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Constructeurs

Le Royaume-Uni avance la fin des moteurs thermiques à 2035

Publié le 4 février 2020

Par Christophe Jaussaud
3 min de lecture
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a avancé de 5 ans l'interdiction de vendre des véhicules à moteurs thermiques. Seuls les VE à batterie ou à hydrogène vont demeurer, les hybrides rechargeables vont également passer à la trappe.
Boris Johnson et Sir David Attenborough, le vendredi 4 février 2020, lors du lancement de la COP26.

 

Alors que le secteur automobile britannique n'est pas en grande forme, le Premier ministre Boris Johnson a promis, mardi 4 février 2020 en présentant la COP26, d'avancer à 2035 l'interdiction des ventes de véhicules essence ou diesel, s'attirant des critiques des industriels comme des écologistes qui l'accusent de se contenter de "bonnes intentions".

 

Irréaliste pour le secteur automobile, promesse qui n'engage à rien dans l'immédiat pour des ONG, cet avancement de cinq ans a été annoncé par le chef du gouvernement conservateur lors d'un discours au musée de la Science de Londres lançant la COP26 qui se tiendra à Glasgow (Ecosse) en novembre prochain. Il a enjoint ses homologues internationaux à redoubler d'efforts, au moment où lui-même est attaqué pour son manque d'ambition par l'ex-présidente de cette édition de la conférence de l'ONU sur le climat, brutalement congédiée vendredi.

 

"Accueillir la COP26 est une opportunité importante pour le Royaume-Uni et les nations du monde entier d'intensifier la lutte contre le changement climatique", a déclaré le Premier ministre aux côtés du naturaliste David Attenborough. Le Royaume-Uni vise zéro émission nette de gaz à effets de serre d'ici 2050 et "tout au long de cette année, nous inciterons les autres à nous rejoindre", a dit Boris Johnson, le gouvernement ayant décrété que 2020 serait "l'année de l'action pour le climat".

 

Selon le projet dévoilé mardi, à partir de 2035, les consommateurs ne pourront acheter que des véhicules roulant à l'électricité ou à l'hydrogène, à l'exclusion des véhicules hybrides. La fédération des constructeurs automobiles (SMMT) s'est dite "extrêmement préoccupée" par ces annonces, curieuse de connaître les plans du gouvernement pour atteindre ce nouvel objectif. "La demande actuelle pour cette technologie toujours coûteuse ne représente qu'une fraction des ventes" a-t-elle relevé, soulignant qu'il faudrait "transformer le marché".

 

De son côté, la présidente de l'organisation non gouvernementale The Climate Group, Helen Clarskon, a jugé que cette transition pourrait avoir lieu "plus tôt". Greenpeace a relevé un discours "pavé de bonnes intentions", réclamant des "actes". "Ce gouvernement adore fixer des objectifs dans l'avenir mais ce dont nous avons besoin, ce sont des mesures concrètes qui réduisent les émissions à court terme", a également critiqué Alison Doig, responsable de programme à l'ONG Christian Aid.

 

Les annonces de Boris Johnson ont également été ternies par les accusations de l'ex-présidente de la COP26, Claire Perry O'Neill, congédiée la semaine dernière. Dans une lettre à Boris Johnson consultée par le Financial Times, celle-ci attaque le bilan de Boris Johnson en matière de lutte contre la crise climatique. "Vous avez promis de mener la bataille (contre l'urgence climatique). Malheureusement ces promesses sont loin d'être réalisées", écrit Mme O'Neill. Sur la BBC, elle a ajouté que Boris Johnson lui avait confié ne "pas vraiment" comprendre la question du changement climatique, et dénoncé un "énorme manque de leadership".

 

Organisée à Madrid, la COP25 s'était conclue mi-décembre sur une "occasion ratée" de faire preuve d'une ambition plus grande en matière de réduction d'émission de gaz à effet de serre, avait déploré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Pour Extinction Rebellion, dont des membres ont manifesté près du musée où Boris Johnson prononçait son discours, "la COP26 est déjà programmée pour échouer". (avec AFP)

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