Renault et PSA engagés sur la voie du véhicule électrique abordable
Visiblement, l'électrification n'est plus un problème pour les constructeurs comme en témoignent les plus de 200 nouveautés électriques mais aussi hybrides qui feront leur apparition sur le marché en 2020. Le sujet se pose aujourd'hui sur la manière de rendre accessibles financièrement ces véhicules pour une grande partie des clients. "Les véhicules électriques ne sont pas abordables et vont rendre compliquée la démocratisation de cette énergie. Si l'on veut faire du véhicule électrique à grande échelle, il ne sera pas possible de le faire avec des voitures à 80 000 euros qui concernent quelques happy few de la société", annonce d'emblée Philippe Buros, directeur des opérations de la région Europe de Renault.
Or, si immatriculer environ 10 % de véhicules électriques de son volume total pour respecter les normes d'émissions CAFE de 2020 sera suffisant, il n'en sera plus de même en 2025. A cette date, la Commission européenne imposera une nouvelle baisse de 15 % pour des émissions de CO2, qui en moyenne devront s'aligner sur 80 grammes par km.
"Le fait d'électrifier nos véhicules est aujourd'hui une réalité. C'est le résultat de nos décisions prises en 2014. Mais à partir de maintenant, la grande bataille consiste à rendre cette liberté de mouvement propre et abordable. Notre bataille sera de faire en sorte que ces véhicules soient accessibles au plus grand nombre et que de nombreuses personnes puissent se payer ces véhicules", expliquait Carlos Tavares, président du directoire de PSA lors d'une conférence téléphonique avec la presse.
Sur ce sujet, les constructeurs apportent une réponse différente à ce nouveau défi qui s'annonce. D'un côté, le groupe Renault va lancer dans les mois qui viennent deux autres modèles électriques qui serviront d'entrée de gamme : la Twingo EV dont la commercialisation devrait arriver au dernier trimestre 2020 et la Dacia Spring dont la sortie est attendue pour le début de l'année 2021. "A cette date, nous aurons alors un étagement de prix entre les gammes Renault et Dacia qui correspond à ce l’on voit aujourd’hui sur le marché avec les motorisations thermiques", avance Philippe Buros. Ce qui permettrait une entrée de gamme de 15 000 euros environ pour la Dacia Spring.
Côté PSA, si le groupe répond par la commercialisation de l'Ami, et son loyer à 19,90 euros par mois, c'est surtout par la baisse des coûts que le groupe se dirige. "Le coût de la liberté de mouvement 0 émission est supérieur à celui de la liberté de mouvement traditionnel et il faut une recherche de productivité accrue pour compenser par la réduction des coûts, la baisse des marges", poursuit Carlos Tavares.
Pour l'instant visiblement, cette baisse des coûts passerait surtout par une contraction de l'autonomie des batteries. Après avoir allongée cette autonomie pour rassurer les automobilistes, l’idée serait maintenant alors de la réduire pour démocratiser l’électrique.
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