"Le plus difficile a été de créer quelque chose d’essentiel avec une masse si grande"
Journal de l’Automobile. Avec Tubik vous appuyez sur le TUB. Pourquoi ce choix, mais surtout que faut-il y voir ?
CARLO BONZANIGO. Tubik est avant tout une réflexion sociologique sur les produits qui vient se marier de manière induite avec des clins d’œil au Type H. Il ne s’agit aucunement de l’opération inverse. Nous n’avons pas créé Tubik pour mettre des rainures sur le capot ! Avec ce concept, nous avons cherché à répondre à de nombreuses questions, la plus basique étant : comment ré-enchanter le goût du voyage à plusieurs. Faire que, finalement, la destination soit pratiquement moins importante que le temps passé à bord. Ainsi, les 9 occupants de Tubik seront connectés de manière intelligente, avec la possibilité de configurer la technologie embarquée.
L’équation n’a toutefois pu être résolue qu’avec la motorisation hybride Diesel du groupe PSA. Sans elle, nous n’aurions jamais pu avoir de telles dimensions. Ainsi, Tubik affiche des émissions de CO2 comparables à celles d’une berline tout en offrant quelque chose de vraiment différent et en répondant à des attentes sociales d’aujourd’hui, comme celles des familles recomposées ou des jeunes voulant rester actifs et connectés le temps d’un long trajet les conduisant en vacances. C’est de là qu’est né le concept.
JA. Les créations gratuites appartiennent au passé. Tubik peut-il donc préfigurer un futur grand monospace ?
CB. Effectivement, rien n’est jamais gratuit dans notre métier, ne serait-ce que pour une question de temps ! Durant une année, nous avons tellement peu de temps pour nous exercer à l’exploration que les concept cars sont notre bouffée d’oxygène. Ils nous permettent de redynamiser notre créativité, mais aussi de trouver de nouvelles solutions qui, toutes ou en partie, viennent nourrir nos produits destinés à la production. Lorsque nous travaillons sur un tel concept, l’ensemble du studio transpire la passion et la créativité. Même pour les stylistes qui ne sont pas forcément sur le projet. Tous regardent, piochent, puis retournent à leur bureau pour transposer une idée aperçue sur le concept. C’est ainsi que nous préparons les solutions esthétiques de nos gammes futures.
JA. Un exercice bouillonnant de créativité… mais n’y a-t-il pas un risque à vouloir être trop audacieux ?
CB. C’est l’attente que suscite Citroën. Nous devons être là où on ne nous attend pas ! Quant à l’audace, Tubik est né d’une réflexion sociétale sur le produit. Nous avons essayé de répondre avec ce concept à des questions réelles et naissantes. Après, que cette réponse entre en production ou non, il s’agit d’un autre débat qui ne dépend pas de nous.
JA. Finalement, qu’est-ce qui a été le plus compliqué dans ce concept ?
CB. Le plus difficile a été de créer quelque chose d’essentiel avec une masse si grande. Traditionnellement, plus la surface est grande, plus vous avez tendance à l’habiller. Ce n’est pas la tendance actuelle de proposer des surfaces si grandes et si épurées, m’a d’ailleurs fait remarquer un confrère. Cependant, je pense que Tubik ne manque pas de personnalité.
JA. Parmi tous les concept cars vus ces derniers mois, quel est celui dont vous êtes le plus fier ?
CB. Le prochain !
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