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Malus 2024 : l’État pourrait récupérer plus d'un milliard d'euros

Publié le 10 novembre 2023

Par Catherine Leroy
6 min de lecture
Le tour de vis appliqué au malus sur les émissions de CO2 et sur le poids des véhicules représente une belle cagnotte pour le gouvernement. Selon les chiffres de AAA Data, les nouveaux barèmes de ces taxes imputés aux immatriculations 2023 auraient permis de collecter plus de 800 millions d'euros.
Malus CO2 et au poids
Au total, sur les neuf mois d'immatriculations de 2023, les malus CO2 et au poids auraient déjà permis de collecter 818,6 millions d'euros. ©AdobeStock

Difficile d’y voir clair dans la nébuleuse fiscale prévue pour 2024. Si le projet de loi de finances 2024 n’est pas définitivement adopté, l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution pour son vote à l’Assemblée nationale, au moins pour la partie des dépenses du texte, donne une idée assez proche des dispositions prévues dès le 1er janvier 2024.

 

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Ainsi, le seuil du déclenchement du malus CO2 est porté à 118 g/km, avec 50 euros à payer, contre 122 g jusqu'à la fin de l'année. Chaque gramme supplémentaire provoque une hausse de cette taxe qui n’est pas linéaire. Impossible donc de calculer simplement le montant du malus CO2 à payer sans se référer au tableau présenté ci-dessous.

 

Évolution des malus selon les émissions de CO2 en 2024

CO2 (en g/km) Malus 2023 (en €) Malus 2024 (en €) CO2 (en g/km) Malus 2023 (en €) Malus 2024 (en €)
118 0 50 173 6 724 11 803
119 0 75 174 7 086 13 014
120 0 100 175 7 462 14 325
121 0 125 176 7 851 15 736
122 0 150 177 8 254 17 247
123 50 170 178 8 671 18 858
124 75 190 179 9 103 20 569
125 100 210 180 9 550 22 380
126 125 230 181 10 011 24 291
127 150 240 182 10 488 26 302
128 170 260 183 10 980 28 413
129 190 280 184 11 488 30 624
130 210 310 185 12 012 32 935
131 230 330 186 12 552 35 346
132 240 360 187 13 109 37 857
133 260 400 188 13 682 40 468
134 280 450 189 14 276 43 179
135 310 540 190 14 881 45 990
136 330 650 191 15 506 48 901
137 360 740 192 16 149 51 912
138 400 818 193 16 810 55 023
139 450 898 194 17 490 60 000
140 540 983 195 18 188 60 000
141 650 1 074 196 18 905 60 000
142 740 1 172 197 19 641 60 000
143 818 1 276 198 20 396 60 000
144 898 1 386 199 21 171 60 000
145 983 1 504 200 21 966 60 000
146 1 074 1 629 201 22 781 60 000
147 1 172 1 761 202 23 616 60 000
148 1 276 1 901 203 24 472 60 000
149 1 386 2 049 204 25 349 60 000
150 1 504 2 205 205 26 247 60 000
151 1 629 2 370 206 27 166 60 000
152 1 761 2 544 207 28 107 60 000
153 1 901 2 726 208 29 070 60 000
154 2 049 2 918 209 30 056 60 000
155 2 205 3 119 210 31 063 60 000
156 2 370 3 331 211 32 094 60 000
157 2 544 3 552 212 33 147 60 000
158 2 726 3 784 213 34 224 60 000
159 2 918 4 026 214 35 324 60 000
160 3 119 4 279 215 36 447 60 000
161 3 331 4 543 216 37 595 60 000
162 3 552 4 818 217 38 767 60 000
163 3 784 5 105 218 39 964 60 000
164 4 026 5 404 219 41 185 60 000
165 4 279 5 715 220 42 431 60 000
166 4 543 6 126 221 43 703 60 000
167 4 818 6 537 222 45 000 60 000
168 5 105 7 248 223 46 323 60 000
169 5 404 7 959 224 47 672 60 000
170 5 715 8 770 225 49 047 60 000
171 6 039 9 681 > 225 50 000 60 000
172 6 375 10 692

 

A lire aussi : Les malus et autres taxes automobiles 2024 sont connus

 

Mais il faut bien savoir qu’à partir d’une émission de CO2 de 194 g/km, le malus atteint la modique somme de 60 000 euros. Autre petite nouveauté, qui a son importance, ce dernier n’est plus plafonné à 50 % du prix du véhicule. Selon l’analyse réalisée par AAA Data sur les immatriculations réalisées entre le 1er janvier et le 30 septembre 2023, ce malus CO2 de 60 000 euros a concerné 4 344 véhicules, soit 0,33 % du marché total. Les marques premium seraient les principales concernées. Mercedes, BMW, Audi, Porsche mais aussi Alfa Romeo, Aston Martin…

 

Sans aller jusqu’à cette limite maximale, la part des véhicules malussés selon leurs émissions de CO2 concernerait désormais 53,4 % du marché dont 33 % des mises à la route de véhicules à motorisation essence, 8,6 % des hybrides rechargeables essence et 8,4 % des moteurs diesels. Près de 12 % des immatriculations se verraient appliquer un malus CO2 supérieur à 1 000 euros correspondant à des émissions de plus de 140 g/km.

Rapporté aux immatriculations réalisées entre janvier et septembre 2023, ce malus au CO2 aurait déjà rapporté dans les caisses de l’État la modique somme de 685 millions d'euros.

 

Le coup de massue du malus au poids

 

La taxe sur le poids des véhicules évolue aussi fortement. Jusqu'au 31 décembre 2023, elle se déclenche à partir de 1 800 kg. Mais dès le 1er janvier 2024, le poids maximal qui ne déclenche pas de fiscalité tombe à 1 600 kg. Là aussi, l'addition risque d'être sévère car le barème devient progressif en fonction du kilo supplémentaire. Entre 1 600 et 1 799 kg, la taxe sera de dix euros par kilo et dans le pire des cas, à partir de 2 100 kg et au-delà, le kilo de trop coûtera 30 euros.

 

Quelques dérogations sont prévues. La première pour les véhicules électriques et à hydrogène et une seconde pour les véhicules hybrides rechargeables dont l’autonomie en tout électrique est supérieure à 50 km. Une seconde adoptée par le biais d'un amendement prévoit de protéger les véhicules hybrides non rechargeables, en l’occurrence les full hybrid, qui pourraient pâtir du nouveau barème. Un abattement de 100 kg est à l’ordre du jour.

 

 

Évolution du malus au poids en 2024

Poids en ordre de marche (en kg) Taxe par kg en 2023 (€) Taxe par kg en 2024 (€)
Jusqu'à 1 599 0 0
de 1 600 à 1 799 0 10
De 1 800 à 1 899 10 15
De 1 900 à 1 999 10 20
de 2 000 à 2 100 10 25
A partir de 2 100 10 30

 

En l'état actuel du marché, ce malus au poids pénaliserait 8,5 % des véhicules immatriculés sur les neuf mois 2023, soit 113 606 véhicules pour un montant de 133,4 millions d'euros. Mais l'amendement qui permet cet abattement pour les hybrides non rechargeables, s'il est définitivement intégré dans la loi de finances réduira considérablement ce volume.

 

Au global, sur neuf mois d'immatriculations, les malus CO2 et au poids auraient déjà permis de collecter 818,6 millions d'euros.

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