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Constructeurs

Les difficiles réalités du redressement productif

Publié le 5 juillet 2012

Par Christophe Jaussaud
2 min de lecture
L'industrie automobile française va mal. Arnaud Montebourg le sait mais, selon lui, les causes de cette dérive seraient internes : Renault aurait mis un ver dans la pomme avec Dacia. Que faire, alors ? A priori, le ministre manque d'armes.
L'industrie automobile française va mal. Arnaud Montebourg le sait mais, selon lui, les causes de cette dérive seraient internes : Renault aurait mis un ver dans la pomme avec Dacia. Que faire, alors ? A priori, le ministre manque d'armes.

Entre les affirmations de campagne et la réalité, il y a bien souvent un monde. Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, ne le sait que très bien à l'heure où les plans de rigueur s'enchaînent un peu partout et où ceux de l'industrie automobile ne devraient pas tarder.

Mais, dans ce dernier cas, le ministre semble bien conscient des limites de son "combat". En effet, il aurait dit, selon nos confrères du Canard Enchaîné, devant des élus de la Seine-Saint-Denis : "Personne n'est sûr que Peugeot puisse s'en tirer, car au-delà de la fermeture du site d'Aulnay, c'est la survie de PSA qui est en jeu."

Puis, comme pour justifier les problèmes de l'industrie automobile française et de PSA, le ministre a poursuivi : "On a laissé Renault développer ces dernières années une stratégie industrielle qui menace aujourd'hui l'ensemble de l'industrie automobile française." Renault, à l'époque dirigé par Louis Schweitzer qui fut, entre autres, directeur de cabinet de Laurent Fabius alors ministre du Budget dans le Gouvernement Mauroy, aurait donc complétement "plombé" l'industrie automobile française avec Dacia, et  ses productions roumaines et marocaines. Le raccourci est un peu rapide.

Que faire contre cela ? Selon toute vraisemblance, pas grand-chose, d'après le ministre : "Autant l'Etat, qui est présent au sein du conseil d'administration de Renault, peut intervenir, autant, avec Peugeot, il y a peu de moyens de pression." C'est sûr, le redressement est en marche !

PSA semble donc pouvoir établir son plan de redressement, qui devrait notamment comprendre la fermeture de l'usine d'Aulnay et, au total, la suppression de 10 % de ses effectifs dans l'Hexagone, sans véritables craintes à avoir des pouvoirs publics. Quant à Renault, au-delà d'une guerre de personnes entre les politiques français et Carlos Ghosn, l'influence de l'Etat actionnaire ne s'est jamais réellement faite sentir, sauf une fois, en 1993, conduisant à l'échec la fusion avec Volvo. Le dernier fait d'arme de l'Etat actionnaire car, dès 1996, la Régie Renault est devenue une société privée.

Et même si Boulogne demeure le siège historique de la marque, n'oublions pas qu'aujourd'hui, Renault n'est rien sans l'Alliance Renault-Nissan et que le siège de cette Alliance, qui gère notamment le stratégique département des achats des deux groupes (RNPO), est à Amsterdam, aux Pays-Bas…

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