021 est déjà toute vendue. Enfin, Fiat va lancer 4 modèles 100 % électriques en 2024 et ce sera 2 pour Abarth. Le VUL des deux côtes de l'Atlantique n'est pas oublié.

 

A lire aussi : Stellantis convertit l'uisne britannique de Vauxhall à l'électrique

 

Avec autant de véhicules 100 % électriques dans les tiroirs, il va falloir beaucoup de batteries. Stellantis va en produire, avec ACC, à partir de 2023 mais compte aussi sur ses partenaires. Le groupe souhaite avoir une capacité de 260 GWh à l'horizon 2030. Dans ce domaine des batteries, Carlos Tavres a confirmé l'implantation d'une nouvelle usine de batteries en Italie sur le site de Termoli où sont aujourd'hui fabriqué des moteurs thermiques.

 

Une batterie à électrolyte solide en 2026

 

De plus, au chapitre technique, le groupe prévoit d'utiliser, à partir de 2024, deux chimies de batteries différentes, selon les besoins de chaque modèle : une batterie au nickel à haute densité énergétique et une autre évitant l'utilisation de nickel et de cobalt. De plus, Stellantis annonce pour 2026 sa première batterie à électrolyte solide (solid state) à un coût compétitif. Une gestion de coût et une montée en cadence des véhicules électriques qui devraient permettre de réduire 40 % d'ici 2024 le coût des cellules de batteries et de 20 % supplémentaires d'ici 2030.

 

De quoi soigner la rentabilité du constructeur puisque Carlos Tavares vise une marge opérationnelle "à deux chiffres" d'ici 2026. "Notre mission désormais est de maintenir ou d'améliorer nos marges alors que les subventions à l'achat de ces véhicules vont progressivement disparaître", a précisé le directeur général. "Notre stratégie d’électrification est très probablement la brique la plus importante à poser alors que nous commençons à dévoiler le futur de Stellantis six mois à peine après sa naissance" a conclu Carlos Tavares. Mais les chantiers sont encore nombreux, reste notamment à connaître comment Stellantis compte se relancer sur le marché chinois.

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