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Constructeurs

PSA et FCA se disent oui !

Publié le 18 décembre 2019

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Les deux groupes automobiles ont trouvé un accord en vue d’une fusion à 50/50 de leurs activités. Le processus visant à créer le 4e constructeur mondial avec 8,7 millions de véhicules vendus par an devrait aboutir d’ici 12 à 15 mois.
Carlos Tavares (PSA) et Mike Manley (FCA) ont trouvé un accord pour la fusion des deux groupes automobiles.

 

C’est officiel, PSA et FCA vont fusionner. Les deux groupes ont tenu leur promesse en signant un accord de rapprochement avant la fin de l’année 2019. Ce 18 décembre 2019 restera ainsi à jamais gravé comme le point de départ de la fusion à 50/50 des activités de deux entités qui, une fois menée à son terme d’ici 12 à 15 mois, donnera naissance à un géant de l’industrie automobile mondiale. Le nouvel ensemble emploiera 400 000 salariés et affichera 8,7 millions de ventes de véhicules par an, soit le 4e volume mondial après Toyota, Volkswagen et Renault/Nissan, sous les marques Fiat, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Jeep, Lancia et Maserati pour FCA puis Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall pour PSA.

 

170 milliards d'euros de CA

 

Le tout réalisera un chiffre d’affaires consolidé de près de 170 milliards d’euros, un résultat opérationnel courant de plus de 11 milliards d’euros et une marge opérationnelle de 6,6 % sur la base des résultats agrégés en 2018. "Ce solide bilan consolidé donne une flexibilité financière et une marge de manœuvre considérable à la nouvelle entité, tant pour exécuter les plans stratégiques que pour investir dans de nouvelles technologies à long terme", assurent les deux groupes dans leur communiqué conjoint. Il est ajouté que, 46 % du chiffre d’affaires sera réalisé en Europe et 43 % en Amérique du Nord, mais aussi que "la fusion sera une opportunité pour redéfinir la stratégie dans les autres zones". Pour Carlos Tavares, le président du directoire du groupe PSA, cette opération "est une formidable opportunité de prendre une position plus forte dans l'industrie automobile, alors que nous cherchons à maitriser la transition vers une mobilité propre, sûre et durable et à offrir à nos clients des produits, technologies et services au meilleur niveau".

 

Carlos Tavares au poste de PDG

 

Au niveau de la gouvernance, les rôles sont déjà bien répartis. Le conseil d’administration présidé par John Elkann, l’actuel président de FCA, sera composé de 11 membres, 5 étant nommés par FCA et 5 par PSA. Carlos Tavares occupera quant à lui la fonction de président-directeur général pour un mandat initial de cinq ans. Il siègera à ce titre au conseil d’administration. Si le nouveau groupe restera coté en Bourse à Paris (Euronext), Milan (Borsa Italiana) et New York (Stock Exchange), sa maison mère s'installera aux Pays-Bas, comme c'est le cas pour l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.

 

L’accord signé sanctuarise l'influence des grands actionnaires actuels, au moins pendant les premières années. Les quatre grands actionnaires – Exor, la holding de la famille Agnelli-Elkann, Bpifrance, Dongfeng Group (DFG) et la famille Peugeot – se sont engagés à ne pas augmenter leur participation pendant sept ans après la fusion. Seule exception : la famille Peugeot aura une option pour renforcer sa participation, en rachetant des parts auprès des deux autres actionnaires de référence actuels de PSA (Bpifrance et Dongfeng Group) ou sur le marché. Elle pourra ainsi augmenter de 2,5 % sa part dans la nouvelle entité, ou de 5 % dans PSA.

 

Dans la même veine, il est acquis que la famille Peugeot, Exor et Bpifrance ne réduisent pas non plus leurs participations pendant trois ans, même si Bpifrance a une dérogation pour éventuellement se séparer de 2,5 % de la nouvelle entité. L'accord laisse en revanche une porte de sortie à Dongfeng Group, auquel PSA va racheter 30,7 millions de ses actions avant même la fusion. Le groupe chinois s'engage seulement à ne pas céder davantage de titres PSA avant la fusion, au terme de laquelle il aura 4,5 % de la nouvelle entité. Ajoutons qu’EXOR, Bpifrance, la famille Peugeot et DFG se sont chacun engagés à voter en faveur de l’opération lors des assemblées générales de FCA et de PSA.

 

3,7 milliards d'euros de synergies

 

En réalisant une telle fusion, les deux groupes tablent sur des synergies estimées à 3,7 milliards d’euros, dont 40 % seront liés au partage de technologies et des familles de moteurs, au développement des produits et à la mutualisation des plateformes. Les achats contribueront eux aussi à hauteur de 40 %, les 20 % restants provenant d’autres domaines comme le marketing, l’informatique, les frais généraux et la logistique. Les deux groupes précisent que "ces estimations de synergies ne reposent sur aucune fermeture d’usine liée à la transaction".

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