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Constructeurs

Oliver Blume remplace Herbert Diess à la tête du groupe Volkswagen

Publié le 23 juillet 2022

Par Christophe Jaussaud
4 min de lecture
A la tête du groupe Volkswagen depuis 2018, Herbert Diess va être remplacé, à partir du 1er septembre 2022, par Oliver Blume, l'actuel patron de Porsche. Un départ surprise, "décidé d'un commun accord" lors d'une réunion du conseil de surveillance du groupe allemand.
Oliver Blume va prendre la tête du groupe Volkswagen tout en restant patron de Porsche.

Coup de tonnerre dans le monde l'automobile : le bouillant patron de Volkswagen, Herbert Diess, quittera ses fonctions dans quelques semaines après quatre années mouvementées à la tête du premier constructeur européen entre cicatrices du dieselgate et transition vers l'électrique.

 

Ce départ surprise a été décidé "d'un commun accord" lors d'une réunion du conseil de surveillance de Volkswagen, selon un communiqué.

 

Herbert Diess était sur la sellette depuis des mois au sein du géant aux douze marques en proie à des tensions récurrentes avec les puissants représentants du personnel et les autres figures de l'exécutif du groupe engagé dans un profond virage stratégique.

 

Oliver Blume reste aussi à la tête de Porsche

 

Ce changement intervient également au moment où Volkswagen est en train de planifier l'introduction en Bourse de Porsche, afin de lever de nouveaux fonds pour l'électrification et les investissements massifs dans le numérique.

 

C'est justement l'actuel président du directoire de Porsche, Oliver Blume, qui va prendre les rênes du constructeur à partir du 1er septembre 2022, a annoncé le groupe. Dans un autre communiqué, Porsche a fait savoir qu'Oliver Blume resterait aussi à la tête de la marque de Stuttgart.

 

Arrivé en 2018 au volant de Volkswagen pour tourner définitivement la page du dieselgate, Herbert Diess incarnait l'ambition du groupe de devenir le plus grand constructeur mondial de voitures électriques d'ici 2025, en injectant des dizaines de milliards d'euros dans cette révolution à marche forcée.

 

A lire aussi : Volkswagen lance le chantier de sa première usine de batteries en Allemagne

 

Son style clivant l'a souvent opposé aux influents représentants du personnel mais l'Autrichien de 63 ans avait toujours réussi à sauver sa tête. "Herbert Diess a joué un rôle clé dans la poursuite de la transformation de l'entreprise pendant son mandat", a déclaré le président du conseil de surveillance Hans Dieter Pötsch dans un communiqué. "Il a non seulement dirigé l'entreprise dans des eaux extrêmement agitées, mais il l'a également fondamentalement réaligné stratégiquement", a-t-il ajouté.

 

Favori des marchés financiers pour ses ambitions électriques, Herbert Diess n'avait jamais caché pas son ambition de "casser les structures anciennes et sclérosées" qui, selon lui, freinent le géant dans sa reconversion. Herbert Diess veut verdir l'image du constructeur, multipliant les apparitions médiatiques, parlant du changement climatique comme du "principal défi de l'humanité".

 

Il avait rejoint le groupe en tant que directeur de la marque phare VW juste avant que n'éclate en 2015 le scandale des moteurs diesel truqués, qui lui avait valu une promotion éclair. S'il a doté Volkswagen d'une des plus crédibles stratégies de transformation parmi les "vieux" groupes de la planète auto, il a aussi bousculé le groupe de Wolfsburg, où l'aval du "Betriebsrat" est nécessaire pour toute décision stratégique.

 

 

Présentée fin 2019, l'ID.3 électrique est devenu le modèle phare de Herbert Diess, réputé "chasseur des coûts". Ces confrontations répétées lui ont valu une perte d'influence progressive. En juin 2020, il avait cédé la direction de la marque VW. Au début de l'année, il avait perdu la main sur les opérations en Chine, marché stratégique. Il supervisait directement l'entité Cariad, unité de Volkswagen chargée de coder les logiciels au cœur de la révolution électrique et connectée engagée par la filière automobile.

 

"Cariad a probablement apporté trop de problèmes et de défis pour le groupe. Les lancements de production manqués et les problèmes de logiciel ont coûté beaucoup d'argent", a commenté l'expert automobile Ferdinand Dudenhöffer. "On peut supposer que le nouveau patron mettra en œuvre une nouvelle orientation du logiciel et donc de Cariad", a-t-il ajouté.

 

Rien ne laissait présageait le départ cet été de cet amateur de réseaux sociaux qui, vendredi encore, souhaitait sur Linkedin une bonne "pause estivale bien méritée" à ses collaborateurs.

 

Le futur homme fort de Volkswagen, Oliver Blume, a rejoint le groupe en 1994 en ayant occupé depuis des postes de direction au sein des marques Audi, Seat, Volkswagen et Porsche, qu'il dirige depuis 2015. Il est membre du directoire de Volkswagen depuis 2018. "Ce qui est décisif pour le succès, c'est l'esprit d'équipe, le fair-play et la passion", a souligné Oliver Blume dans un ultime croche-pied au sortant. (avec AFP)

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