Mercedes-Benz G 580 : l'électrique lui va si bien

À l’aube de ses cinquante ans, le Mercedes Classe G s’offre une nouvelle jeunesse. En effet, la Geländewagen, comme l’appellent les Allemands, revient plus moderne que jamais et même en 100 % électrique ! 

Toujours produite à Graz, en Autriche, cette cuvée 2024 ne renie en rien son ADN. Le G reste bâti sur un châssis échelle, avec un train arrière rigide et des suspensions avant indépendantes. Mais pour le reste, tout a évolué. Les ingénieurs se sont même penchés sur l’aérodynamisme, comme en témoigne leur travail sur les montants du pare-brise qui ont un nouveau revêtement, ou encore l’apparition d’un becquet à l’arrière. Mais vu la silhouette, difficile de faire des miracles. 

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Au chapitre mécanique, le G 500 propose un six cylindres essence avec une hybridation légère 48 V développant 449 chevaux. La consommation annoncée oscille entre 10,9 et 12,3 litres pour 100 km, soit des émissions comprises entre 281 et 248 g/km. Autant dire que cette version ne sera pas la plus prisée en France. À fin septembre 2024, le Classe G totalise 45 immatriculations.  

Paradoxalement, c’est le G 63 AMG qui domine avec son V8, lui aussi en 48 V, de 585 chevaux. La consommation est pourtant gargantuesque avec 14,7 à 15,7 litres en cycle mixte et les émissions de CO2 atteignent entre 335 et 358 g/km. Il existe encore une version diesel (G 450d ; 367 chevaux), mais elle n’est pas importée en France. Tous sont accompagnés d’une boîte automatique à convertisseur de couple à neuf rapports. 

Chaque roue du Mercedes G 580 est alimentée par un moteur électrique. ©Mercedes-Benz

En bon vieux 4x4 qui se respecte, le Classe G dispose d’une boîte de transfert, réglée par défaut avec 40 % du couple à l’avant et 60 % à l’arrière, de blocages des différentiels et d’un réducteur (low range). De quoi rester un franchisseur, comme depuis 49 ans. 

La batterie pèse 727 kg ! 

Mais le Classe G n’oublie pas le monde dans lequel il évolue. Maintenant, il est également disponible dans une version 100 % électrique, dont les premiers exemplaires arrivent en France. De l’extérieur, pas grand chose ne trahit son mode de propulsion, il conserve des qualités de baroudeurs et fait même mieux sur certains aspects. Il peut ainsi franchir un gué de 85 cm alors que les versions thermiques se limitent à 70 cm. 

Cela étant, il faudra faire attention aux 3 085 kg de la bête qui cache une batterie de 727 kg ! Grâce à elle, qui affiche une capacité utile de 116 kWh, le modèle peut parcourir selon le cycle WLTP jusqu’à 473 km. La consommation annoncée varie ainsi de 27,7 à 30,3 kWh/100 km en cycle mixte WLPT. En ville, lorsque la vitesse est réduite, le rayon d’action varie de 601 à 660 km. 

Toutes les versions, thermique comme électrique, ont fait l'objet d'un travail sur le confort acoustique. ©Mercedes-Benz

La batterie, logée dans le châssis échelle, est encore plus protégée qu’à l’habitude compte tenu des capacités off-road du modèle. Elle est notamment entourée d’un matériau à base de carbone et le soubassement de l’accu affiche une épaisseur de 26 mm et pèse 57,6 kg à lui seul. Elle encaisse jusqu’à 200 kW en charge rapide, de quoi passer de 10 à 80 % en 32 minutes. Sinon, le Classe G embarque un chargeur de 11 kW. 

Quatre moteurs et plus de 1 100 Nm de couple 

Mais la spécificité de ce G 580 demeure ses moteurs électriques. Il y en a quatre ! Deux par essieu et chacun développe 147 chevaux, soit une puissance totale de 587 chevaux, mais surtout, un couple de 1 164 Nm ! 

Que quoi afficher des performances ébouriffantes étant donné la taille et le poids de l’engin, avec notamment un 0 à 100 km/h abattu en 4,7 secondes. La vitesse maximale est limitée à 180 km/h. 

Placés au centre de l’essieu en quinconce, les moteurs alimentent chacun une roue et offrent ainsi les possibilités d’un système mécanique traditionnel. Et même plus. On retrouve un mode low range et l’effet blocage des différentiels passe par la gestion et la vectorisation du couple. 

Mais cette technologie à quatre moteurs offre aussi des choses inattendues. Ainsi, avec la fonction G-Turn, le modèle peut tourner sur lui-même et, plus prosaïquement, faire un demi-tour dans un lieu sans beaucoup d’espace grâce à l’action inversée des moteurs sur chaque essieu. 

Avec le G-Steering, le 4X4 devient joueur grâce à ce système qui freine la roue arrière intérieure et accélère l’extérieure. De quoi déclencher des glisses comme si l’on tirait le frein à main.

Le prix de cette démesure ? Finalement, le G 580 électrique n’est pas le plus cher de la gamme. En effet, il débute à 174 950 euros dans la finition AMG Line et culmine à 196 350 euros pour l’Edition One. La gamme essence débute à 169 000 euros et grimpe à près de 205 000 euros pour le G 63 AMG. 

La liste des concurrents n’a jamais été très fournie et elle l’est encore moins aujourd’hui. Les franchisseurs (Toyota Land Cruiser, Nissan Patrol) ne sont plus distribués en France, alors il faut peut-être imaginer la concurrence au niveau du tarif. Dans tous les cas, gageons que la liste d'attente sera longue pour ce nouveau Classe G.