Les fonderies françaises à la recherche d'un avenir
Le virage de l'industrie automobile vers l'électrique aura des conséquences sur l'emploi. Et on commence à les toucher du doigt : les fonderies notamment ou encore l'usine Bosch de Rodez. Conscient de la chose, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, vient de créer un fonds de 50 millions d'euros pour accompagner les salariés de cette filière qui vont perdre leur emploi. Renault et Stellantis devraient apporter 20 millions d'euros.
Un moteur électrique demande 70 % de pièces en moins, et notamment de fonderie, et trois fois moins de temps pour être fabriqué. Il est donc logique que cette branche souffre et ce n'est sans doute que le début.
Après Liberty Fonderie Poitou ou MBF Aluminium dans le Jura, placés en redressement judiciaire, le sort de la Fonderie de Bretagne, appartenant au groupe Renault, semble également s'assombrir poussant les salariés à bloquer le site. Jean-Dominique Senard avait prévenu lors de l'annonce du plan d'économie de Renault, que cette fonderie n'avait pas vocation à rester dans le groupe et l'avait mise en vente le 11 mars 2021.
Pour répondre à ces situations, le gouvernement a donc créé un fonds qui fait partie d'un "plan d'actions spécifique visant à accompagner les transitions de la filière de la fonderie automobile". "Notre outil de production est trop petit, trop dispersé sur le territoire. Nous sommes trop concentrés sur les métaux ferreux alors même que nous savons qu'ils vont être moins utilisés dans les véhicules électriques", a expliqué Bruno Le Maire en conférence de presse. "Tout cela doit nous amener à réfléchir à un meilleur accompagnement de ces entreprises et des salariés", à "anticiper les difficultés, accompagner les salariés, plutôt que de les subir".
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Ce plan prévoit un "accompagnement renforcé pour l'élaboration d'un projet professionnel à la formation", mais peut aussi "lever les freins à la mobilité, comme accompagner un déménagement", ou permettre de suivre des "formations plus longues", a précisé la ministre du Travail Elisabeth Borne. Ses modalités doivent être discutées "très prochainement" avec les partenaires sociaux et les régions.
Le gouvernement a souligné qu'il continuerait à "soutenir les investissements pour la compétitivité et la diversification" dans la fonderie mais aussi chez les autres sous-traitants, et à "promouvoir des démarches de consolidation du secteur", notamment via des apports en fonds propres. Les constructeurs se sont également engagés à mettre des experts à la disposition des fonderies pour les accompagner dans leur diversification, comme dans le nucléaire, a souligné Bruno Le Maire.
Le ministre a également annoncé que le programme d'aides mis en place avec la filière pour soutenir des investissements et les relocaliser en France, notamment dans les véhicules électriques, serait prolongé "au moins" jusqu'en 2022. 150 millions d'euros ont été engagés dans 25 projets depuis juillet 2020, et 17 nouveaux projets viennent d'être présélectionnés. (avec AFP)
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