"Le marché premium français est l’un des plus faibles d’Europe"
Journal de l’Automobile. Comment le leader du marché premium en France analyse-t-il le marché 2010 ?
Benoit Tiers. Le marché a été atypique l’an dernier, notamment du fait des aides gouvernementales. Mais le marché du haut de gamme, lui, n’a pas été impacté. Les clients premium, comme ceux d’Audi, ont assez peu de véhicules de plus de 10 ans à faire reprendre. Et puis la prime à la casse de 500 euros n’a que peu d’incidence sur le prix de vente. Le marché premium est donc resté stable à 182 000 VN. Sur celui-ci, nous avons immatriculé 51 000 VP, plus 3 000 véhicules dérivés VP du segment N1. Soit 54 000 VN. Pour nous, c’est une année historique. En France comme ailleurs, puisque la marque a vendu 1 092 400 véhicules dans le monde l’an dernier.
JA. Dans le détail, comment expliquez-vous ce résultat ? Ce sont les nouveaux produits, l’opportunité N1…
BT. Nous avons enregistré une croissance sur toute la gamme. Et avec 4 500 immatriculations en à peine 4 mois de commercialisation, le lancement de l’A1 est réussi. C’est donc une satisfaction générale. Mais contrairement à ce que l’on peut croire, ce fameux segment N1 a surtout bénéficié aux généralistes. Et non aux constructeurs premium. L’an dernier, Renault a constitué 55 % de ce marché.
JA. L’année 2011 sera-t-elle du même acabit ?
BT. En 2011, le marché global devrait baisser de 10 % à 1,980 million de VN. Mais le marché premium devrait, quant à lui, augmenter à près de 200 000 unités. Pourquoi ? Parce que l’offre est de plus en plus importante et que les marques premium renouvellent leur gamme. Mais également parce que, jusqu’à aujourd’hui, le marché premium français est l’un des plus faibles d’Europe. Il ne pèse que 8,5 % du marché global. Bien sûr, il n’atteindra jamais 25 % du marché comme en Allemagne, mais je pense qu’à long terme, le marché premium peut représenter 15 % du marché français. Alors le voir à 10 % en 2011 me paraît normal.
JA. Quelles sont les ambitions d’Audi ?
BT. Pour notre part, nous aurons l’A1 en année pleine, puis verrons arriver la nouvelle A6 et le Q3. Nous visons donc les 57 000 VP, plus 1 000 dérivés N1, soit 58 000 VN en 2011. Ce qui constituerait un nouveau record.
JA. Le groupement nous annonçait récemment un cap de 64 000 VN en 2011 ?
BT. Les distributeurs raisonnent en livraisons et non en immatriculations. Or, lorsque nous parlons de livraisons, nous ajoutons les volumes d’Andorre et de Monaco. Ce qui devrait nous amener à 61 000 unités cette année. Le groupement paraît un peu optimiste. Tant mieux.
JA. La gamme s’étoffe, le réseau se renouvelle… Que reste-t-il donc à mettre en œuvre pour mettre un point final à l’évolution de la marque ?
BT. La restructuration du réseau sera effectivement achevée en grande partie cette année. C’est fondamental. En 2011, le gros chantier concernera la satisfaction client. Nous avons benchmarké de nombreuses marques. Et pas seulement dans l’automobile ou le luxe. Nous sommes par exemple allés voir ce qu’il se faisait dans l’industrie médicale, où l’on n’a pas le droit à l’erreur… Nous avons ensuite beaucoup discuté avec le réseau pour faire naître des propositions. De ces idées, nous allons créer un plan en collaboration avec nos partenaires. Nous sommes actuellement en train de l’établir. Celui-ci sera ensuite déployé durant le 2e quadrimestre 2011.
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