Quand Ursula von der Leyen plaide pour une petite voiture européenne électrique abordable
Le message est désormais clair. Alors que vendredi 12 septembre se déroulera une réunion préparatoire à un assouplissement de l'interdiction de vente de véhicules thermique en 2035, la présidente de la Commission européenne a pris position en faveur de la création d’une petite voiture électrique européenne et abordable.
"Nous proposerons de collaborer avec l'industrie sur une nouvelle initiative de "petites voitures abordables ». Je pense que l'Europe devrait avoir sa propre voiture électrique. E comme écologique : propre, efficace et légère. E comme économique : abordable pour tous. E comme européen : fabriqué ici en Europe, avec des chaînes d'approvisionnement européennes", a-t-elle indiqué dans son discours devant les parlementaires européens.
Un plaidoyer qui sonne comme une réponse aux appels formulés en mai 2025 par John Elkann, président de Stellantis et l'ancien directeur général du groupe Renault, Luca de Meo. Les deux dirigeants appelaient l’Union européenne à renouer avec la tradition des voitures populaires, emblématiques du marché du Sud de l’Europe, de la France à l’Italie en passant par l’Espagne.
La bataille des règles et des segments
À l’époque, les deux dirigeants dénonçaient une réglementation trop lourde, pensée pour des modèles imposants et coûteux.
"Il y a trop de règles conçues pour des voitures plus grosses et plus chères, ce qui ne nous permet pas de faire des petites voitures dans des conditions acceptables de rentabilité. Ce n’est pas possible de traiter une voiture de 3,80 mètres comme une voiture de 5,5 mètres !", soulignaient-ils.
Lors du Salon de Munich 2025, Jean-Philippe Imparato, directeur général de Stellantis pour l'Europe élargie, a récemment réitéré son appel à une "déréglementation intelligente", estimant que le segment A — celui des mini-citadines — s’est réduit comme peau de chagrin, sous l’effet des contraintes réglementaires européennes. "Ce segment s'est effondré depuis 2019, souligne-t-il. Mais les clients automobiles ont aujourd'hui besoin de ce segment."
Chez Renault, la Twingo électrique, avec un prix d'appel sous les 20 000 euros arrivera au début de l'année 2026. Elle sera suivie par une version similaire, mais badgée Dacia qui devrait être présentée fin 2026 et positionnée sous les 18 000 euros. La production de la première débute cet automne en Slovénie. La seconde sera également assemblée en Europe mais le site n'est pas encore dévoilé.
Chez Volkswagen, qui a préféré faire cavalier seul plutôt que de rejoindre le programme Renault, le concept ID.Every 1 préfigure de la future entrée de gamme du constructeur, également promise à 20 000 euros. Chez Stellantis, c'est Fiat qui devrait remplir ce créneau. Mais le tarif de la Fiat 500 électrique débute à 30 000 euros... Pour l'instant, c'est Leapmotor et sa T03, qui fait office de petite citadine abordable .... mais qui n'est pas européenne, puisque produite en Chine.
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