L’échange standard selon Peugeot
...a bien quarante ans. Une démarche qui correspondait à un besoin dans la mesure où un moteur qui avait parcouru 100 000 km était déjà bien "fatigué". Aujourd'hui, bien que le marché ait sérieusement régressé (entre 5 et 10 % par an) du fait de l'accroissement de la fiabilité (certains moteurs dépassent allègrement les 300 000 km), Peugeot récupère et rénove quelque 8 000 moteurs par an, dans le cadre d'une activité qui représente 20 millions d'euros sur l'Hexagone. Concrètement, le ratio neuf/échange standard au niveau de l'offre de remplacement est de 1 à 9 ! "Pour nos moteurs, nous appliquons le même cahier des charges que celui que nous appliquons pour nos moteurs neufs, souligne Jean-Paul Durand, directeur ventes pièces et services France d'Automobiles Peugeot. D'où une composition de pièces neuves très importante. D'autre part, les contrôles qualité sont effectués de manière très rigoureuse." Un exemple : pour le contrôle de points non accessibles visuellement (chambre de combustion, arrière de sièges de soupapes sur moteur Diesel, etc.), Peugeot utilise des mini caméras destinées à repérer toute trace de fissuration. Mais, finalement, quelle est la politique du constructeur en matière d'ES ? "Notre stratégie est de proposer tous les produits susceptibles d'être remplacés au moins une fois durant la vie du véhicule", indique Jean-Paul Durand. Ainsi, outre les produits classiques (boîtes de vitesses, machines tournantes, transmissions, radiateurs), Peugeot a récemment développé une offre ES en embrayage. Celle-ci s'appuie sur un disque neuf et sur le reconditionnement du mécanisme. Pour ce dernier, l'opération consiste à contrôler la planéité et l'usure du plateau, ainsi que la pression et l'usure du ressort. Reste que, sachant que cette offre n'est pas encore tout à fait rentrée dans les mœurs, le ratio ES/neuf est ici de 50/50. De plus, le Lion a encore plus récemment lancé une offre d'injecteurs Diesel en ES. "Une prestation intéressante pour le réseau et pour le client final, dans la mesure où le contrôle en garage d'une rampe d'injection haute pression est quasiment impossible du fait des moyens nécessaires", note Jean-Paul Durand. Il y aussi et bien sûr les compresseurs de climatisation, marché promu à un bel avenir (il devrait doubler tous les quatre ans) du fait du taux d'équipement en première monte et aussi de l'offre en matière de forfaits entretien.
La collecte organisée sur le terrain va dans le sens d'une augmentation de l'activité
Reste que, au niveau de l'échange standard, l'influence du réseau ne joue pas un moindre rôle. Jean-Paul Durand en convient. "D'abord, il existe une demande réelle du consommateur final auprès de notre réseau, souligne-t-il. Par ailleurs, nous avons augmenté la vente de produits ES par rapport aux produits neufs par le biais d'une collecte organisée. En effet, l'une des difficultés du métier est de pouvoir stocker les moteurs et les boîtes de vitesses, de devoir éventuellement les stocker dans un emballage, d'appeler un transporteur pour rapatrier le tout chez les constructeurs, etc., des contraintes pouvant freiner le développement de l'activité." Depuis une dizaine d'années, Peugeot a donc lancé son programme Secoia, un système de collecte des vieilles matières qui permet, d'une part, d'obtenir le "sourcing", d'autre part, qui permet au réseau de ne plus s'occuper de la réexpédition des carcasses. "Ce système a l'avantage de simplifier la vie du réparateur et de son magasin de pièces de rechange", souligne Jean-Paul Durand. Deuxième point, Peugeot est en train de lancer une opération à destination du client final. Celle-ci est basée sur un forfait comprenant le produit ES et son montage, orienté sur les véhicules de 5 ans et plus. "Nous avons décidé de repositionner le prix des produits destinés à être remplacés une fois dans la vie du véhicule en comprimant nos propres marges, explique Jean-Paul Durand. Il en va ainsi de l'alternateur et du démarreur, du radiateur, de l'embrayage et des transmissions. Bien sûr, parallèlement, nous avons demandé à notre réseau d'abaisser le coût de la main-d'œuvre, en essayant de gagner en productivité au niveau de la dépose et de la repose de ces produits." Une chose est certaine. Pour le client final, soucieux de son budget et en mesure de comparer le coût de la réparation au prix résiduel de son véhicule, la proposition de Peugeot est extrêmement bien placée par rapport à l'offre de la concurrence, qu'il s'agisse des MRA (ce dernier pouvant par ailleurs au moins bénéficier de la réduction du prix de la pièce s'il décide de s'approvisionner dans le réseau Peugeot) ou des centres-autos. A titre d'exemple, le remplacement d'un radiateur sur une 106 essence revient à 130 euros (y compris liquide de refroidissement, bien sûr), le remplacement du démarreur à 134 euros. "Pour bien prendre la mesure de notre dispositif, nous avons commencé par lancer cette opération sur 106 mais nous allons l'étendre à l'ensemble des véhicules de la marque relativement anciens, à savoir 306, 405, 406 et autres, explique Jean-Paul Durand. Bien sûr, cela nous amène à envoyer un mailing à l'ensemble des possesseurs de 106 (400 000 sur l'Hexagone), celui-ci se présentant sous la forme d'un chéquier avantage susceptible d'être conservé dans la boîte à gants du véhicule". Prudence est mère de sûreté.
Marc DavidVoir aussi :
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