Salon de Détroit : Quelques jours d’éclaircie avant une nouvelle tempête
...coréens n'étaient jamais très loin… devant !
Detroit, le 8 janvier dernier. Même si de grandes affiches tentent de transformer Detroit en "The Hockey Town", en référence aux Red Wings l'équipe de la ville évoluant en NHL, l'automobile n'est jamais très loin. D'ailleurs le logo de l'équipe est une roue ailée ! A peine le centre ville découvert, le siège de General Motors vous saute au visage. Mais là encore le sport revient au premier plan. La tour principale du siège GM est devenue un superbe support pour annoncer le Super Bowl, l'événement sportif le plus regardé de la planète. Près de 100 millions d'américains fans de la NFL auront, le 5 février prochain, les yeux rivés sur le Ford Field, le stade de Detroit. En attendant, les quelque 7 000 journalistes qui ont fait le voyage à Detroit, les 8, 9 et 10 janvier, avaient, eux, les yeux braqués sur le Cobo Hall, la Porte de Versailles locale, mais largement plus petite. En effet, si une bonne partie de la production locale nous rappelle le gigantisme américain, le Salon lui-même, en superficie, fait figure de nain face à Francfort par exemple. Mais contrairement à l'Europe, ici, le mot Show dans l'annonce du Salon, n'est pas usurpé. Si en Europe les conférences de presse se résument bien souvent à de longs discours agrémentés de chiffres, ici le mot show trouve toute sa signification. Voir Tom LaSorda, le patron du groupe Chrysler, passer à travers une vitre du Cobo Center avec la nouvelle Jeep Wrangler pour finir à 5 mètres de hauteur sur un décor montagneux le poing levé, peut surprendre. Que dire de l'arrivée de Dieter Zetsche, le patron du Groupe DaimlerChrysler dans un gros colis Fedex et sorti de ce dernier par Tom LaSorda le tenant par l'oreille ! Imaginez-vous Claude Satinet sortir Jean-Martin Folz d'un gros colis en le tirant par l'oreille ? Ford y est allé de son petit feu d'artifice dans le centre de conférence du Cobo Center. Quant à GM, la cérémonie d'intronisation du concept Camaro valait également le détour.
Oublier et faire oublier, le temps d'un Salon, les difficultés
Vous me direz tout çà ne fait pas forcément vendre des voitures. Mais il s'agit d'un bon moyen pour oublier, et faire oublier, le temps d'un Salon, les difficultés qui s'amoncellent. Même le The Detroit News, l'un des quotidiens de la ville, privilégiait le show. Si le pire semble être passé pour le groupe Chrysler, les cas GM et Ford sont encore loin d'être réglés. Mais Detroit, festif ou pas, demeure avant tout un excellent moyen de prendre le pouls de l'industrie automobile nord-américaine. Cette année, le Salon aura permis de redécouvrir des modèles mythiques outre-Atlantique comme la Chevrolet Camaro, la Dodge Challenger ou la version Shelby de la Ford Mustang. Comme si les Big Three allaient trouver leur salut dans le passé. Il y a eu de bonnes et jolies choses comme le Chrysler PT Cruiser ou les Chevrolet SSR et HHR mais cela va-t-il suffire à relancer la machine ? Cependant, l'avenir et les nouvelles technologies n'ont pas été oubliées. Une édition où les véhicules hybrides ont encore gagné des mètres carrés ! Des concepts tels les Ford Reflex et SuperChief, se mêlaient à du concret comme le nouveau Chevrolet Tahoe, le Saturn Vue ou la Toyota Camry. La tendance "petite voiture" était également marquée. Honda lance la Fit (la Jazz en Europe) sur le continent américain, Mini confirme son insolente forme et enfin, Toyota dévoilait sa Yaris Sedan, à quelques mètres de la gamme Scion qui performe également. Mais LA grosse actualité du deuxième constructeur mondial était le lancement de la Camry, la berline la plus vendue aux Etats-Unis avec plus de 462 000 unités l'année dernière, qui, elle aussi va disposer d'une motorisation hybride. Le constructeur nippon en a également profité pour annoncer une fois encore des résultats commerciaux 2005 record aux Etats-Unis, avec plus de 2,2 millions de véhicules vendus, comme Nissan d'ailleurs qui a dépassé pour la première fois aux Etats-Unis la barre symbolique du million d'unités. Côté revival nippon, Toyota présentait la version définitive du FJ Cruiser, une interprétation moderne du HDJ qui, malheureusement, n'est pas annoncée en Europe. Visite guidée du NAIAS, North American International Auto Show.
Christophe Jaussaud
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