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Constructeurs

L’attachement des jeunes à la voiture regagne du terrain

Publié le 9 octobre 2024

Par Jean-Baptiste Kapela
4 min de lecture
L’édition 2024 de l’étude annuelle de l’Observatoire Cetelem se concentre sur l’appétence des moins de 30 ans pour l'automobile dans 14 pays. Pour 47 % d'entre eux, la voiture devrait avoir une place plus importante dans le futur. Un pourcentage en augmentation de 18 points par rapport à 2011.
jeune voiture
Selon les données de l'étude de l'Observatoire Cetelem, les personnes de moins de 30 sont encore très attachées à la voiture. ©AdobeStock-Petro

En treize ans, le secteur automobile et la société ont connu des mutations sans précédent. Chaque année, l’Observatoire Cetelem publie une étude sur les attentes et les comportements des automobilistes dans 14 pays dans le monde (16 000 personnes de plus de 18 ans interrogées). En 2024, le cabinet d’étude rattaché au groupe BNP Paribas a décidé de faire une mise à jour d’un rapport publié en 2011 sur la perception de l’automobile par les jeunes adultes de moins de 30 ans.

 

Ainsi, selon les chiffres de l’étude, près de la moitié d'entre eux (47 %) estime que l'automobile aura une place plus importante dans le futur, contre 33 % qui lui prédisent une place identique à celle d’aujourd’hui. Dans l'étude de 2011, ces deux valeurs étaient inversées avec seulement 29 % des moins de 30 ans envisageant un avenir plus radieux pour la voiture par rapport à aujourd'hui (45 % pour une place identique).

 

A lire aussi : Les automobilistes européens sont-ils prêts à conduire des véhicules chinois ?

 

"Les chiffres qui ressortent de notre nouvelle étude nous ont véritablement surpris. Néanmoins, quand nous y réfléchissons, ils ne sont pas si étonnants au regard, par exemple, de jeunes influenceurs qui axent leurs publications autour de la voiture et qui cartonnent sur les réseaux sociaux. Il faut sortir des clichés pour que les lignes bougent", affirme Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem. Une donnée d’autant plus étonnante au regard du prix des véhicules actuellement.

 

Un enthousiasme des jeunes pour le véhicule électrique

 

Toujours selon l’étude de l’Observatoire Cetelem, pour la moitié de cette classe d'âge, la voiture électrique incarne le "progrès" et est "plus respectueuse de l'environnement". Deux tiers (63 %) pensent qu'elle va définitivement remplacer les motorisations thermiques (contre 47 % seulement pour les plus de 50 ans).

 

A lire aussi : Les Européens veulent des voitures électriques au prix des thermiques

 

Seuls 39 % des moins de 30 ans s'opposent d'ailleurs à l'interdiction des moteurs thermiques à partir de 2035 par l'Union européenne. Tandis que près de la moitié (46 %) des plus de 50 ans s’oppose à cette réglementation. Notons toutefois que les pays les plus sceptiques aux vertus de la motorisation électrique sont la France et l'Allemagne.

 

Une voiture néanmoins responsable du réchauffement climatique

 

Autre différence générationnelle importante, 44 % des jeunes pensent que la voiture est principalement responsable du réchauffement climatique, contre 30 % des seniors. En Chine et en Turquie, 60 % des moins de 30 ans sont d'accord avec cette affirmation.

 

Pour autant, la moitié des 18-29 ans estime que les marques automobiles "déploient des efforts satisfaisants pour créer des véhicules respectueux de l'environnement". Ils ne sont d'ailleurs que 4 % à refuser de détenir une voiture car "c'est un moyen de transport trop polluant".

 

D’ailleurs, les jeunes questionnés n’ont pas de problème à se diriger vers d'autres moyens de transport. Ainsi, 69 % se déplacent également à vélo (52 % pour les seniors) et 56 % font du covoiturage (seulement 23 % pour les seniors). En 2011, seuls 30 % des jeunes déclaraient recourir au covoiturage, preuve que les mentalités changent.

 

Une image de l’automobile et des marques valorisées auprès des jeunes

 

Notons que dans le monde, 46 % des jeunes du panel considèrent que l’image de la voiture s’est améliorée au cours des cinq dernières années. D’autre part, malgré l’épisode du Dieselgate, 44 % des moins de 30 ans dans le monde assurent avoir confiance en la marque pour leur accompagnement dans l’achat d’un véhicule.

 

"Les résultats de cette étude démontrent que les constructeurs ne devraient pas se concentrer exclusivement sur leur cœur de cible, les plus de 50 ans. Que ce soit sur leurs produits ou sur leur communication, les marques gagneraient à davantage cibler les moins de 30 ans pour relancer l’engouement dans les ventes de véhicules" analyse Flavien Neuvy.

 

Un attachement sentimental

 

Parmi les clichés récurrents, la voiture ne serait qu’un moyen de mobilité impersonnel pour les jeunes. Or, 80 % des jeunes automobilistes se déclarent "attachés" à leur voiture. Une part qui monte jusqu’à 97 % en Chine. À noter que 80 % des moins de 30 ans affirment que la voiture est indispensable à leur quotidien.

 

En toute logique, pour des raisons financières, les jeunes ont plutôt tendance à se tourner vers l'achat d'un véhicule d’occasion. En particulier en Europe où ils sont 59 % à détenir une voiture de seconde main. En France, cette part grimpe à 68 %.

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