La rentabilité des constructeurs négative pour la première fois depuis 2009

 

A n’en pas douter, la crise sanitaire du coronavirus a impacté la santé financière des constructeurs automobiles. Mais à quel point ? La traditionnelle étude trimestrielle menée par EY donne de concrets éléments de réponse à cette interrogation. Premier constat, d’avril à juin 2020, en plein coeur de la crise, alors que l’activité économique est restée complètement à l’arrêt dans une grande partie du monde, les ventes mondiales de VP et VUL des 17 plus grands constructeurs ont chuté de 39 % pour passer de 19,1 à 11,8 milliards d’unités. Et aucun constructeur n’a échappé à cette tendance même si tous n’ont pas été égaux face à cette baisse. Les reculs les plus importants ont été constatés du côté de Suzuki (-64 %), FCA (63 %) et PSA (-60 %), la baisse la plus faible ayant été observée chez Tesla (-5%). 

 

 

Conséquence, le chiffre d’affaires cumulé, s’est lui aussi drastiquement replié, de 41 %, soit 176 milliards d’euros entre avril et juin 2020. Les 17 constructeurs ont ainsi généré 257 milliards d’euros de chiffre d'affaires. Ici encore, tous les groupes analysés ont subi ce recul, à commencer par Mitsubishi (-57 %), FCA (-56 %) ou encore Mazda (-56%). Et ici encore, Tesla est l’acteur qui s’en est le mieux sorti avec un recul contenu de son chiffre d’affaires (-5 %).

 

 

Globalement, par rapport à ce même trimestre 2019, le chiffre d’affaires total des constructeurs analysé est passé de la valeur la plus jamais élevée, à la plus basse jamais observée depuis 10 ans. Une douche froide donc qui a inévitablement impacté le résultat d’exploitation. Entre le deuxième trimestre 2019 et la même période en 2020, ce dernier est passé de 21,7 milliards d’euros à -10,8 milliards d’euros. Sur les 17 constructeurs, un seul a su tirer son épingle du jeu, sans surprise, Tesla, les constructeurs américains et allemands ayant le plus souffert.

 

 

 

Source : EY

 

La rentabilité moyenne dans le rouge

 

 

Résultat, au deuxième trimestre 2020, la rentabilité des constructeurs automobiles analysés a affiché une valeur négative pour la première fois depuis 2009, passant de 5 % à -4,2 %, soit un recul de 9,2 points. La rentabilité globale des constructeurs se trouve ainsi en baisse au deuxième trimestre pour la troisième année consécutive. Ici encore, les constructeurs n’ont pas tous été égaux : Mitsubishi a fait partie des grands perdants, avec une marge tombée à -23,2 %, Nissan également (-13,1 %), ou encore Mazda (-12 %). Seulement six acteurs ont profité d’une marge positive. Tesla, en négatif à -2,6 % en 2019, passe dans le vert à +5,4 %, mais aussi Hyundai (+2,7 %), PSA (+2,4 %), Kia (+1,3 %) et enfin Suzuki et Toyota (+0,3 %)

 

Les indicateurs sont un peu meilleurs sur la période du premier semestre, les trois premiers mois de l’année ayant été relativement épargnés par la crise. Ainsi, le chiffre d’affaires des 17 acteurs mondiaux considérés a reculé de 25 % pour s’établir à 641 milliards d’euros contre 856 milliards au premier semestre 2019, tandis que le résultat d’exploitation a diminué de 45 %, à -3,7 milliards d’euros. Enfin, la marge s’est limité sur les six premiers mois de l’année à -0,6 % contre 4,9 % à la même période de 2019.

 

 

 

Source : EY