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Constructeurs

Quels défis attendent François Provost, le nouveau patron de Renault ?

Publié le 30 juillet 2025

Par Robin Schmidt
5 min de lecture
C'est officiel. Le groupe Renault a annoncé la nomination de François Provost au poste de directeur général. L’actuel directeur des achats et des affaires publiques du Losange va donc succéder à Luca de Meo. Si son profil tranche avec celui de son prédécesseur, l’ambition reste la même : remettre Renault sur le devant de la scène automobile mondiale.
François Provost Renault
François Provost, le nouveau directeur général de Renault. ©Renault

Le 15 juin 2025, un tremblement de terre s’abattait sur le monde de l’automobile. À la surprise générale, le patron du groupe RenaultLuca de Meo, annonçait vouloir quitter le constructeur au losange, pour diriger le géant du luxe Kering. En place depuis 2020, alors que l'entreprise était au plus mal, le charismatique italien est parvenu à redresser et transformer Renault en l’espace de cinq ans.

 

Depuis le 15 juillet 2025, date de son départ, c’est donc Duncan Minto, directeur financier du groupe Renault, qui assurait l’intérim. Si Denis Le Vot, directeur général de Dacia, ou encore Maxime Picat, ancien haut placé de Stellantis, étaient initialement pressentis pour le remplacer, c’est finalement François Provost qui aura la lourde responsabilité de succéder à Luca de Meo.

 

L’actuel directeur des achats, des partenariats et des affaires publiques de Renault vient en effet d’être nommé à la tête du groupe français par son conseil d’administration, présidé par Jean-Dominique Senard. Loin d’être un "car guy" mais aussi plus discret, son profil tranche donc avec celui de son prédécesseur. Néanmoins, la mission demeure quant à elle inchangée : redonner au groupe Renault une assise mondiale.

 

Qui est François Provost, nouveau patron du groupe Renault ?  

 

"C'est avec fierté et gratitude que j'accueille cette nomination, a commenté l'intéressé une fois l'information rendue officielle, le 30 juillet 2025. Je remercie chaleureusement notre président Jean-Dominique Senard et le Conseil d'administration pour la confiance qu'ils m'accordent. J'ai une pensée particulière pour les équipes du groupe qui m'ont accompagné tout au long de ces 23 années".

 

Agé de 57 ans, le nouveau patron du groupe Renault jouit d’une solide expérience dans le secteur. Cet ingénieur de formation, passé par l'École polytechnique et le Corps des mines, n'a en revanche pas commencé dans l'automobile comme la plupart de ses pairs.

 

Il débute en effet sa carrière au ministère de l'Economie avant d'intégrer, en 2002, la direction commerciale de Renault, tout d'abord comme directeur de succursale puis comme directeur régional en France. François Provost enchaine ensuite de nombreux postes de direction pour le groupe à l'étranger, notamment au Portugal, en Russie, en Corée et en Chine.

 

 

En 2020, il intègre la direction centrale du Losange en tant que responsable du développement international et des partenariats. Rapidement promu directeur des affaires publiques du groupe, François Provost est surtout reconnu pour avoir piloté, avec Luca de Meo, le plan de transformation "Renaulution", qui a sorti Renault de l'ornière, en orientant notamment le groupe vers des véhicules plus haut de gamme.

 

Discret derrière ses lunettes, mais tranchant, il est aussi devenu directeur des achats du groupe Renault, à une époque où les constructeurs essayaient de reprendre le contrôle sur des chaînes d'approvisionnement bousculées par la crise sanitaire. François Provost a également dû gérer le douloureux dossier de la Fonderie de Bretagne, une ancienne filiale de Renault menacée de fermeture et qui a finalement été reprise.

 

Futurama, alliance Renault-Nissan, marché de l’électrique…

 

Les défis qui attendent François Provost sont nombreux. D’abord, le nouveau directeur général du groupe Renault devra reprendre, en cours de route, le plan Futurama. Les deux premières phases du plan Renaulution étant désormais achevées, cette nouvelle feuille de route stratégique, impulsée sous la houlette de Luca de Meo, devra être présentée avant la fin de l’année 2025.

 

François Provost devra également gérer l’évolution de l’alliance Renault-Nissan, alors que celle-ci a encore évolué en début d’année. Si le constructeur nippon, qui devait apporter 600 millions d’euros, est désormais libéré de toute obligation d’investissement dans Ampere, Renault devra sans aucun doute trouver un partenaire pour limiter le nombre d’investissements, à l’image de son rapprochement avec le groupe Geely pour Horse.

 

 

La conquête de l’international sera aussi l’un des défis à relever pour François Provost. Alors que la perte du marché russe a fait dégringoler les ventes du constructeur depuis 2022, le groupe Renault a récemment présenté un nouveau C-SUV, baptisé Boreal. Cousin du Dacia Bigster, il incarne la montée en gamme souhaitée par Renault hors d’Europe, avec un design affirmé, une connectivité haut de gamme et une large palette de motorisations. L’objectif ? Dépasser 5 % de part de marché sur cinq régions clés, que sont l’Amérique latine, le Maroc, la Turquie, l’Inde et la Corée du Sud.

 

Enfin, face à la montée en puissance des constructeurs chinois, le groupe Renault va devoir continuer à accélérer son plan produits. Avec le retour de modèles emblématiques renouvelées comme la R5 E-Tech, la R4 E-Tech, ou encore la future Twingo, Renault semble avoir utilisé toutes ses cartouches pour faire revivre son image de marque. Quant aux marques Dacia et Alpine, elles affichent des trajectoires relativement opposées et leur avenir repose désormais sur les choix de François Provost.

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