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Constructeurs

Le groupe Ford, toujours dans la tourmente

Publié le 15 septembre 2006

Par Tanguy Merrien
4 min de lecture
Les soucis de Ford ne sont pas terminés. En quelques semaines, des rumeurs d'alliance avec Renault Nissan ont été évoquées avant que l'on ne parle de la cession de la marque Jaguar puis d'Aston Martin. Finalement, Bill Ford cède sa place de P-dg du groupe à Alan Mullaly. Les...
Les soucis de Ford ne sont pas terminés. En quelques semaines, des rumeurs d'alliance avec Renault Nissan ont été évoquées avant que l'on ne parle de la cession de la marque Jaguar puis d'Aston Martin. Finalement, Bill Ford cède sa place de P-dg du groupe à Alan Mullaly. Les...

...vicissitudes du troisième constructeur automobile mondial auront marqué, au moins, les 9 premiers mois de l'année. Dernier événement en date et pas des moindres, le groupe américain vient d'annoncer la nomination de Alan Mullaly au poste de P-dg du groupe en lieu et place de Bill Ford. Ce dernier, à la tête du groupe depuis 2001 (et membre de la famille fondatrice toujours propriétaire de 40 % du capital), reste néanmoins président du conseil d'administration.
Depuis le début de l'année, le groupe est confronté à une grave crise. Si Ford a dégagé un bénéfice net de 2,1 milliards de dollars en 2005, il a en revanche accusé une perte de 1,45 milliard de dollars sur le premier semestre 2006. Si les résultats du constructeur sont loin d'être négatifs dans le reste du monde, c'est sur son propre terrain, aux Etats-Unis, qu'il est mis en difficulté. Sur les sept premiers mois de l'année, Ford y a vendu 1,67 million de véhicules, en baisse de 10 % et sa part de marché est en retrait de 1 point, à 17 %. Des ventes mises à mal par l'érosion du marché du SUV outre-Atlantique. Ainsi, le constructeur a d'ores et déjà décidé "de réduire la production nord-américaine de 21 % au 4e trimestre."

De 25 000 à 30 000 emplois supprimés d'ici 2012

Une production qui sera, quoi qu'il arrive, entamée à l'avenir comme l'a présenté Bill Ford dans son plan de restructuration, le Way Forward, annoncé en janvier dernier. Celui-ci prévoit la suppression de 25 000 à 30 000 emplois d'ici 2012 (20 à 25 % de son effectif) et la fermeture de 14 usines sur les 43 que compte le groupe en Amérique du Nord.
Avant que Bill Ford ne cède sa place, des rapprochements ont déjà été évoqués (JA n° 970) pour tenter de trouver un remède à la crise que traverse le groupe. Ainsi, après l'affaire de l'été, à savoir l'éventualité d'une alliance GM/Renault-Nissan, Bill Ford lui-même aurait passé un coup de fil à Carlos Ghosn pour lui soumettre l'idée d'un rapprochement. Pour l'heure, les discussions entre GM et le groupe Renault-Nissan doivent se poursuivre jusqu'à la mi-octobre, si elles devaient achopper on verra alors si Ford reviendra ou non dans la course.

Quelles mesures : cession de Ford Finance, de Jaguar ou d'Aston Martin ?

D'ici là, Alan Mullaly, le nouveau P-dg aura peut-être déjà pris quelques décisions. Le dirigeant, 61 ans, "arrive de chez Boeing et a dirigé la restructuration de l'aviation commerciale notamment depuis la crise aéronautique déclenchée après les événements du 11 septembre", a déclaré Ford. Quelles seront ses premières mesures ?
A l'instar de GM avec sa filiale GMAC, une cession de la division de services financiers de Ford a déjà été évoquée. Au sortir de l'été, les rumeurs allaient bon train quant à une mise en vente de la marque Jaguar. Racheté 2,6 milliards de dollars par Ford en 1989, la marque anglaise n'a jamais gagné d'argent. Pire, Ford a même dû injecter, en 2005, 1,8 milliard de dollars et s'attend à nouveau à des pertes pour les exercices 2006 et 2007. Malgré tout, le constructeur a déclaré "qu'il était encouragé par les progrès de Jaguar mais également par le pouvoir d'attraction des marques Land Rover et Volvo." Plus récemment, c'est au tour d'Aston Martin de passer sous les feux de la rampe et de faire l'objet de discussion quand à sa mise en vente. "Nous avons déterminé qu'Aston Martin pourrait constituer une opportunité intéressante pour lever des capitaux", avait déclaré Bill Ford. Le prix auquel Ford est prêt à s'en séparer n'a pas été précisé. Aucun concurrent ne s'est manifesté. Les allemands, BMW, Volkswagen et Porsche en tête, en ont rejeté toute éventualité.   Pour l'heure, seul Ulrich Bez, président d'Aston Martin a reconnu vouloir racheter la société.
Quel sera l'avenir de la marque ? Difficile à dire même si le statu quo pourrait être également une solution. Il restera également à déterminer le sort des 1 400 salariés de Gaydon, où sont produites les belles anglaises, qui voudront être fixés sur la pérennité de leurs emplois. Des réponses peut-être dans quelques jours lors du premier discours officiel d'Alan Mullaly, le nouvel homme fort de Ford.


Tanguy Merrien

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