Stellantis va accélérer son offensive dans le software
L’enjeu est immense, et Stellantis met les bouchées doubles. Yves Bonnefont, patron de la business unit dédiée au software, a présenté, mercredi 12 juin 2024, les avancées de ce nouveau métier lancé en 2022 par Carlos Tavares dans le plan Dare Forward 2030.
Le premier bilan est conséquent. Stellantis a annoncé avoir multiplié par 2,5 les revenus liés à l’activité logicielle. L’unité se définit désormais comme une "licorne". Le parc de voitures connectées à des services monétisables frôle les 14 millions. Les utilisateurs de produits sur abonnement ont atteint les cinq millions en 2023.
En concurrence avec Tesla et les Gafam
Pour Stellantis, c’est un bon point de départ. Il y a encore trois ans, le groupe automobile aux 14 marques ne disposait d’aucune activité dédiée au logiciel. Pour le groupe, c’était un handicap alors que Tesla s’est positionné dans ce domaine et tandis que les Gafam fourmillent d’idées pour s’accaparer cette brique de la chaîne de valeur.
D’autant que tous les cabinets de conseil prédisent que ce maillon de la chaîne ne va cesser d’augmenter dans les années à venir. Certains ont même estimé que le logiciel pourrait constituer à l’horizon 2030, 60 % de la valeur d’une automobile.
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Les constructeurs automobiles ont donc accéléré leur transformation dans ce domaine. Volkswagen a investi des fortunes en créant Cariad, tandis que Renault a choisi le format des partenariats avec Software République qui réunit différents acteurs du logiciel (Dassault Systèmes, Atos, Thales, STMicroelectronics…). La business unit dirigée par Yves Bonnefont compte 6 000 ingénieurs dans le monde.
Les plateformes technologiques très attendues
Outre ses premières performances commerciales, elle a également annoncé une accélération avec l’arrivée dès 2025 des plateformes technologiques qui équiperont les futures voitures du groupe et apporteront davantage de points de connectivité.
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Trois plateformes seront achevées et opérationnelles dès la fin de l’année. STLA Brain est l’architecture basique qui permettra des mises à jour quotidiennes. Elle divisera par deux le nombre d’unités de commandes électroniques.
Avec STLA SmartCockpit, le groupe va plus loin en intégrant l’intelligence artificielle et la personnalisation de l’expérience utilisateur : menus simplifiés, commandes plus ergonomiques…
Enfin, il y a STLA AutoDrive qui permet d’optimiser les capacités de calcul cumulées des deux précédentes plateformes et d’ajouter une brique supplémentaire autour des assistants de conduite (Adas). Stellantis annonce une conduite "mains libres sans regarder la route".
Stellantis, éditeur d'applis
Dernière annonce, Stellantis annonce une série d’applications développées en interne qui permet de poser un écosystème serviciel à destination des particuliers, mais aussi des flottes automobiles.
Avec e-Routes, le groupe veut améliorer la navigation GPS dédiée aux voitures électriques. L’application sera compatible avec CarPlay et Android (les systèmes de synchronisation entre smartphones et voitures d’Apple et Google).
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Un assistant virtuel amélioré par ChatGPT débarquera dans l’habitacle des futures voitures Stellantis. Une application de gestion de flottes, Free2move Connect Fleet, sera également disponible. Puis, diverses applications de productivité professionnelle seront intégrées comme MyTasks, qui permet de gérer diverses tâches planifiées, ou encore Mobilisights.
Stellantis a annoncé que le premier véhicule équipé d’une plateforme technologique serait commercialisé en 2025. Le groupe espère tirer 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires de cette activité en 2030.
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