Les années Audi se suivent…
“L’année 2011 a été la meilleure année de notre histoire.” Rupert Stadler ouvrait ainsi la présentation des résultats financiers d’Audi il y a un an. En 2012, le discours du président du directoire n’a pas changé d’un iota : “Cette année, nous avons réussi, parfaitement.” Son succès, la marque le doit encore une fois à la progression incessante de ses volumes de ventes auprès de clients toujours plus nombreux. En 2012, Audi a livré au total 1 455 123 voitures (+ 11,7 %) à travers le monde. Une performance qui s’est naturellement répercutée sur le chiffre d’affaires. A 48,77 milliards d’euros, il s’affiche en hausse de 10,6 % par rapport à 2011, soutenu par la montée en puissance des segments supérieurs, A7, A8 et Q7 entre autres. “Il y a pourtant des freins évidents à la croissance, n’a pas caché Rupert Stadler. Entre la crise des dettes souveraines et l’augmentation du chômage, notamment en Europe, nous n’évoluons pas dans un contexte favorable.” Pourtant, sur tous les continents, la marque fait mieux que la moyenne du marché local, en particulier en Europe centrale et de l’Est, où la firme d’Ingolstadt a augmenté ses volumes de 30 % sur une zone en hausse de 5,9 %.
Néanmoins, à l’instar des concessionnaires qui, au cours des cinq dernières années, ont investi plus de 3 milliards d’euros dans leur outil de travail à la demande du constructeur, Axel Strotbek souligne que les coûts de distribution d’Audi ont augmenté, en parallèle, de 27,6 %, à 4,59 milliards d’euros. Un fait que le directeur financier du groupe attribue au développement de programmes spécifiques liés à la relation client, à l’après-vente ou encore à Audi City, mais qui ne vient pas empêcher Audi de battre son record en matière de résultat opérationnel. A 5,38 milliards d’euros, cet item connaît une hausse de 0,6 %. Toutefois, le profit avant impôt recule de 1,4 %, à 5,95 milliards d’euros, contre 6,04 milliards l’an passé.
Les usines seront la clef
Audi gagne de l’argent. Beaucoup. Le constructeur livre aussi de nombreuses batailles pour s’emparer du leadership mondial sur le segment du Premium, ce qui lui vaut de subir une pression concurrentielle très forte. D’où la baisse de la marge opérationnelle, à 11 % contre 12,1 % en 2011. En Chine, la marque aux anneaux a toutefois creusé davantage l’écart avec ses poursuivants, BMW et Mercedes. Ses 405 838 exemplaires livrés en 2012 (+ 29,6 %) l’ont installée dans un fauteuil de leader dont il sera difficile de la déloger. Ces gains issus de la vente des voitures, le groupe les réinvestit dans l’avenir, car il est clair qu’il arrive à un palier dans sa course vers les sommets et que seule une redistribution des cartes lui permettra de s’inscrire sur un plan industriel à long terme. A ce titre, Audi mise sur trois projets d’usines, situées en Hongrie, en Chine et au Mexique pour un montant total de 15 milliards d’euros. La marque aux anneaux développe aussi de nouvelles solutions de motorisations propres, g-Tron (gaz naturel) et e-Tron (électricité), qui seront introduites par l’A3 Sportback. “Nous faisons le choix du plug-in hybrid qui, pour nous, s’avère être la meilleure alternative technologique, celle qui sied le mieux à la notion de Premium”, a déclaré Luca de Meo, directeur ventes et marketing, en marge de la conférence annuelle. Et Rupert Stadler de rappeler ses autres convictions sur les prochaines mutations du marché : “En 2020, 1 véhicule vendu sur 3 sera un véhicule de loisirs, nous devons anticiper cette tendance.” Un propos relayé par Luca de Meo, qui confirme que de nouveaux produits de la gamme Q viendront renforcer l’armada, dont “un gros en Chine” et un “petit aux Etats-Unis”. Quid d’un monospace ? “Nous étudions de nombreuses pistes et devons faire des arbitrages, mais il est évident que les clients réclament des véhicules compacts et pratiques. Nous devons évaluer l’impact des SUV avant de trancher”, a-t-il admis.
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