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Constructeurs

Stellantis dénonce les "insultes" politiques de Shawn Fain (UAW) contre Carlos Tavares

Publié le 21 août 2024

Par Nabil Bourassi
3 min de lecture
Le groupe automobile franco-italo-américain réagit aux propos du leader du puissant syndicat automobile américain qui a traité le travail de Carlos Tavares de "minable" et le menace d'une nouvelle grève. Shawn Fain est accusé de faire campagne pour Kamala Harris, candidate à l'élection présidentielle américaine.
Stellantis grève UAW
Carlos Tavares fait l'objet d'une campagne de l'UAW qui lui reproche de ne pas respecter ses engagements et le menace de grève aux États-Unis. ©Stellantis

Les sujets de tension se multiplient entre Stellantis et l’UAW, le principal syndicat de la filière automobile américaine. Ce dernier a officiellement menacé le groupe automobile conduit par Carlos Tavares d’une grève si celui-ci ne respectait pas l’agenda de réouverture de l’usine de Belvidere (Illinois). 

 

A lire aussi : États-Unis : l'UAW charge Carlos Tavares et menace Stellantis d'une nouvelle grève

 

L’UAW a prévenu qu’au moins sept sections du syndicat étaient prêtes à se mobiliser contre ce qu’ils considèrent être une violation de l’accord syndical signé l’an dernier. Ils estiment qu’un tel recul "mettrait en péril tous les autres engagements d’investissements pris par l’entreprise"

 

Un travail "minable"

 

Mais Shawn Fain, patron du puissant syndicat, a été plus loin en s’en prenant directement à Carlos Tavares. "Si un ouvrier de l'automobile faisait un travail aussi minable que celui du PDG de Stellantis, Carlos Tavares, il serait licencié", a-t-il déclaré dans un communiqué. "La vérité, c'est que Stellantis ne veut pas investir en Amérique. Stellantis est engagé dans une course vers le bas, faisant grimper les prix tout en réduisant le personnel pour que des dirigeants étrangers comme Carlos Tavares puissent toucher un plus gros salaire".

 

Le leader syndical a comparé les mauvais résultats enregistrés par Stellantis au premier semestre aux États-Unis à ceux de ses principaux concurrents (Ford et General Motors) qui, eux, ont surperformé le marché.

 

Du côté de Stellantis, ces déclarations ont suscité la stupéfaction et la colère. "Chez Stellantis, partout dans le monde, nous soutenons un dialogue respectueux, constructif et bien intentionné avec nos dirigeants syndicaux afin de construire un avenir durable pour notre entreprise dans le meilleur intérêt de toutes les parties prenantes, à commencer par nos employés", écrit le groupe dans un communiqué. 

 

Shawn Fain en campagne pour Kamala Harris ?

 

Face aux attaques ad hominem contre Carlos Tavares, Stellantis est toutefois monté d’un ton : "Les insultes ne font pas partie de notre code de conduite et représentent l'absence ultime d'arguments justes".

 

Les propos de Shawn Fain ont été qualifiés de "calomnies infondées" par une source interne. Une autre source accuse : "Shawn Fain fait la campagne de Kamala Harris… Il était à la convention démocrate pour soutenir sa candidature. C’est plus facile d’attaquer un patron non américain".

 

Questions autour du site de Belvidere

 

Pour autant, Stellantis admet que l’agenda de réouverture de Belvidere est interrogé en interne. "Nous sommes en train d’analyser les conditions de marché, et le résultat des élections présidentielles américaines constitue un paramètre que nous devons prendre en compte", nous explique-t-on.

 

Ainsi, une victoire de Kamala Harris sera favorable au développement des voitures électriques, alors que celle de Donald Trump pourrait signifier un retour vers les motorisations thermiques.

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