Mégafusion Stellantis : le premier actionnaire recadre Carlos Tavares
Un désaveu ? Le mot est peut-être un peu fort… Mais Stellantis a jugé urgent de repréciser les choses après la sortie de Carlos Tavares sur l’hypothèse d’une mégafusion avec General Motors, Ford ou Renault, dans une interview à Bloomberg jeudi 1er février 2024. Le groupe automobile a publié, lundi 5 février, un communiqué pour démentir un tel scénario.
Stellantis est "concentré sur son plan stratégique"
C’est John Elkann, président de Stellantis et également premier actionnaire du groupe industriel (14 % du capital) à travers la famille Agnelli dont il est l'héritier, lui-même qui est cité dans ce communiqué pour réagir à ces déclarations qui ont fait réagir toute la presse.
"Il n'y a aucun projet à l'étude concernant des opérations de fusion de Stellantis avec d'autres constructeurs", écrit John Elkann dans ce communiqué. Le constructeur "se concentre sur l'exécution de son plan stratégique" et "sur la mise en œuvre en temps voulu des projets annoncés pour renforcer ses activités sur tous les marchés où il est présent, y compris l'Italie", relève-t-il.
Renault n’a pas souhaité réagir à ces déclarations. Chez Stellantis, on précise que le propos de Carlos Tavares était une façon d’illustrer l’instant extrêmement critique que rencontre l’industrie automobile européenne prise en étau entre l’offensive des marques automobiles chinoises, et une réglementation européenne toujours plus ambitieuse en matière de décarbonation. Cette situation avait été résumée par Carlos Tavares par une formule "les Européens dressent un tapis rouge aux marques chinoises".
Giorgia Meloni fustige la "prétendue fusion" Stellantis
Dans son communiqué, John Elkann a également voulu rassurer l’opinion publique italienne à un moment où la presse, mais également le gouvernement, critique ouvertement Carlos Tavares. Ainsi, le gouvernement italien de Giorgia Meloni plaide pour un rééquilibrage des intérêts italiens dans les décisions prises par Stellantis. Le 24 janvier 2024, la présidente du Conseil italien a tiré à boulets rouges sur la gestion de Stellantis. Elle a préféré parler du "groupe Fiat", dénonçant une "prétendue fusion avec le groupe français PSA, qui cachait en réalité une acquisition par la partie française du groupe historique italien". Giorgia Méloni réclame que Stellantis réaffecte davantage de production automobile dans la péninsule.
John Elkann rappelle que Stellantis "s'est engagé dans la table ronde" organisée par le ministère des Entreprises, "qui voit le gouvernement italien uni à tous les acteurs de la chaîne d'approvisionnement dans la réalisation d'objectifs communs importants pour faire face ensemble aux défis de la transition énergétique".
De son côté, Stellantis reproche au gouvernement italien son peu d’entrain (et de subventions) au marché de la voiture électrique, justifiant ainsi ses arbitrages industriels. La semaine dernière, le gouvernement italien a annoncé qu’il allait désormais proposer des aides à l’achat de voitures électriques.
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