Nissan grimpe en Bourse après l'irruption d'un fonds activiste dans son capital
L’action de Nissan flambe à la Bourse de Tokyo. Cette dernière a augmenté jusqu'à 21 % au cours des échanges le mardi 12 novembre 2024, avant de finir la séance en hausse de 12,8 %. Cet engouement est consécutif à la publication du document transmis par le constructeur japonais au régulateur indiquant la liste des informations sur son actionnariat.
Le marché découvre alors l'irruption du fonds singapourien Effissimo Capital Management, à hauteur de 2,5 % du capital de Nissan, soit 97 815 actions, six fois moins que la participation de Renault.
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Effissimo n'est pas inconnu sur le marché boursier : il est connu comme un investisseur activiste, c'est-à-dire s'efforçant de faire pression sur les dirigeants d'une entreprise pour qu'ils agissent dans l'intérêt des actionnaires. Il s'est récemment fait remarquer en organisant la chute de la direction du conglomérat japonais Toshiba après être entré dans son capital.
Nissan en difficulté
Le fonds activiste singapourien débarque au moment où Nissan se trouve en difficulté sur un marché automobile mondial morose. Le constructeur nippon a d’ailleurs annoncé la semaine dernière qu’il allait supprimer 9 000 postes dans ses effectifs mondiaux et couper de 20 % ses capacités de production pour s'adapter à une nette dégradation de ses ventes.
Le constructeur, distancé dans les véhicules hybrides et faute de renouvellement de ses modèles jugés vieillissants, a vu sur le dernier trimestre 2024 (juillet-septembre) ses ventes s'effriter de 2,3 % sur un an aux États-Unis et plonger de 13 % en Chine.
Pas de changements significatifs à l’horizon
Mais de l'avis des analystes, alors que l'entreprise vient de dévoiler un plan massif de réduction des effectifs, de contrôle des dépenses et de baisse des capacités, difficile d'imaginer dans l'immédiat des efforts supplémentaires significatifs. Effissimo pourrait contraindre le groupe à des revirements stratégiques plus radicaux. Certains craignent que l'Alliance Renault-Nissan, ou du moins ce qu'il en reste, soit dans le viseur du fond activiste. La participation dans Mitsubishi Motors pourrait aussi être un sujet pour Effissimo.
Il y a une vingtaine d'années, l'ex-dirigeant Carlos Ghosn était déjà parvenu à relancer Nissan après son arrivée à la tête du groupe nippon, en réduisant les fournisseurs inefficaces et multipliant les nouveaux modèles, mais "il s'agissait d'options faciles dans les années 90, et il faudra un miracle pour redresser la barre aujourd'hui", commente Amir Anvarzadeh, analyste chez Asymmetric Advisors, cité par l'agence Bloomberg. (Avec AFP)
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