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Constructeurs

Salon Solutrans : Les marques plébiscitées

Publié le 22 avril 2005

Par Tanguy Merrien
5 min de lecture
A l'occasion du Salon Solutrans, trois prix d'innovation technique sont décernés, récompensant talents novateurs ou améliorations techniques d'un véhicule carrossé. L'édition 2005 a consacré des entreprises reconnues certes pour leurs performances, mais plus encore pour leur capacité à créer, innover...
A l'occasion du Salon Solutrans, trois prix d'innovation technique sont décernés, récompensant talents novateurs ou améliorations techniques d'un véhicule carrossé. L'édition 2005 a consacré des entreprises reconnues certes pour leurs performances, mais plus encore pour leur capacité à créer, innover...

...et investir dans la recherche.


Lancés en 2001 à l'initiative du magazine Carrosserie, les prix de l'innovation technique commencent à prendre un tour éminemment professionnel dans la nature des dossiers proposés. Trois catégories sont distinguées, la catégorie "Véhicules utilitaires de moins de 3,5 tonnes" qui a récompensé le constructeur carrossier Durisotti pour son concept de transport de personnes à mobilité réduite : le "Cithes" (Concept innovant pour le transport de personnes handicapées, ergonomique et sécurisé) ; la catégorie "Porteurs" qui a honoré la société Aubineau Constructeur pour son "PanelMatic", une cloison coulissante et relevable automatiquement ; et la catégorie "Remorques et semi-remorques" dont l'évolution de l'Open Box, baptisée "Révolution", a emporté l'adhésion du jury composé de onze spécialistes de la technique PL et Utilitaires.

Le "Cithes" ou la sécurité des personnes handicapées

"Actuellement, il n'existe pas de véhicule qui réponde au besoin de transport sécurisé de personnes à mobilité réduite", annonce Christian Bescond, directeur commercial de Durisotti, avant d'ajouter : "Le "Cithes" répond à une demande très précise du marché qui réclamait un arrimage sûr du fauteuil dans le véhicule ; soit un concept qui assure d'une part la modularité au prestataire et la sécurité au passager." Durisotti n'a pas hésité à se lancer dans ce projet en parfaite continuité avec sa démarche qui l'avait conduit en 1973 à concevoir le premier véhicule de transport collectif de personnes handicapées. Le "Cithes" se compose d'un ensemble plancher, sièges, ancrages, fauteuils et ceintures dont tous les éléments sont homologués M1. Le principe est simple : sur le plancher (fixé par collage) se trouvent des points d'ancrage qui permettent d'arrimer les fauteuils tandis qu'il est possible de moduler à loisir l'espace en fonction des besoins entre les sièges existants et les fauteuils roulants. Le plancher et le système complet sont bien sûr adaptables à de nombreux utilitaires comme le Renault Master, l'Opel Murano, le Nissan Interstar et bientôt le Peugeot Boxer, le Citroën Jumper ou le Fiat Ducato. Rappelons que le marché des minicars pour handicapés est de 1 500 véhicules par an en France (Durisotti en couvrant un tiers). Ce qui constitue une faible part d'un marché de véhicules transformés s'élevant à 15 % des 400 000 véhicules utilitaires immatriculés, selon Christian Bescond. Peu de gros acteurs sur ce marché de la transformation d'utilitaires qui exige une belle surface financière. En résumé, le ratio serait de 80 % du marché géré par 20 % des carrossiers.

Aubineau Constructeur ouvre la porte à de nouveaux marchés

Comment optimiser le volume de chargement sinon en diversifiant la marchandise par un cloisonnement adéquat. Cela existait déjà et le chauffeur devait s'arc-bouter afin d'ouvrir la cloison séparant le - 20° d'un côté et le - 4° de l'autre, les joints étant glacés. "Au-delà de la question de l'isolation et de la sécurité, nous nous sommes aperçus que les arrêts maladie causés par les conséquences de l'effort physique violent consistant pour le chauffeur à se baisser pour décoller la cloison et celles du choc thermique se démultipliaient. Dans le même temps, les besoins de modularité augmentaient", précise M. Aubineau. De là est née l'idée de la PanelMatic, un système industrialisé et breveté de cloison qui coulisse d'avant en arrière et de haut en bas à l'aide d'un simple boîtier de commande. "De chaque côté de la cloison, nous avons mis des joints gonflables et, sur le rail support, un verrou mécanique" commente le concepteur du projet, Régis Picaud, qui ajoute : "Nous avons opté pour des fonctions logiques simples s'appuyant sur le pneumatique et l'électrique et non sur l'électronique embarquée qui s'avère un procédé trop onéreux dans le domaine du grand froid." On peut ainsi avancer et reculer la cloison à l'aide d'une courroie crantée pilotée par un moteur électrique spécifique. Lorsqu'on appuie sur une touche du boîtier, les joints se gonflent et offrent l'isolation parfaite d'un côté et la sécurité de l'autre ; d'autant qu'un verrouillage se fait automatiquement sur le rail. Une invention qui allie souplesse et rentabilité.

Libner ou l'obsession de la sécurité

Autre grand gagnant du Salon Solutrans, Libner Group, dont le président François Joseph prépare déjà les innovations à venir pour les prochaines éditions. L'intérêt de l'Open Box Révolution + réside dans le fait de pouvoir ouvrir en même temps le toit et la partie latérale pour une facilité de chargement accrue. Plus de montants en travers des chariots élévateurs, pas de montants de toits obstruant la manipulation des palettes et une sécurité véritablement renforcée. En effet, les éléments du côté et du toit ne sont pas des bâches, mais des panneaux qui se replient un peu comme des portes de garage. Une fois refermés, les panneaux forment une "boîte" étanche, comme l'explique François Joseph Libner : "La remorque, en fonction de la demande, devient fourgon, carrosserie bâchée ou plateau." Cette liberté de fonctionnement est en parfaite continuité avec les transformations déjà effectuées par le groupe qui jongle avec toutes les modularités et tous les côtés pour vaincre les dilemmes de chargement et déchargement en ville. Une activité très prisée puisque les ensembles sont livrés en kits et représentent 60 % du chiffre d'affaires de l'entreprise qui se monte à 30 millions d'euros pour 280 personnes. Pour information, ajoutons que Libner s'est associé à SEG Samro pour se porter candidat à la reprise des semi-remorques Trouillet, au chiffre d'affaires de 12 millions d'euros en 2004.

Hervé Daigueperce

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