Montebourg et la Corée…
Une fois de plus, politique et automobile ne font pas vraiment bon ménage. Une fois de plus, la puissance étatique, représentée ici par Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, s’est illustrée en s’engouffrant dans des raccourcis si gros qu’on ne pensait pas qu’elle puisse le faire. Retour sur la polémique.
Il y a peu, Arnaud Montebourg accusait le groupe Hyundai-Kia de pratiquer un dumping commercial ressemblant à du dumping social. “Je dis aux Français qui achètent des Hyundai et des Kia qu’ils participent quand même d’une certaine manière à une forme de dureté sociale (…). La responsabilité du consommateur est de pousser, quand il va à la porte de son concessionnaire, et de regarder ce qu’il y a derrière les vitres de la voiture”, a ensuite poursuivi le ministre.
Sauf que, derrière la vitre, il y a, pour 77 % des Hyundai vendues en France (18 145 unités depuis janvier), des véhicules fabriqués en Europe. En effet, les ix20, i30 et ix35 sont fabriqués en République tchèque et la i20 l’est en Turquie. Pour Kia, l’autre marque coréenne du groupe Hyundai, la proportion est proche puisqu’elle aussi voit la majorité de ses modèles vendus en France débarquer de l’usine slovaque de Zilina. Des pays de l’Union européenne donc, d’où proviennent aussi la Renault Twingo (Slovénie) ou encore les Peugeot 107 et Citroën C1 (République tchèque).
Les importations réelles de la marque Hyundai ont donc représenté environ 4 000 unités depuis le début de l’année, la majorité arrivant par bateau dans le port de Sète, dans l’Hérault. Toutefois, dans le même temps, d’autres coréennes “cachées” arrivent en France, mais le ministre ne s’en émeut pas vraiment. Le Renault Koleos (4 452 immatriculations à fin août) ou la Renault Latitude (866 unités depuis janvier) sont en effet assemblés dans l’usine asiatique du groupe Renault à Busan. Les ventes de Chevrolet en France doivent aussi beaucoup à des produits venant de Corée du Sud. Bref, rien n’est jamais aussi simple que la pensée d’un ministre et de son cabinet.
Toutefois, cette charge contre Hyundai n’est pas vraiment une première pour Arnaud Montebourg. En effet, depuis le 1er juillet dernier et l’entrée en vigueur d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Corée du Sud, il n’a de cesse de demander la mise sous surveillance de cet accord.
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