Mercedes-Benz s’attaque au recyclage des batteries en Allemagne

Mercedes-Benz a inauguré une usine de recyclage de batteries de voitures électriques en Allemagne, en faisant l'un des principaux sites européens de cette filière encore en construction mais indispensable à la transition énergétique.

L'usine de Kuppenheim, dans le sud du pays, prévoit de traiter 2 500 tonnes de batteries par an pour produire plus de 50 000 nouvelles batteries pour les modèles 100 % électriques du groupe.

Plusieurs dizaines de millions d'euros d'investissement

Mercedes a investi plusieurs dizaines de millions d'euros dans ce site, qui a également bénéficié de subventions gouvernementales, et constitue "une étape clef vers l'amélioration de la durabilité des matières premières", a déclaré Ola Källenius, le PDG du groupe, dans un communiqué.

La pression s'accroît pour les constructeurs automobiles qui s'acheminent vers la fin des ventes de moteurs à combustion à l'horizon 2035 dans l'Union européenne. D'ici là, la demande en métaux critiques, comme le cobalt, le nickel et le lithium, extraits de mines en dehors de l'Europe, va exploser.

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Le recyclage doit contribuer à la souveraineté européenne, la pandémie de Covid puis la guerre en Ukraine ayant illustré la dépendance problématique du continent pour ses approvisionnements en matières premières.

Le déploiement des voitures électriques étant récent, la filière de recyclage de batteries est encore en développement en Europe. Les difficultés actuelles sur le marché de l'électrique, dont les ventes patinent ces derniers mois, ajoutent aux incertitudes.

Recycler plus de 96 % des matériaux

Mais les besoins en recyclage devraient exploser d'ici 2030, estiment les experts. De nombreuses ouvertures d'usines sont annoncées dans les prochaines années sur tout le continent. Mercedes-Benz a déclaré être en mesure de recycler plus de 96 % des matériaux qui composent ses batteries, un niveau similaire à ses concurrents européens.

L'usine a intégré un procédé hydrométallurgique, qui permet, en plus du broyage mécanique, d'extraire des composants de la "black mass" (masse noire), une poudre composée aussi de cobalt, nickel, lithium et manganèse. Un procédé "moins énergivore" que celui de la "pyrométallurgie", déjà établi en Europe, argue Mercedes.

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"Il est indispensable que les usines européennes soient capables d'extraire les composants de la masse noire, au lieu de les envoyer dans des pays tiers comme la Chine, en avance dans le recyclage des batteries", explique à l'AFP Alina Racu, analyste de l'ONG Transport & Environment.

L'inauguration de l'usine Mercedes est une "bonne nouvelle" après un "triste été" pour le secteur ayant vu des entreprises de production et de recyclage de batteries mettre leurs projets en pause, ajoute-t-elle.

La filière des batteries en difficulté

Le fabricant suédois de batteries Northvolt exploite avec des partenaires l'une des principales usines européennes de recyclage ouverte en 2022 dans le sud-est de la Norvège, avec une capacité à traiter 12 000 tonnes de packs de batteries lithium-ion par an. Mais il a annoncé en septembre la suppression d'un quart de ses effectifs en Suède, dans son usine de fabrication de batteries.

En France, le projet de coentreprise spécialisée dans le recyclage de batteries électriques annoncé en 2023 entre Stellantis et le groupe français Orano ne verra finalement pas le jour, ont annoncé les deux sociétés fin septembre.

Plusieurs projets de recyclage de batteries sont encore en phase pilote en Allemagne, comme chez BASF, qui avait pourtant annoncé l'an dernier commencer sa phase de production à l'échelle commerciale cette année. (avec AFP)