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Constructeurs

Le Canada s’attaque à son tour aux véhicules électriques chinois

Publié le 25 juin 2024

Par Damien Chalon
3 min de lecture
Le gouvernement canadien n’entend pas laisser la porte grande ouverte aux voitures électriques chinoises. À l’instar des États-Unis et de l’Union européenne, le Canada envisage d’instaurer des barrières à l’entrée, dont la forme reste à déterminer.
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Le Canada envisage à son tour d'endiguer l'augmentation des importations de voitures bon marché en provenance de Chine. ©Adobe Stock - flowertiare

Les autorités canadiennes ont annoncé leur intention d'imposer des droits de douane sur les véhicules électriques et les batteries fabriquées en Chine, emboîtant le pas aux États-Unis et à l'Union européenne pour endiguer l'augmentation des importations bon marché en provenance de Chine.

 

Le secteur automobile canadien est "confronté à une concurrence déloyale de la part de la politique intentionnelle de surcapacité de la Chine, qui mine la capacité du secteur canadien des véhicules électriques à être compétitif sur les marchés nationaux et mondiaux", a déclaré la vice-première ministre, et ministre des Finances, Chrystia Freeland lors d'une conférence de presse.

 

Une consultation de 30 jours

 

"Les producteurs chinois génèrent intentionnellement une offre mondiale excédentaire qui porte atteinte aux producteurs de véhicules électriques du monde entier", a-t-elle déclaré.

 

Une consultation de 30 jours avec l'industrie et les syndicats débutera le 2 juillet 2024 sur des actions potentielles telles qu'une surtaxe à l'importation sur les véhicules électriques chinois, les rendant inéligibles aux rabais fédéraux, et des restrictions sur les investissements étrangers.

 

A lire aussi : Tout comprendre sur les droits de douane appliqués aux véhicules électriques chinois

 

Chrystia Freeland s'est engagée à agir "pour uniformiser les règles du jeu, pour éviter une offre excédentaire et pour empêcher les transits par le Canada", dont le secteur automobile s'avère proche de celui des États-Unis.

 

L'Union européenne a annoncé mi-juin être prête à imposer des droits de douane supplémentaires - qui iraient ainsi jusqu'à 38 % - sur les importations chinoises de voitures électriques à partir du 4 juillet, si des "discussions avec les autorités chinoises n'aboutissaient pas à une solution efficace".

 

La Chine contre-attaque

 

Au terme de près de neuf mois d'enquête, la Commission européenne accuse Pékin d'avoir favorisé illégalement ses constructeurs automobiles. La Chine a indiqué dans la foulée qu'elle se réservait le droit de porter plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

 

En mai, Pékin avait exprimé sa "forte désapprobation" après la décision américaine de faire passer de 25 % à 100 % les droits de douane sur ses véhicules électriques. Cette décision "affectera gravement l'atmosphère de la coopération bilatérale", avaient affirmé les autorités chinoises.

 

A lire aussi : MG Motor et BMW Group s'insurgent contre les droits de douane imposés par Bruxelles

 

Le secteur automobile canadien produit plus de 1,5 million de véhicules chaque année et contribue à hauteur de 18 milliards de dollars canadiens (12,3 milliards d'euros) à l'économie canadienne, selon les données du gouvernement.

 

Investissements massifs

 

Ottawa a construit les chaînes d'approvisionnement nationales en voitures électriques et en batteries grâce à des dizaines de milliards de dollars de subventions et d'investissements, notamment de Honda, Volkswagen et Stellantis.

 

Les seuls véhicules électriques fabriqués en Chine actuellement importés au Canada sont les Tesla. (avec AFP)

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