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Constructeurs

Avec U1st Vision, Software République dévoile un nouveau modèle de collaboration industrielle

Publié le 22 mai 2024

Par Nabil Bourassi
4 min de lecture
Le groupement collaboratif fondé par Renault a présenté à VivaTech un démonstrateur de cabinet médical innovant. Avec ce concept, la Software République se positionne sur la chaîne de valeur de demain et se distingue des modèles d'intégration verticaux choisis par ses principaux concurrents comme Volkswagen ou Stellantis.
U1st Vision
Le concept U1st Vision est un laboratoire d'innovation qui doit permettre de changer le rapport à la mobilité en rapprochant les services des citoyens et non l'inverse. ©Le Journal de l'Automobile

De la théorie à la pratique… La Software République fondée par Renault dévoile à VivaTech U1st Vision (prononcez You First Vision), un démonstrateur qui embarque une flopée de technologies tournées vers l’univers médical. Pas moins de 22 diagnostics médicaux pourront être intégrés à ce fourgon spécialement aménagé et qui pourra desservir les déserts médicaux. 

 

U1st Vision veut révolutionner le rapport à la mobilité en apportant les services au plus près des citoyens. Ce concept pourra aussi être un guichet administratif ambulant, un réparateur de vélos... 

 

Un laboratoire d'innovations médicales

 

Sur ce modèle médical, la Software République a réuni plus de 22 entreprises et start-up pour définir de nouveaux protocoles médicaux innovants afin de rationaliser les diagnostics. Par exemple, grâce à EssilorLuxottica, il sera possible d’établir un examen optique grâce à un appareil spécial qui permet d’établir une distance virtuelle pour l’examen de lecture des lettres, alors qu’en cabinet, l’ophtalmologiste dispose d’une distance réelle. 

 

De son côté, Thales déploiera son appareil de radiographie mobile et compact. Un tiers moins cher qu’un appareil fixe et à la qualité comparable. "D’ailleurs, les services d’urgence s’intéressent de plus en plus à notre produit", nous explique une porte-parole de Thales. 

 

Il est également prévu un appareil extrêmement sophistiqué qui permet de prendre les constantes (pouls, tension, taux d’oxygène dans le sang…) simplement en étant assis sur un siège grâce à de multiples capteurs dans l’assise ou un système de caméra, le tout relié à un système algorithmique.

 

Ce concept doit répondre à un véritable poste de dépenses pour les services de santé nationaux. Le coût du transport de malade s’élève à six milliards d’euros par an, et les "HPE" (ou hospitalisations potentiellement évitables) représentent 2 % du total des entrées dans les établissements publics. 

 

Un premier modèle pourra être commercialisé début 2025, mais sur la base d'un Master, tandis que Renault espère que dans le futur, c'est Flexis, son projet de véhicule utilitaire, qui saura intégrer ces innovations.

 

Une solution pour les politiques publiques de santé ?

 

Avec U1st Vision, Software République veut résoudre la problématique des déserts médicaux, mais aussi apporter des solutions logistiques au problème du dernier kilomètre, celui qui coûte trop cher à couvrir par une capillarité de transports ou d’infrastructures publiques. Certains participants rêvent même de résoudre les déficits publics en matière de santé en apportant plus de proximité et de prévention à moindre coût.

 

Pour Eric Feunteun, patron de la Software République, ce concept n’est pas seulement un démonstrateur technologique, c’est également la présentation d’un modèle collaboratif efficient. Faire travailler plus de 22 start-up est une gageure. À cela, il faut ajouter la contrainte du format Software République qui est un Groupement d’intérêt économique (GIE) qui réunit Orange, Atos, Dassault Systèmes, JCDecaux, STMicroelectronics, Thales et créé sous l’initiative de Renault lors de la présentation du plan stratégique Renaulution en janvier 2021 par Luca de Meo

 

Un modèle organisationnel original

 

Pour s’imprégner de l’univers du logiciel qui pourrait constituer jusqu’à 60 % de la valeur d’une automobile en 2030, d’après certains cabinets de conseil, Renault a choisi le format du cluster à l’inverse de ses concurrents. Volkswagen, par exemple, a préféré celui de l’intégration verticale en créant Cariad, mais la contrainte est de partir d’une feuille blanche et de recommencer depuis le départ en dépensant des fortunes.

 

Avec Software République, Renault espère récupérer les compétences préexistantes chez ses partenaires pour créer les applications logicielles de demain. Le français accepte dès lors de partager la chaîne de valeur, mais il estime que c’est une manière d’aller plus vite, en dépensant moins, et de présenter des produits bien positionnés sur cette fameuse chaîne de valeur.

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