La rentabilité des constructeurs au plus bas depuis 10 ans

La santé financière des principaux constructeurs automobiles dans le monde ne s’est pas arrangée selon la dernière étude d’EY. Après une premier trimestre qui avait mis en lumière un recul des quatre principaux indicateurs analysés – le volume de vente, le chiffre d’affaires, le résultat avant impôt et la rentabilité – l’histoire se répète presque à l'identique au deuxième trimestre.

Premier enseignement : des ventes en fort recul. Entre le deuxième trimestre 2018 et la même période de cette année, les ventes mondiales des 16 principaux constructeurs ont diminué de 4,7 % pour se limiter à 19 millions d’unités. Qu’il soit Allemand, Français, Japonais, Sud-coréen ou encore Américain, aucun constructeur n’a été épargné par cette baisse ressentie dans les trois marchés principaux, la Chine (-3,3 %), l’Europe de l’Ouest (-4 %) et les Etats-Unis (-2,1 %). Au global, seules 4 marques sur 16 ont vu leurs ventes croître, dont Toyota, Honda, Mitsubishi et BMW.

Résultat avant impôts en recul

Cette baisse des ventes n’a toutefois pas impacté négativement le chiffre d’affaires, en légère hausse de 1,3 % entre avril et juillet pour atteindre près de 427 milliards d’euros contre 421 milliards sur la même période en 2018. Les résultats sont toutefois disparates entre les différents constructeurs. Tandis que les Allemands et les Français ont vu leur chiffre d’affaires progresser respectivement de 5,2 % et 4,7 % pour atteindre 133,6 et 35,9 milliards d’euros, la tendance a été moins bonne du côté des constructeurs japonais (-1,2 %) et américains (-3 %). 9 constructeurs sur 16 ont connu une augmentation ou une stabilisation de leur chiffre d’affaires par rapport à la même période de l’année précédente.

Malgré cette éclaircie, le ciel reste toutefois plutôt sombre pour les constructeurs avec des résultats avant impôts en très fort recul. Déjà malmené le trimestre précédent (-29 %), ce ratio affiche à nouveau une baisse par rapport à la même période de 2018, soit -18,3 % et 21,8 milliards d’euros contre 26,7 milliards au deuxième trimestre 2018. Seuls 6 des 16 constructeurs étudiés ont pu tirer leur épingle du jeu, avec de gros contrastes entre les gagnants et les perdants. Dans les extrêmes, alors que Kia a affiché une hausse de 51 % de son résultat avant impôts, Daimler a subi une chute de… 159 % !

La rentabilité au plus bas depuis 10 ans

De tels ratios financiers n’ont pas été sans impact sur la rentabilité des constructeurs, au plus bas depuis dix ans sur cette période du deuxième trimestre, selon EY. Cette dernière a atteint 5,1 % contre 6,3 % à la même période de 2018. Rappelons toutefois que cette rentabilité s’est améliorée par rapport au premier trimestre 2019 puisqu’elle se limitait à cette époque à 4,6 %.

Quelques constructeurs ont vu leur rentabilité croître dont General Motors (6,9 %), Honda (6,3 %), PSA (6,1 %), Hyundai (3,7 %) et Kia (3,7 %). Toyota a détrôné Daimler sur la première marche du constructeur le plus rentable et pour cause : tandis que le japonais a bénéficié d’une rentabilité de 9,7 % – contre 8,8 % à la même période de l’année précédente – celle de Daimler s’est littéralement effondrée pour passer en négatif, soit -3,6 % contre 7,4 % en 2018. Autres grosses chutes, toutes asiaqtiques : celles de Nissan (de 5,2 à 0,1 %), Mitsubishi (de 5 à 0,7 %), Mazda (de 4 à 0,8 %) ou encore Suzuki, habituellement champions (de 11,4 à 6,9 %).