"Nous resterons cohérents avec notre positionnement"
Journal de l’Automobile. Dacia semble marquer le pas avec un repli de 7 % en Europe. Est-ce la fin d’un cycle ?
RAFAEL TREGUER. Depuis huit ans maintenant, nos ventes sont en constante augmentation pour culminer, sur l’année 2010, à 350 000 unités. Cette année, jusqu’ici, il est vrai que nous sommes en retrait, mais cette situation est essentiellement liée aux problèmes d’approvisionnements que le groupe Renault a connus suite au Tsunami au Japon. Aujourd’hui, les usines de Pitesti et de Casablanca tournent à plein régime, et nous retrouvons un bon rythme commercial. Plus généralement, et au-delà des distorsions de certains marchés suite à l’arrêt d’incitations gouvernementales comme en France (GPL, prime à la casse), l’avenir de Dacia se conjuguera encore avec la croissance, sous l’effet de l’élargissement de notre gamme et de notre réseau.
JA. Après ces huit années de croissance, vous allez aujourd’hui devoir répondre aux défis de la fidélisation. Comment les appréhendez-vous ?
RT. Nos clients sont, en grande majorité, toujours possesseurs de leur Dacia achetée il y a plusieurs années. Pour l’heure, seulement 10 % d’entre eux ont d’ores et déjà renouvelé leur Dacia… pour une Dacia. Nous demeurons en phase de conquête sur nos réservoirs traditionnels que sont le marché des véhicules d’occasion en Europe de l’Ouest et les primo-accédants ailleurs. Cependant, nous devrons effectivement mettre en place le moment venu une vraie stratégie de fidélisation pour que nos clients restent dans le giron de Dacia ou du groupe. Le renouvellement de notre gamme, mais aussi son extension avec l’arrivée prochaine d’une voiture familiale, seront autant d’atouts pour poursuivre notre progression.
JA. Au fil des développements et des succès, notamment avec le Duster, ne craignez-vous pas, finalement, de devenir un constructeur comme les autres en proposant toujours un peu plus ?
RT. Nous restons et resterons cohérents avec notre positionnement. Dacia reste une marque généreuse, fiable, simple et futée. Elle symbolise l’achat malin. Et le Duster est dans cette droite ligne avec un prix d’appel à 11 900 euros. Ensuite, rien n’empêche les clients d’y ajouter des équipements. Mais même dans sa montée en gamme, le Duster reste très compétitif et sans concurrence. Nous respectons donc nos valeurs fondatrices, que l’on parle des produits ou du réseau, dont la stratégie de développement est extrêmement simple et lisible elle aussi.
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