Les salariés de l'usine Stellantis de Poissy s'inquiètent

Dans le contexte actuel d'une baisse structurelle des marchés en Europe, se pose fatalement la question de la pérennité des usines de production. Quel que soit le constructeur.
Stellantis n'y échappe pas et, ce 17 avril 2025, quelque 200 salariés de l'usine de Poissy (78), selon le syndicat (une centaine selon le constructeur) ont débrayé pour montrer leur inquiétude quant à l'avenir du site. Rappelons que l'usine emploie 2 600 personnes et a produit 88 000 véhicules en 2024.
"Il s'agit d'une première action collective contre la fermeture de l'usine" annonce Jean-Pierre Mercier, délégué syndical Sud, à nos confrères de France 3 Île-de-France.
"On ne parle pas d’un risque de fermeture, poursuit le syndicaliste, on est convaincu qu’après l’Opel Mokka, il n’y a aucune perspective."
"La direction se prépare à baisser brutalement la production en septembre, de quoi provoquer de nombreuses suppressions d’emplois" enchérit Jean-Pierre Mercier. "Après ça, aucun autre véhicule n’est annoncé. Aucune nouvelle activité industrielle non plus. Aujourd'hui, c’est un zéro pointé. Cette fermeture programmée est inacceptable."
Stellantis dément formellement
Le constructeur affirme de son côté "qu’il n'y a pas de projet de fermeture du site de Poissy" et aucune volonté de baisser la production dans les mois à venir. Mettant en avant que les DS3 et Opel Mokka qui y sont produites "sont à la moitié de leur cycle de vie."
De plus, le constructeur rappelle les récentes embauches de 20 opérateurs en CDI début 2025, mais aussi le travail autour d'activités industrielles complémentaires pour améliorer l'employabilité des salariés du site. Stellantis parle ici de logistique, par exemple.
Quoi qu'il en soit, le prochain comité social et économique (CSE) ordinaire, prévu le 29 avril 2025, risque d'être animé.
Confirmation du plan de charge pour trois ans
En décembre 2024, John Elkann, à la tête de Stellantis après le départ de Carlos Tavares, avait rassuré le président Emmanuel Macron sur l'implantation de Stellantis en France.
Jean-Philippe Imparato, patron de Stellantis Europe, avait fait de même devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale en novembre 2024 : "Le plan d'assemblage de Stellantis en France n'est pas remis en question." Un plan de charge concerne les douze usines du groupe sur le territoire pour les trois ans à venir.
Le 18 novembre 2024, Carlos Tavares avait indiqué à propos des sites en France : "Chaque site a un modèle à produire au minimum jusqu’en 2028, et pour la plupart jusqu’en 2030-2032."
Poissy semble donc assuré d'une activité jusqu'en 2028. Mais il faut toutefois noter que les DS3 et Opel Mokka seront renouvelés fin 2027, début 2028. Et pour l'heure, Stellantis n'a pas annoncé de lieu de production pour ces deux futurs modèles.
Sur le même sujet
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.