Martin Winterkorn va payer des dommages et intérêts au groupe Volkswagen
"Le conseil de surveillance a validé lors de sa réunion, samedi 5 juin 2021, les principaux points d'accords à l'amiable", a indiqué un porte-parole du groupe Volkswagen, dimanche 6 juin, sans dévoiler plus de détails. Selon des sources proches du dossier, Martin Winterkorn règlerait pour quelque 11 millions d'euros des "dommages et intérêts pour manquements" dans l'exercice de ses fonctions. Les détails des accords, qui concernent aussi d'autres ex-cadres du géant de l'automobile, doivent être conclus et annoncés définitivement "dans les prochains jours", a précisé le porte-parole.
Volkswagen avait dit, fin mars, son intention de réclamer des indemnités à ses anciens dirigeants, sans donner de montant. Selon les médias allemands, Volkswagen a exigé plus d'un milliard d'euros de ces derniers et des assureurs auprès desquels le groupe a souscrit une couverture pour la responsabilité des dirigeants. Les assurances devraient verser entre 200 et 500 millions d'euros, selon les médias.
Martin Winterkorn "a violé ses devoirs de diligence" en omettant, en tant que patron du groupe, "d'expliquer le contexte de l'utilisation de fonctions logicielles non autorisées" dans des moteurs diesels, avait constaté un cabinet d'avocats, mandaté par Volkswagen pour élucider les circonstances du scandale tentaculaire. L'ancien patron s'en est toujours défendu.
Cet accord avec Volkswagen n'a pas d'impact sur les procédures pénales. La justice allemande voit dans Martin Winterkorn un des principaux responsables de la tricherie du groupe aux douze marques portant sur 11 millions de véhicules diesel, pour les faire apparaître moins polluants qu'ils ne l'étaient en réalité. Son procès a été repoussé à la mi-septembre 2021, en raison de la pandémie de Covid-19.
Rupert Stadler, l'ancien patron de la filiale Audi congédié en 2018, est devenu en septembre 2020 le premier patron à répondre de ce scandale devant un tribunal allemand. Cette affaire, révélée à l'époque par les autorités américaines, a terni la réputation de l'industrie automobile du pays, qui peine toujours à se relever.
D'un point de vue financier, Volkswagen a aujourd'hui tiré un trait sur une grande partie du scandale avec une facture dépassant les 30 milliards d'euros, dont le plus gros a été payé aux Etats-Unis, et met le paquet sur le virage vers l'électrique. (avec AFP)
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