"Nous voulons regagner le leadership du Premium"
Journal de l’Automobile. Mercedes affiche une légère baisse jusqu’ici,
- 2 %. Comment imaginez-vous la fin de cet exercice ?
MARC LANGENBRINCK. Considérant le cycle de vie de certains de nos produits phares, comme la Classe B, mais aussi la Classe A dont le renouvellement n’interviendra qu’au deuxième semestre 2012, nous sommes plutôt satisfaits. Malgré ce contexte et les incertitudes économiques actuelles, nous nous inscrivons dans nos objectifs et nous visons un volume proche de l’année dernière, soit environ de 45 500 unités.
JA. Avec l’arrivée de la Classe B, quelles sont vos ambitions ?
ML. Je ne vous livrerai pas un chiffre précis pour l’année prochaine mais, à moyen terme, nous voulons regagner le leadership du Premium en France. L’année 2013 sera une étape où nous visons un record pour Mercedes-Benz France, avec plus de 60 000 immatriculations.
La nouvelle Classe B représente le premier volet de notre toute nouvelle gamme compacte et nous en sommes extrêmement fiers ! Le style est beaucoup plus dynamique, l’intérieur offre une vraie qualité Mercedes. Et la classe B demeure le seul monospace compact Premium du marché.
JA. Dans votre nouvelle gamme compacte, la Classe A ne sera plus un petit monospace. N’y a-t-il pas un risque de perdre des clients adeptes de cette architecture, mais qui ne voudraient pas monter vers la Classe B ?
ML. Aujourd’hui, avec la nouvelle Classe B, nous ciblons toujours clairement la famille, mais aussi le ménage urbain, alors que la nouvelle Classe A s’inscrira dans un esprit de fidélisation pour ceux qui souhaitent plus de sportivité bien que nous comptions également conquérir beaucoup de nouveaux clients. Pour nombre d’entre eux, cette nouvelle Classe A sera d’ailleurs l’occasion de découvrir la marque Mercedes.
JA. Malgré une année positive pour Smart en France, + 5 %, cette marque semble pourtant avoir encore un potentiel important. Partagez-vous ce sentiment ?
ML. Malgré les Cassandre, Smart connaît depuis deux années un très beau développement mondial. Il y a treize ans, Smart était une magnifique vision, qui est plus d’actualité que jamais au regard de l’évolution de l’automobile et des marchés. Nous avons effectivement connu des phases difficiles, mais la marque est aujourd’hui en bonne santé et nous pouvons compter sur l’engagement du groupe Daimler pour le futur. L’accord avec Renault témoigne de cet engagement. En 2010, nous avons produit 97 500 unités mais, évidemment, avec une gamme plus large, Smart a naturellement plus d’ambition.
JA. Un mot de la Fortwo Electric Drive.
ML. En France, avec l’arrivée de l’Electric Drive, il y a une vraie effervescence autour de la marque. Une version électrique qui représente pour moi la vraie nature de la Smart. Depuis 2007, nous la testons. Aujourd’hui, 2 000 Electric Drive roulent et nous sommes à l’aube d’une production en série avec un positionnement prix très intéressant. Autant d’arguments pour séduire de nombreux clients afin de faire partie de cette nouvelle aventure électrique. Car l’électromobilité reste pour l’heure une aventure, même si elle représente indéniablement le futur. Nous sommes clairement inscrits dans cette trajectoire zéro émission avec le groupe. Il ne s’agit toutefois pas d’un sprint, mais plutôt d’une course de fond avec la mise en place des infrastructures, la production d’une énergie propre et, bien sûr, la capacité de susciter l’envie des clients. Mais nous sommes prêts.
JA. Une vision de l’avenir que le concept F125 met en exergue. Mais que faut-il retenir de son style et de la technologie utilisée ?
ML. Que l’on évoque le style ou la technologie, cette étude s’inscrit plutôt dans un futur que l’on situe vers 2025. Dieter Zetsche a d’ailleurs rappelé que ce concept créé pour les 125 ans de l’automobile doit montrer beaucoup plus que quelques éléments de design ou une motorisation. Il est la matérialisation de la vision dans laquelle nous nous projetons : le zéro émission. Même avec une très grosse berline affichant pourtant une autonomie de plus de 1 000 km. Cette prouesse est rendue possible avec l’adoption de batteries lithium-soufre, mais aussi d’une pile à combustible qui inaugure un nouveau mode de stockage de l’hydrogène dans le châssis. Ce dernier ne nécessite que 30 bars de pression contre 700 bars aujourd’hui dans les systèmes conventionnels.
JA. Avez-vous pu visiter votre réseau depuis votre arrivée en France ?
ML. Je n’ai pour l’heure pu en rencontrer que la moitié, mais je dois dire que, jusqu’ici, j’ai trouvé des personnes ayant une véritable volonté d’avancer avec la marque. Ils sont extrêmement expérimentés et ont hâte de voir notre nouvelle gamme compacte dans leurs showrooms. Je les comprends car, en France, plus de 50 % du marché est constitué de tels modèles. Ils sont prêts pour ce nouveau souffle.
JA. Vous présentez ici de nouveaux modèles AMG. Etes-vous satisfait de la performance commerciale de ses produits en France ?
ML. Avec le SLS roadster, chronométré sous les 8 minutes sur la boucle Nord du Nurburgring, mais aussi le coupé C63 AMG Black Series, nous proposons des véhicules magnifiques et exceptionnels. Cependant, je pense que la marque AMG et les capacités de nos produits ne sont pas suffisamment connues en France, pays où il y a pourtant une forte tradition de sport automobile.
JA. Comment comptez-vous développer ces ventes ? Peut-on imaginer des aménagements dans les showrooms ?
ML. Nous nous adressons ici à une clientèle particulière et notre démarche le sera tout autant. Nous travaillerons avec le réseau autour d’événements, mais aussi en marketing direct. Nous devrons faire connaître la passion qui entoure nos produits. Quant à un aménagement possible dans les showrooms, rien n’est encore figé, mais je peux dire que je ne souhaite pas de showrooms dédiés. Cependant, nous devons offrir plus de place à AMG.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.